L'infarctus
Ch@t du 12 avril 2012 de 15h à 16h : avec les réponses du Dr Jean-Guillaume Dillinger, cardiologue, au Pr. Alain Cohen-Solal, chef de service de cardiologie de l'hôpital Lariboisière et au Dr Jean-Noël Labeque, cardiologue au centre de cardiologie de d'exploration de la côte Basque (CCECB).
Les réponses du Dr Jean-Guillaume Dillinger, cardiologue
- En quoi le stress ou la pression psychologique, joue un rôle dans l'infarctus du myocarde ?
Le stress a très vraisemblablement un rôle même s'il est difficile à mesurer, il faut essayer d'avoir un environnement le moins stressant possible.
- J'ai un bébé de 7 mois, sa grand-mère et ses 2 oncles ont fait un infarctus, je suis inquiète du caractère héréditaire, que faire ?
L'hérédité est définie par un infarctus avant 50 ans chez l'homme et 60 ans chez la femme. Il n'y a aucun risque jusqu'à l'adolescence. Il faut rechercher en revanche un excès de cholestérol à l'âge adulte.
- N'est-ce pas inutile de traiter le cholestérol en primaire ? (étude Woscops biaisée). Ne vaut t-il pas mieux se préoccuper des risques de caillot ? Quid des triglycérides ?
Il faut traiter le cholestérol surtout en fonction des autres facteurs de risque ,le régime est le premier traitement, il y a moins de bénéfice en prévention primaire, mais chez des patients avec un syndrome inflammatoire (CRP us élevé) il y a un bénéfice (étude Jupiter). En revanche, les triglycérides ont peu d'impact sur le risque CV.
- Quels sont les risques si on a un cœur plus gros que la normale et qu'on fait des arythmies cardiaques ?
La cardiopathie hypertrophique est une maladie différente de l'infarctus et il n'y a en général pas de relation avec l'infarctus du myocarde un traitement est cependant nécessaire.
- J'ai 64 ans, mon cardiologue a décelé une fuite à une valve. Quels sont les risques encourus ?
Le principal risque est celui de l'insuffisance cardiaque (essoufflement). Il faut surveiller la valve et si la fuite est trop importante une intervention peut être nécessaire.
- Que pensez-vous de la prévention par une alimentation plus saine ? Que veut dire alimentation plus saine ?
Il faut éviter l'excès de cholestérol et le surpoids une activité physique aide à avoir une meilleur alimentation, il faut éviter les graisses saturées (fromage, huile, charcuterie) et privilégier légumes, fruits, huile d'olive poisson.
- J'ai régulièrement des douleurs thoraciques (sous la poitrine à gauche), à quoi cela est-il dû ? S'agit-il du cœur, du stress... ? (sachant que je n'ai que 26 ans et sans cholestérol).
Il s'agit probablement de douleurs musculaires (douleurs pariétales) qui n'ont pas de rapport avec l'infarctus, mais je vous conseille d'en parler à votre médecin traitant.
- Ma grand-mère à fait un infarctus du myocarde avec arrêt respiratoire de plusieurs minutes, les secours on rapidement fait repartir son cœur, l'artère a été vite débouchée mais 4 jours après, elle est restée dans le coma artificiel car les médecins attendent que son état soit stable pour lui faire un scanner afin de savoir s'il y a eu des lésions neurologiques. Qu'elles peuvent être ?
Le manque d'oxygène au niveau du cerveau pendant quelques minutes peut provoquer des lésions cérébrales et le scanner peut être normal le plus souvent. Le plus important va être de voir si elle se réveille à l'arrêt des médicaments sédatifs.
- Un patient ayant un rétrécissement à l'aorte peut-il être un sujet à risque ?
A priori le risque est faible, mais si on doit changer la valve on vérifiera avant ses artères du cœur.
- Comment différencier un infarctus d'une crise d'angoisse ?
C'est parfois difficile malheureusement si la douleur est constrictive ou en étau et au milieu de la poitrine il faut penser à l'infarctus en cas de doute une ECG en urgence s'impose si les douleurs sont régulièrement répétées, cela est rassurant.
- Mon mari a une douleur à la poitrine et depuis quelques jours il se plaint d'être essoufflé, cela peut-il être un signe d'infarctus ?
Oui cela est possible, il faut réaliser rapidement un électrocardiogramme et voir un médecin pour éliminer ce diagnostic.
- L'extrasystole est-elle un facteur de risque à terme ?
Non pas de rapport.
- J'ai 40 ans trois enfants, cela fait une petite année que j'ai de grosses douleurs dans l'estomac et une douleur aiguë dans le bras gauche et au niveau de la poitrine cöté gauche, dois-je consulter un médecin et lui demander de me faire faire des tests cardio ou prise de sang ?
