Covid: les autotests sont-ils fiables ?
Avec le variant Omicron plus contagieux, les autotests sont devenus une arme incontournable pour dépister le Covid. Comment sont-ils fabriqués ? Tous les autotests se valent-ils ? On vous répond dans ce reportage.
Les autotests se généralisent et les fabricants ont dû augmenter la cadence. Cet outil de dépistage contre le Covid est aussi efficace que les tests nasopharyngés réalisés en pharmacie ou en laboratoire. La différence réside dans la manière de réaliser le prélèvement.
Une production en augmentation
Cette production d’autotests se fait dans un établissement d’aide par le travail. Préparer l’envoi des autotests en pharmacie, c’est la mission de ces travailleurs en situation de handicap.
Ils participent à la production de 12 millions d’autotests ce mois-ci. Un chiffre en augmentation de 50% par rapport au mois dernier. Chaque étape de l'assemblage est exécutée à la main.
"C'est vrai que c'est assez technique, parce qu'il faut être certain qu'ils mettent bien le nombre de produits et il faut vérifier qu'ils ferment bien la boîte pour ne pas qu'elle soit abîmée. Toute boîte abîmée peut être refusée par un pharmacien", déclare Nadège Poulain, monitrice d'ESAT.
Contribuer à lutter contre le Covid
Pour tenir la cadence, une équipe d’intérimaires les relaye jusqu’à 23 heures chaque jour. Tous sont fiers d'être un maillon de la chaîne.
"Le covid est quand même quelque chose de grave et cela permet aux gens de se tester. Au moins je me dis que je fais une bonne chose", confie Lise Delplanque.
Avant, la fabrication des pièces détachées se faisait en Asie ou au Canada, désormais certaines seront faites ici, à commencer par la bandelette sur laquelle le résultat apparaît.
"C’est un investissement majeur, mais nous y allons très progressivement, puisque dans un premier temps, nous avons décidé de fabriquer 20% de notre production en France. Au fur et à mesure que notre trésorerie nous le permettra, nous augmenterons le nombre de machines", explique le Dr Joseph Coulloc'h, directeur de AAZ.
Des autotests contrôlés
L'autre aspect de la production est le contrôle de l’efficacité des autotests. Régulièrement, plusieurs sont envoyés dans des laboratoires de microbiologie dont celui de l’hôpital Bicêtre en banlieue parisienne.
Certains vont être testés avec des prélèvements de malades, plus ou moins chargés en virus. D'autres avec des prélèvements négatifs au Covid-19, afin de vérifier qu’aucun faux positif ne se dégage. Après 15 minutes, les résultats tombent, tous ces autotests ont bien fonctionné.
"Là on a un prélèvement qui est moins riche en virus, mais qui permet de "challenger" les tests et là aussi , on voit que le test est positif mais la bande est beaucoup plus faible", explique Thierry Naas, chef du laboratoire de microbiologie à l'hôpital Bicêtre.
Un dispositif suffisamment efficace
Avant leur commercialisation en France, chaque autotest passe une certification, réalisée en interne, et rien n’oblige les différentes marques à renouveler leurs contrôles. Pour ce professeur, les autotests restent suffisamment efficaces.
"Les fortes charges virales sont très bien détectées. De toute manière, il ne faut jamais se contenter d'un résultat négatif quand on est cas contact, il faut se retester 2 jours après, parce que quand il n'y a pas assez de virus, le signal peut-être négatif", explique le Dr Joseph Coulloc'h.
Pour garantir l’efficacité de l’autotest, le résultat doit se lire après 15 minutes d’attente, pas plus, car il risque d'afficher des signaux sans lien avec la présence du virus.