#LachezNousLUterus : un hashtag pour revendiquer le droit à l'IVG
Après la diffusion d’une vidéo dans laquelle un médecin remet en question la « moralité » de l’avortement, de nombreuses femmes ont raconté leurs propres expériences sur les réseaux sociaux.
« Pas moral », ce sont les termes avec lesquels Louis Fouché, un médecin militant anti-vaccin, a décrit l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) lors d’un live de plus de trois heures trente sur la chaîne youtube du militant anti-vaccin Hayssam Hoballah et en compagnie du journaliste et essayiste Jean Robin.
Ce live a eu lieu le 6 mars 2021 mais c'est deux mois plus tard qu'il déclenche une vague de réactions sur Twitter. Un internaute le découpe en plusieurs tronçons de deux minutes pour le poster le 19 mai. Trois de ces tronçons, qui explosent les propos de Louis Fouché sur l’IVG, provoquent alors de très nombreuses réactions.
Fondateur du site Reinfo Covid, Louis Fouché est un médecin réanimateur encore en poste à Marseille. Il s’est fait connaître au début de l’épidémie de Covid pour ses positions : selon lui, les vaccins à ARN ne fonctionnent pas et pourraient même rendre infertile. Ces théories ne sont fondées sur aucune étude scientifique.
A lire aussi : Avortement : le droit à l'IVG toujours menacé dans le monde
Lancement d’un hashtag
Le premier tweet qui utilise le #LachezNousLUterus, c’est celui-ci : une femme raconte son avortement qui a eu lieu à l’été 2001 (et non 2021, comme elle le rectifie dans un autre tweet).
Au début et à la fin de son témoignage, cette femme aujourd’hui quadragénaire utilise le hashtag pour encourager à continuer de se battre « contre les obscurantistes qui prétendent […] savoir mieux que nous ce qui est bon pour nous ».
Une pluie de témoignages
Après son thread très relayé, de nombreuses autres femmes racontent également leur histoire.
Droit à disposer de son corps
Tous ces témoignages partagent le même objectif : montrer que le droit à l’IVG est une nécessité.
Si de nombreuses femmes alimentent ce hashtag, elles sont également soutenues par des hommes qui le partagent afin qu’il gagne en visibilité.
En France, la HAS a pérennisé en avril l’allongement du délai pour l’IVG médicamenteuse mise en place lors du premier confinement. Il est donc possible de procéder à une IVG médicamenteuse jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée.