Les pouvoirs extraordinaires des micro-algues
De plus en plus de laboratoires s’intéressent aux micro-algues pour leurs valeurs nutritionnelles, mais pas seulement ! L’Ifremer, l’Institut de recherche pour l’exploitation de la mer, réfléchit à un projet de recherche contre l'acné.
Les micro-algues peuplent nos océans, colorent nos marais et nos rivières, elles sont presque invisibles et impalpables. Elles sont aussi cultivées à Guérande par une entreprise spécialisée dans leur transformation.
"On a ici deux microalgues différentes, une microalgue qui s’appelle la spiruline et puis une autre qui s’appelle la chlorelle. Nous travaillons aussi sur une microalgue appelée klamath, une autre rouge qui s’appelle porphyridium. Il y a une énorme diversité à étudier", explique Olivier Lépine, directeur général Algosource.
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La spiruline : bientôt utilisée en oncologie ?
Les micro-algues sont connues pour leur valeurs nutritionnelles mais dans ce laboratoire, c’est une molécule aux autres vertus que les ingénieurs recherchent : la phycocyanine. Issue de la spiruline, elle est responsable de cette étonnante couleur bleue.
"La phycocyanine est un pigment, une molécule qui a une activité sur l’organisme, qui a été étudiée par plusieurs milliers de publications internationales. Nous avons démontré qu’à la dose à laquelle nous travaillons, il y a bien une activité antioxydante sur l’organisme", commente Olivier Lépine.
L’une des nombreuses promesses de ce phytoplancton est de maintenir nos organes en bonne santé. La spiruline est pour l’heure la microalgue la plus étudiée, mais déjà, elle offre un aperçu très prometteur sur ce que ces micro-organismes ont à offrir.
"On a montré qu’avec la spiruline, on pouvait avoir une diminution du mauvais cholestérol, il y a aussi des travaux qui montrent qu’en oncologie, on pouvait peut-être envisager de lutter contre les effets secondaires des traitements anticancéreux.
Ce sont des pistes extrêmement intéressantes, il faut vraiment encourager les acteurs du domaine, les industriels, à faire des essais cliniques pour confirmer les hypothèses que l’on a", confirme Jean-Marie Bard, professeur en pharmacie, université de Nantes.
Une micro-algue brevetée contre l'acné
A l’Ifremer, institut de référence en recherche marine, les hypothèses prometteuses sont nombreuses. La dernière étude encourageante porte sur cette micro-algue, Skeletonema marinoi et son potentiel en dermocosmétique.
Les biologistes en ont extrait ses pigments qui, dilués dans une crème, pourraient être puissants contre l’acné légère, une fois photoactivés.
"Les molécules qui sont présentes dans cet actif vont recevoir cette lumière et transmettre l’énergie reçue par la lumière vers d’autres molécules et ces molécules-là, par effet de cascade, vont avoir une action sur les bactéries de l’acné", explique Jean-Marie Berard, ingénieur d’étude Ifremer.
Les micro-algues, sont une source de découvertes inépuisables pour notre santé. Elles sont présentes partout sur le globe. Il y en aurait 200 000 espèces différentes et autant de pistes à explorer.