Cancer du sein : faut-il mettre en place une consultation dès 25 ans ?
Le ministère de la Santé vient d’annoncer de nouvelles mesures contre le cancer du sein. Une consultation, prise en charge à 100% par la Sécurité sociale, sera proposée aux jeunes femmes de 25 ans. Son but : mieux les informer des facteurs de risques de cancer, notamment du sein et du col de l'utérus. Mais, pour certains médecins, ce nouveau rendez-vous n'est pas adapté.
Depuis 2004, le dépistage systématique du cancer du sein est proposé aux femmes de 50 à 74 ans. Elles peuvent réaliser une mammographie tous les deux ans. Le nouveau plan d’action du ministère de la Santé crée en plus une consultation d’information pour les femmes de 25 ans.
Un risque de surdiagnostic
C'est beaucoup trop tôt pour l’épidémiologiste, Catherine Hill. "Cela entretient l'idée que le cancer du sein est un risque majeur avant 50 ans. C’est une idée fausse. Et ça occulte les effets maléfiques du dépistage qui sont beaucoup plus grands avant 50 ans que les effets bénéfiques. On a beaucoup plus de chance de trouver une toute petite lésion qu’on va opérer. (…) On va finir par faire une mastectomie pour enlever un truc qui ne serait jamais devenu symptomatique, qui n’aurait jamais donné de symptôme du vivant de la femme", explique-t-elle.
Améliorer le dépistage du cancer du col de l'utérus grâce au frottis
A la place, Catherine Hill préconise plutôt d’améliorer la prévention du cancer du col de l'utérus. "Il faudrait généraliser d’urgence le dépistage du cancer du col de l’utérus par les frottis. En ce moment, il n’y a pas de dépistage organisé du cancer du col. Les femmes, qui échappent au frottis, sont les plus pauvres, celles qui ont plusieurs partenaires, et qui sont les plus à risque."
La mortalité par cancer chez les femmes diminuerait aussi si elles réduisaient les principales causes évitables : le tabac et l’alcool. Ainsi, un verre d’alcool par jour augmente de 7% le risque de développer un cancer du sein.