Oui il serait intéressant de faire un bilan des facteurs de risque cv et une épreuve d'effort surtout a votre âge.
- Victime d'un infarctus silencieux, mon cardiologue ne me recommande de pratiquer que de la marche et ne me parle pas de réadaptation. J'ai un peu d'appréhension pour reprendre une activité physique. Dois-je et où puis-je pratiquer cette réadaptation ?
Oui à priori c'est possible même si on privilégie les patients avec un gros infarctus si la fonction ventriculaire gauche est normale, on peut reprendre une petite activité physique (course, vélo, natation) avec des sports d'endurance.
- En cas d'infarctus, quelle est la ou les premières choses à faire pour ne pas faire un arrêt cardiaque en dehors de téléphoner ? Y a t-il des médicaments, des gestes à faire pour se sauver soi-même ?
L'arrêt cardiaque reste assez rare heureusement le plus important est de téléphoner, d'ouvrir sa porte de domicile, d'essayer d'avoir quelqu'un avec soi et de s'assoir dans les lieux publics, il existe des défibrillateurs semi-automatiques en cas d'arrêt cardiaque.
- J'ai des tachycardies avec un souffle au cœur. Est-ce que c'est un facteur de risque ?
A priori on cela na pas de rapport.
- J'ai parfois une douleur légère et continue dans la région du cœur, allant de quelques heures à quelques jours. Je fais du cholestérol et je fume. Mon médecin me dit qu'il s'agit plutôt de douleurs intercostales. Qu'en pensez-vous ?
Si l'ECG est normal probablement que oui, des douleurs pendant plusieurs heures se voit sur l'ECG en cas de doute, faites aux urgences un ECG pendant la douleur.
- J'aurais voulu savoir si la prise d'héroïne en intraveineuse pouvait boucher les artères ?
A priori non mais la cocaïne oui c'est cependant pas très bon pour la santé.
- Il m'arrive parfois, assez rarement tout de même, d'avoir des douleurs au niveau du cœur. Pourtant, je fais du sport et je n'ai que 18 ans. Que faire ?
C'est le plus souvent des douleurs intercostales parlez en néanmoins à votre médecin.
- Mon père a fait un infarctus dans le cabinet du médecin de famille qui a contacté le SAMU. Pour eux, c'était un infarctus mais pour le CHU, non car il n'avait aucunes traces. Que dois-je en penser car il est vraiment affaibli physiquement depuis ?
Si l'ECG, l'échographie cardiaque et la coronarographie étaient normales c'est très rassurant du point vue cardiaque, la fatigue peut être liée à beaucoup de choses, il faut revoir votre médecin traitant pour poursuivre les investigations.
- Est-il vrai qu'il est bon d'éternuer lors des signes précurseurs d'infarctus, et ce pour secouer les artères et le caillot, et activer la circulation sanguine ?
Non cela n'a aucun intérêt sur le caillot en revanche en cas de malaise cela stimule le système sympathique et augmente un peu la tension artérielle.
- Bloc branche gauche congénital, 67 ans, fraction éjection 42%, sous B- et IEC, peu exercices car arthrose et problème équilibre : risques infarctus + élevés ?
Non à priori vous avez une maladie du muscle cardiaque mais pas d'artères à ôter, le risque est plutôt plus faible car vous êtes en partie traité.
- J'aimerais savoir s'il est possible de confondre un infarctus avec un malaise vagale ? Il y a quelques mois j'ai ressenti une lourdeur des bras et une genre de crampe au niveau des mâchoires. Le médecin qui m'a ausculté a diagnostiqué un malaise vagal.
L'infarctus est parfois accompagné de malaise vagale et le malaise vagale peut parfois s'accompagner de douleurs, si la douleur a été très brève (moins de 30 min) et qu'elle n'est jamais revenue cela élimine plutôt le diagnostic, faites au moins un ECG.
- Il y a 4 ans après une douleur située au niveau de l'estomac, une hospitalisation et un taux de troponine élevé constamment on m'a simplement dit que j'étais un faux positif. Je voudrais savoir quels sont les causes et surtout les risques ?
Si on a éliminer formellement une maladie cardiaque (infarctus, myocardite), il existe parfois des gens qui répondent positif au test par d'autres anticorps votre troponine est positive par un autre mécanisme qu'une souffrance cardiaque c'est assez rare.
- Est-ce que des douleurs aux thorax (comme des hématomes) peuvent laisser penser à un problème cardiaque ?
Non les hématomes sont un problème sur la paroi du thorax pas de rapport.
- J'ai un situs inversus complet (coteur à droite et organes inversés) les symptômes seront-ils les mêmes ?
A priori oui douleur en étau constrictive au milieu de la poitrine l'ECG devra être fait différemment cependant.
