Un tiers des enfants prématurés ont de troubles "mineurs"
Selon une étude menée sur plus de 3000 enfants prématurés, environ un tiers présente des troubles mineurs du comportement ou de la motricité. Une prise en charge précoce et durable permettrait de les atténuer.
Dans cette étude publiée dans le Bristish Medical Journal, issue de l’enquête Epipage-2, les chercheurs se sont intéressés au développement de plus de 3000 enfants nés prématurément en 2011. Pour chacun, à l’âge de 5 ans et demi, les chercheurs ont effectué un bilan de leur croissance. Cet âge clef permet d’évaluer précisément leur développement moteur sensoriel et cognitif.
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Des difficultés proportionnel au niveau de prématurité
Résultat : 10 à 30% des enfants présentent des difficultés importantes. Des difficultés mineures touchent environ 30% d’entre eux.
Le niveau de complications est par ailleurs proportionnel au degré de prématurité. C’est notamment le cas pour les troubles moteurs liés à la vision ou à l’audition.
Pour le Dr Jean-Yves Ancel, co-auteur de l’étude, si les réseaux de soins et de surveillance se sont grandement améliorés ces dernières années, ils restent perfectibles : « Une fois qu’ils (les enfants) sortent des hôpitaux, il y a maintenant des structures mises en place, notamment ce qu’on appelle les réseaux de suivi d’enfants vulnérables qui existent. Seulement, ils les prennent en charge jusqu’à 2, 3, 4 ans, parfois 5 ans mais assez rarement. On se retrouve alors souvent, entre 5 et 6 ans, avec des parents et des enfants qui sont malheureusement moins bien accompagnés qu’ils ne devraient l’être. »
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Des difficultés scolaires
Les chercheurs se sont aussi intéressés à l’insertion de ces enfants à l’école. Parmi eux, 7% des prématurés modérés, 14% des grands prématurés et 28% des extrêmes prématurés ont besoin d’un suivi scolaire adapté.
La diversité des besoins complique l’organisation d’un suivi spécifique de chaque élève. « Une fois qu’on a identifié les difficultés, qu’on les prend en charge, il faut aussi s’attacher à essayer de voir quelles sont les compétences que ces enfants. Ils ne sont pas déficitaires dans tous les domaines, ils ont des difficultés dans certains domaines mais ils ont aussi des compétences" ,explique le Dr Jean-Yves Ancel du service de santé publique et médecine sociale de l’hôpital Cochin à Paris. "Je crois que l'avenir, c’est aussi travailler sur les compétences de ces enfants et comment est-ce qu’on va les aider à développer des domaines dans lesquels ils sont particulièrement bons. »
Les spécialistes le rappellent, les enfants continuent de grandir et de se développer après 5 ans et demi. Les troubles peuvent encore s’atténuer ou disparaître si les familles sont accompagnées.
En France, chaque année, environ 55000 enfants naissent avant le 37e semaines de grossesse, 8000 à 10000 sont même grands ou extrêmement prématurés.