- Pour quoi choisir le pontage ou le stent ? Quelle est la différence ?
Cela dépend de la localisation des lésions et du nombre de lésions on privilégie le stent mais si la maladie est trop diffuse (trois artères malades ou diabète) le pontage est parfois préférable.
- Mon mari a eu un infarctus assez sévère décembre 2007. Il va très bien grâce à un traitement (Crestor®, Concor®, Aspirine), mais cependant il a toujours le nez rouge (comme en cas de cirrhose) depuis qu'il suit ce traitement. Il a 66 ans. Est-ce normal ? Ou est-ce le signe qu'il a des problèmes rénaux ? Que peut-on faire ?
A priori pas de rapport c'est un problème plutôt dermatologique.
- Pourquoi les hommes sont-ils plus sujets aux infarctus ?
Les femmes sont protégées jusqu'a la ménopause car les hormones vous protègent au niveau du cholestérol et la formation du caillot.
- Pour un examen de coronographie, comment se déroule t-il ? Combien de temps y a-t-il d'hospitalisation ? Quelle est la conduite à tenir après cette examen ?
C'est un examen invasif mais qui est fréquent, il est fait maintenant le plus souvent par le poignet (artère radiale) il peut être fait en ambulatoire parfois ou avec deux jours d'hospitalisation sauf complications.
- Mon père a fait un double pontage sans infarctus, mais l'opération n'a pas réussie, il a 77 ans, est-ce qu'il peut la refaire ? Les stents lui ont été déconseillés.
Un redux (une deuxième opération est souvent plus à risque) dans ce cas la souvent les stents sont préférables s'il est très gêné et que les stents ne sont pas possibles, il faut peut-être lui proposer un nouveau pontage.
- Quelle est l’espérance de vie avec des stents ?
Normal.
- Après une très forte douleur à la poitrine irradiante au bras gauche et un électrocardiogramme ne montrant aucun problème, y a t-il des examens complémentaires pouvant définitivement montrer que cela n'était pas un infarctus ?
En plus de l'ECG et on peut s'aider des enzymes cardiaques la troponine.
- J'ai souvent des douleurs au bras gauche, dois-je m'inquiéter ?
Il faut consulter un médecin et faire un ECG.
- J'ai 28 ans, je fume, je vis à 100 à l'heure, ai une petite fille de 25 mois et mes parents font un peu de cholestérol, ai déjà ressenti des douleurs allant de l'épaule gauche jusqu'au cœur, comme si on tirait sur un fil dois-je aller faire des test ?
Il faut consulter un médecin et essayer de faire au moins un bilan sanguin.
- Mon mari est diabétique de type 2 et est suivi pour une hypertension artérielle, son père est décédé à l'âge de 56 ans suite à un problème de cœur, malgré son suivi médical et ses pratiques sportives mon mari a t-il des risques de partir aussi jeune ?
Il a un risque 2 à trois fois supérieurs mais il est suivi il doit faire des examens régulièrement (test d'effort ou scintigraphie) et essayer de contrôler au mieux son diabète sa tension et son cholestérol.
- Je fais une tachycardie (maladie de Bouveret) depuis âge de 27 ans (j'ai 63 ans) je suis sous isoptine 120 quel est le risque cardiaque ?
Non c'est bénin et en cas de symptômes trop gênant on peut proposer une ablation de cette tachycardie.
- Quel sport faut-il pratiquer pour prévenir l’infarctus ?
Tous les sports d'endurance.
- Pendant un moment j'avais mal à la poitrine au point de m'empêcher de dormir et puis ça s'est calmé en ce moment j'ai une accélération de mon rythme cardiaque, j'en ai pas parlé à mon médecin traitant ça ne l'a pas inquiété en sachant que j'ai un taux de cholestérol élevé là j'ai un rendez-vous au mois de juillet, dois-je attendre ? Ou faire quoi a votre avis ?
En cas de nouvel douleur allez faire un ECG c'est peut-être le stress mais il faut contrôler vos facteurs de risque CV et peut être faire une épreuve d'effort.
- Infarctus en octobre 2011, et depuis toujours mal au bras gauche jusqu'au cou et dans le dos, j'ai fait une coronarographie il y a 1 semaine et tout est nickel, quelques fois tachycardie à 100 sans effort. Mon cardiologue ne sait pas quoi me répondre et moi ça m'inquiète énormément.
Si la coronographie est normale c'est très rassurant il faut essayer de vous rassurer c'est probablement de l'angoisse.
- J'ai été hospitalisée pour une intense douleur au cœur de la poitrine traversant jusque dans le dos avec douleur au bras gauche et mâchoire. On m'a diagnostiqué un spasme œsophagien. Comment faire la différence entre le spasme et l'infarctus
?
C'est parfois difficile et si on a éliminé un problème cardiaque vous connaissez votre douleur œsophagien en cas de doute faites un ECG.
- J'ai eu une opération de Bentall en juillet 2011 y a t-il un risque pour moi de faire un arrêt, la petite douleur que j'ai de temps en temps à gauche peut-elle être un signe ?
A priori non cela peut être les suites opératoires.
Oui il faut absolument contrôler votre tension je vous conseille d'acheter un appareil pour la maison (omeron 40 euros) et de prendre la tension 3 fois par jour pendant 3 jours une fois par mois pour vérifier si elle est élevée et adapter votre traitement.
- J'ai toutes les conditions pour faire un infarctus (hypertension, cholestérol, gènes héréditaires, artère qui se bouchent) mais comme je suis âgée 80 ans que puis-je faire comme sport à ma portée je ne peux guère marcher.
Un peu de gym, même la marche est très lente.
- Facteurs de risque maitrisés, traitement anti-cholestérol, nourriture, activité sportive, dilatation d'une coronaire 1987, 20 ans après les artères gauches sont bouchées entre 50 et 70/100. Quels autres facteurs peuvent intervenir ?
L'hérédité, l'hypertension et le diabète nous ne connaissons malheureusement pas tout de la génétique.
Renforcer le traitement médicamenteux bétabloquants Procoralan® on peut presque toujours essayer de réparer l'artère la plus critique si les médicaments ne marchent pas.
- J'ai une ballonisation mitrale. Est-ce un facteur de risque supplémentaire pour faire un infarctus ?
Non pas de rapport c'est fréquent.
- J'ai un rétrécissement aortique, y a t-il un risque d'infarctus.
Non à priori pas vraiment si ce n'est l'âge vous avez un risque superposable à la population et vous êtes suivi par un cardiologue.
- Est-ce qu'un léger souffle au cœur peut jouer un rôle dans l'apparition d'un infarctus ?
Non.
- Les conseils donnés sur internet dans le genre : si vous êtes seul et que vous faites un infarctus, il suffit de vous pincer le nez et de tousser, sont-ils réalistes ou ne sont-ils que des canulars ?
Non appeler le SAMU, et ouvrez votre portable il faut faire un ECG en urgence.
Les réponses du Pr. Alain Cohen-Solal, chef de service de cardiologie de l'hôpital Lariboisière
- Je voudrais savoir quel est l'examen hématologique qui permet de mettre en évidence une souffrance cardiaque ?
Il y a deux types d'examens biologiques utiles en ce sens - un dosage de la troponine, qui s'élève dans le sans en cas d'infarctus ou de souffrance sévère par manque de vascularisation - un dosage des peptides natriurétiques (BNP ou NT proBNP) qui témoigne d'une fatigue du cœur quand ils sont augmentés.
- Les problèmes cardiaques peuvent-ils être héréditaires ?
Problèmes cardiaques est un item large. En ce qui concerne l'infarctus, oui, l'hérédité peut être un facteur de risque : on a plus de "chances" de faire un infarctus si toute la famille a une lourde hérédité coronarienne. Mais heureusement, ce n'est pas la règle.
- Mon père a eu un infarctus à 41 ans. Les causes : tabac et cholestérol. On dit qu'il y a un facteur héréditaire dans les problèmes cardiaques. Est-ce que cela veut dire que nous, ses enfants, nous avons un facteur de risque vu que son problème vient de facteurs extérieurs ?
On ne peut savoir. A priori, les deux facteurs de risque peuvent très largement suffire à expliquer l'accident cardiaque. Ce risque doit surtout être considéré en cas d'infarctus SANS facteur de risque retrouvé. Quand on a l'hérédité et des facteurs de risque, le risque est bien sur accru et il devient essentiel de corriger ses facteurs de risque puisqu'on ne peut pas répudier ses parents.
- En ayant un rétrécissement à l'aorte, a t-on un risque d'avoir un infarctus ?
A priori, les deux pathologies n'ont rien à voir l'une avec l'autre.
- Après un syndrome coronarien aigü, puis-je faire de la marche nordique ?
Très certainement. La reprise d'une activité physique régulière est recommandée après un syndrome coronarien. Toutefois, pour la faire en toute sécurité, il faut voir quel niveau d'effort est permis, il faut demander avis à son cardiologue traitant qui, en règle générale, prescrit une épreuve d'effort qui lui permettra de juger si le patient peut ou non, sans risque, faire cette activité.
- J'ai 36 ans et une légère régurgitation valvulaire (tricuspide) ainsi qu'une hypercholestérolémie familiale. Ai-je un risque d'infarctus ?
La fuite valvulaire n'est pas un facteur de risque. L'hypercholestérolémie familiale l'est indiscutablement. D'où l'intérêt ici de doser son cholestérol pour voir, avec son médecin, de voir s'il y a lieu de faire un régime et éventuellement débuter un traitement à visée hypocholestérolémiante.
- J'ai une maladie de Vaquez et déjà fait beaucoup d'infarctus splénique. J'aimerais savoir si j'avais plus de risque de faire des infarctus artériels ?
Effectivement, dans cette affection, le sang est moins fluide et le risque de boucher une artère plus important. Mais si les artères sont lisses parce que vous n'avez pas de facteur de risque, ce risque est faible. Il devient important en cas de tabagisme, hypercholestérolémie, hypertension, sédentarité ...associé.
- Cholestérol… D'après certains médecins il est innocent ? Qu'en pensez-vous ?
L'immense majorité des scientifiques considère qu'avec un LDL cholestérol ("le mauvais cholestérol") n'est pas bon. Il est vrai qu'avec un taux élevé de HDL cholestérol ("le bon cholestérol") peut à l'inverse être protecteur. Tout dépend aussi du niveau de risque : un mauvais cholestérol augmenté chez un sujet tabagique, hypertendu, diabétique et fumeur confère un risque sans commune mesure par rapport à un autre sujet avec hypercholestérolémie sans facteur de risque.
- Que ce soit cholestérol, diabète, hypertension artérielle en cardio, ou autre, les labos présentent des résultats d'études en risque relatifs et la plupart des généralistes n'y voient que du feu. Ne faudrait-il pas les obliger à donner le risque absolu ? Un ancien délégué médical, en cardio.
Il faut considérer les deux risques en effet, une réduction relative modeste de risque mais dans une population à très haut risque (sujets diabétiques, fumeurs, hypertendus, hypercholestérolémiques ...) peut être plus intéressante qu'une réduction relative importante de risque mais dans une population à très faible risque absolu (exemple la femme de 30 sans hérédité ni facteurs de risque..).
- Etant sportif à 66 ans (tennis) j'étais suivi (test d effort réguliers). Suite à une légère anomalie lors d'un test une coronarographie a décelé des coronaires partiellement bouchées. A titre préventif j'ai eu 4 stents. Depuis 2 ans je prends Plavix® et Kardégic®. Est-il nécessaire de poursuivre ce traitement ? Je rejoue un peu au tennis et mes tests d'effort sont corrects.
Dès lors qu'on a eu un syndrome coronarien et a fortiori si l'on a bénéficié de l'implantation de stents, un traitement antiplaquettaire est dans l'état actuel des connaissances PRESCRIT A VIE. Parfois, comme dans votre cas, deux antiplaquettaires sont nécessaires. Mais il est souvent possible, sauf cas particulier, d'arrêter un des deux médicaments après quelques mois. C'est votre cardiologue qui le décidera en fonction de l'état de vos coronaire, du type de stent, d'une éventuelle résistance à certains antiplaquettaires… Le message a retenir est qu'il ne faut JAMAIS, sauf complication hémorragique grave, arrêter de vous même un traitement antiplaquettaire sans avoir pris l'avis de votre médecin.
L'important est que vous soyez rassuré car votre coronarographie est normale On peut voir apparaître après un infarctus ce que l'on appelle une périarthrite scapulohumérale; votre symptomatologie peut y ressembler.
- J'ai 72 ans, infarctus le 30 décembre 2011, pose d'un stent Terumo 5F radial 70 mm (seule l'artère coronaire droite proximale présentait une occlusion). Je suis depuis plusieurs années sous Crestor® 5mg et Sevikar® 20mg/5mg et je suis sous Kardegic® 75 mg et Efient® 10 mg depuis l'intervention. N'ayant aucune séquelle, pendant combien de temps ce nouveau traitement doit-il être maintenu ?
Cette question est souvent posée 1) en ce qui concerne le traitement par Kardegic® et Efient®, le traitement peut être à vie... Mais souvent, on retire un des deux médicaments après quelques mois. Mais je le répète, on n'arrête JAMAIS ses antiplaquettaires sans l'accord de son médecin. En ce qui concerne le Crestor®, là encore, sauf intolérance, ce type de médicament est prescrit à vie car l'on sait que plus le LDL cholestérol est bas, plus le risque d'infarctus est réduit. Mais il arrive que du fait des effets secondaires, ces statines doivent être arrêtées. D'autres hypolipéminants existent et le rôle du régime devient alors essentiel.
- J'ai 40 ans, je suis gros fumeur, le soir en me posant sur le côté gauche, j'ai des douleurs à l'appui et apparaissent de nombreuses apnées nocturnes, est-ce un signe de risque d'infarctus ou d'une autre maladie cardiaque ?
Les douleurs à l'appui n'évoquent pas un problème cardiaque. Les apnées du sommeil favorisent l'hypertension artérielle qui favorise l'infarctus. Donc, si hypertension plus tabagisme important, attention ...
- Un cœur qui bat lentement 56 pulsations/minutes est-il plus exposé à un risque d'infarctus ?
A priori non, c'est plutôt le contraire ...
- J'ai 18 ans et je suis obèse niveau 2 avec de la tension artérielle. Ma mère est diabétique et ma grand-mère à du cholestérol. Parfois j'ai des douleurs dans la poitrine. Peut-on avoir un infarctus à mon âge ?
Il est exceptionnel d'avoir un infarctus à cet âge, sauf en cas d'hypercholestérolémie familiale sévère. Mais surpoids + HTA + hérédité diabétique ou hypercholestérolémique : il est bon d'essayer dès maintenant de faire de l'activité physique et d'essayer de perdre du poids. Et de contrôler de temps en temps sa glycémie et son cholestérol pour prendre éventuellement à bras le corps tôt d'éventuels troubles métaboliques. En tous les cas, ne commencez pas à fumer...
- Mon pére a fait un double pontage sans infarctus, mais l'opération n'a pas réussie il a 77 ans, est-ce qu'il peut le refaire ? Les stents lui ont été déconseillés.
Je ne peux répondre à ce cas particulier. Que signifie exactement : l'opération n'a pas réussi ? .. La revascularisation a été incomplète ? C'est quand même mieux que rien. Non, sauf nouvelle complication ou angine de poitrine, on ne réopère pas facilement un patient.
- Mon père souffre d'anévrisme aortique détecté depuis peu (suite a une coronographie) et depuis mais fait des malaises plus régulièrement avec suée, mal à respirer, pâleur et une tension élevée. Y a t-il vraiment aucune solution ? Est-ce normal ces petits malaises à répétitions ?
A priori, il n'y a pas de relation entre l'anévrisme et les symptômes. Votre médecin verra, en fonction de la taille et de l'évolutivité de l'anévrisme, s'il y a une indication opératoire.
- J'ai 60 an et j'ai un cholestérol de 225 (hdl 37 - totale col 6.1 - ldl 146 - triglycérides 208). Malgré un alimentation stricte et équilibrée riche en légumes et fruits polyinsaturés et oméga 3, pauvre en gras saturé et viande grasse depuis 10 ans, mon médecin me prédit l'infarctus et m’incite à prendre des médicaments anti-cholestérol et statine à vie. Est-ce la seule solution ?
Tout dépend de votre niveau de risque. En l'absence d'HTA, de diabète, de tabagisme, d'hérédité, il ne semble pas très élevé. Et votre taux de LDL cholestérol ne l'est pas tant non plus. Faites de l'exercice ++ ...
- Pour arrêter un de ces 2 antiplaquettaires, j'ai fait des tests (VASP et ....). Je ne suis pas sensible au Kardégic® et mauvais répondeur aux thiénopyridines. J'ai un cholestérol bas, un taux de plaquettes bas. Quel risque à n'en prendre qu'un ? Karégic® par exemple ?
Dans l'état actuel des choses, sauf intolérance, je garderais les deux médicaments.
- J'ai une artère coronaire qui est bouchée, mon cœur n'est pas cyanosé car il a fabriqué un pontage naturel. Je suis traité par médicaments depuis novembre 2000. Aujourd'hui, existe t-il des moyens de déboucher cette artère (bouchée par le cholestérol) ?
Non, on ne débouche pas sauf cas exceptionnel une artère onze ans après, surtout si en plus la collatéralité marche.
- Un cœur qui bat à 90, descend quelquefois à 50 ou monte à 100, est-ce inquiétant ? Celui-ci s'accompagne de palpitations avec un antécédent d'AVC sans séquelle et le LDL à 1,34 g ?
Non.
Oui, mais surtout le tabac ...(la pilule favorise plutôt les caillots dans les veines phlébite).
- Depuis mon infarctus en 2005, j'ai des douleurs comme des décharges électriques, ce qui me procure des crises d'angoisse, d'où proviennent-elles , douleurs inter costales ? Mais ce la me pourrit la vie car j'ai peur de la récidive.
Cela est très fréquent Si vous avez corrigé vos facteurs de risque, le risque est faible.
- Le week-end dernier, tachycardie à 100 sinusale, je suis partie au urgence et ECG qui avait bougé en v5 mais pas sur le 1er mais 6 heures plus tard, et ensuite ECG normal, toujours mal au bras depuis octobre 2011 au cou, au dos, est-ce que je dois arrêter Inegy® qui pourrait me causer des douleurs ?
A priori pas de rapport entre Inegy® et les douleurs.
- Je répète quelle incidence a une double valvuloplastie sur une crise cardiaque éventuelle ?
Aucune.
Les réponses du Dr Jean-Noël Labeque, cardiologue au centre de cardiologie de d'exploration de la côte Basque (CCECB)
- Après un syndrome coronarien avec pose de stents, peut-on prendre l’avion ?
Oui, sous certaines conditions bien sur, il faut avoir l’aval du cardiologue qui vous a pris en charge pendant la phase hospitalière qui connait votre dossier et surtout le retentissement cardiaque du syndrome coronaire aigu.
- J’ai fait une embolie pulmonaire en novembre dernier. Ai-je un risque de faire un infarctus ?
A priori non, les facteurs de risque qui entraînent une embolie pulmonaire ne sont généralement pas les mêmes pour l'infarctus du myocarde.
- Une douleur récurrente dans le bras gauche, comme une tendinite mais étendue au muscle est-elle inquiétante ? Je suis en surpoids et il y a des antécédent de cholestérol dans ma famille.
Il faut bien sûr consulter votre médecin traitant pour commencer qui fera l'état des lieux et établira votre risque cardio-vasculaire, selon le niveau de risque, il vous adressera pour un examen cardiologique plus approfondi et spécialisé.
- Suite à la pose de 2 stents, il a été détecté un angor de Prinzmetal qu’elle sera mon avenir ?
L'angor de Prinzmetal, est une forme particulière d'angine de poitrine spastique, souvent associée à un tabagisme actif première cause de spasme coronaire. Celui-ci évolue généralement par crises, qui répondent bien au traitement médical et surtout l'arrêt du tabac. Il n'est pas noté par contre d'aggravation du pronostic.
- A la fin de ma grossesse j’ai présenté un IDM antérieur à la suite de quoi on m'a fait une césarienne le lendemain j’ai fait un choc cardiogénique on m'a fait une coronarographie qui a mis en évidence une sténose significative longue de l’IVA2 traitée par angioplastie de l’IVA2 avec implantation d'un stent actif Xience cela fait maintenant 18 mois, je suis depuis toujours fatiguée quoi faire ?
Vous avez présenté un infarctus dans les suites d'une grossesse compliquée d'une insuffisance cardiaque extrême traduisant l'étendue de cet infarctus. Les signes de fatigue secondaire dans les suites de cet infarctus peuvent traduire plusieurs choses une intolérance du traitement, une altération de l'éjection du ventricule gauche. Il faut consulter et peut-être rapprocher le suivi avec votre cardiologue habituel.
- Je suis une femme, il y a 3 ans j'ai fait un infarctus = 2 stents dans la coronaire gauche. Depuis, tous les ans j’effectue un test d effort et une scintigraphie cardiaque. Ces examens sont à faire pendant combien d’années après l’infarctus ?
Une scintigraphie tous les ans n'est pas recommandée en raison de l'irradiation occasionnée par cet examen. Par contre un suivi rapproché des facteurs de risque qui ont concouru à cet infarctus est très important, une consultation annuelle avec votre cardiologue également et ceci à vie.
- Ma mère à une insuffisance coronaire depuis 4 ans elle à 53 ans est-ce que c'est dangereux ? C’est quoi les risques ? Que doit-elle faire ?
L'insuffisance coronaire dont la traduction clinique est l'angine de poitrine, est secondaire au développement précoce chez votre mère d'une athérosclérose coronaire (développement des plaques graisseuses à l'intérieur des artères coronaires qui réduisent le calibre et le passage du sang). Il s'agit d'une maladie chronique pour laquelle la prise en charge des facteurs de risque, tabac hypercholestérolémie diabète hypertension artérielle est fondamentale. Ensuite, quand tout ceci est bien géré, un encadrement avec son médecin traitant et un cardiologue suffira pour améliorer définitivement le pronostic à long terme si le patient est bien coopérante à cette prise en charge.
- On m'a posé un stent le 06/04 et certaines nuits je ressens une douleur dans la poitrine du même style (oppression) que celle que j’avais ressentie lors de mon appel au Samu du 06/04. Est-ce normal, sinon, si cela se reproduit, dois-je de nouveau appeler le SAMU ?
Il faut contacter le SAMU en urgence devant toute douleur thoracique persistante résistante au spray de trinitrine, notamment après un premier épisode coronarien aigu. Sinon si les douleurs sont fugaces et durent quelques l'instant il faut consulter sans tarder son médecin traitant et son cardiologue habituel.
- J’ai 4g de cholestérol, est-ce qu’un régime approprié fait baiser certes le cholestérol mais les dépôts dans les artères disparaissent-elles par ce régime ?
Une hypercholestérolémie à ce niveau est un facteur de risque très important et concourent développement de l'athérosclérose et de ses complications dans un grand nombre de cas. Le risque d'infarctus du myocarde à long terme est important. La prise en charge doit être agressive comporte bien sur le régime n'est probablement la nécessité d'un traitement contre le cholestérol. Quand on arrive à faire chuter durablement le taux de cholestérol on bloc le développement de cette athérosclérose mais on ne peut faire régresser les plaques de graisse existantes.
- Est-ce que on risque un arrêt cardiaque à 34 ans quand on est en obésité morbide IMC 44 ? Est-ce qu’on peut faire du sport avec 118 kg ?
Une obésité morbide vous prédispose malheureusement au complications cardio-vasculaires et notamment infarctus du myocarde qui sont la cause numéro un des arrêts cardiaques. La reprise d'une activité physique et non sportive pour commencer cet nécessaire dans la prise en charge mais doit être encadré par des médecins notamment spécialisés en cardiologie.
Il y a peu de chance qu'une arythmie auriculaire quelle qu'elle soit n'entraîne un infarctus du myocarde à l'exception des personnes présentant une maladie coronaire importante préexistante.
- 58 ans, infarctus sans aucune douleur décelée lors d’un contrôle électro pour le travail. Pas antécédent familiaux pas de diabète ne fume pas bois peut. Syntigraphie 3,5 nécrosé ventricule gauche en bas. Refus du cardio de me faire corano pour voir les autres coronaires, interdiction de faire du sport sauf la marche, je faisais du vélo. Est-ce que je dois suivre ces prescriptions ou vivre comme avant ?
Il existe une vie après l'infarctus du myocarde. Votre salut passera par un centre de réadaptation cardio-vasculaire qui vous permettra de reprendre confiance dans vos capacités physiques et notamment cardio-vasculaires. Cette réadaptation peut être réalisée à n'importe quel moment du moment qu'elle est dirigée par des cardiologues spécialisés.
- Quels sont les médicaments les plus souvent donnés après un infarctus ?
Après un infarctus du myocarde nous utilisons l'acronyme BASIC B pour bêtabloquant, A pour aspirine, S pour statine ou contre le cholestérol, I pour inhibiteur de l'enzyme de conversion et C pour convalescence ou réadaptation cardio-vasculaire.
- Une polyradiculonévrite peut-elle entrainer des douleurs thoraciques semblables à un infarctus ?
Généralement non il s'agit d'une atteinte paralysante ascendante qui donne surtout des paresthésies au niveau des jambes et des extrémités et à l'étage thoracique essentiellement une paralysie ultime respiratoire et non douloureuse dans les cas les plus graves.
- Les extrasystoles sont-elles en lien avec le cholestérol et peuvent-elles provoquer un infarctus ?
Généralement non, l'hypercholestérolémie entraîne le dépôt de plaque de graisse appelée athérosclérose au niveau des artères qui sont la base de l'occlusion des artères coronaires et de l'infarctus du myocarde, les extrasystoles sont le reflet d'une excitabilité du muscle cardiaque ou myocarde.
- Comment différencier un infarctus d’une crise d'angoisse ?
Pas toujours facile, l'infarctus est représentées sur le plan clinique par une douleur thoracique oppressante plutôt en barre à type d'étau en pleine poitrine avec parfois une irradiation dans le dos et plus communément dans les mâchoires les épaules notamment gauche, et parfois tout le bras gauche. La crise d'angoisse est en général plus atypique dans le symptôme douloureux qui est généralisé. Nous nous aidons surtout du contexte du patient et de son exposition au facteur de risque que sont le tabac l'hypercholestérolémie de diabète et d'hypertension artérielle qui prédispose le patient.
- Le 06/04 on m'a posé un stent sur l’artère inter ventriculaire antérieure proximale, la nuit je ressens des douleurs thoraciques (moins importantes mais bien réelles) malgré la prise de trinitrine en comprimés. Est-ce normal ? Par ailleurs est-il possible de reprendre un peu la marche à pieds ?
Dans le premier mois qui suit l'implantation d'un stent, il existe un risque réel de thrombose ou cailloutage à l'intérieur de cette prothèse, et donc devant toute douleur thoracique il faut consulter rapidement ce que je vous conseille.
- Prière me rassurer, je suis souvent seule avec mon bébé et je vis avec cette angoisse d’avoir une attaque j'ai parfois mais plus souvent depuis ma prise de Levothyrox® mais 2010 cette sensation d'un point du côté aisselle droit, dois-je penser au coeur, pourtant deux examens étaient rassurant sauf que j’ai toujours même symptôme peut-on changer ce médicament pour un autre ?
Si les examens se sont révélés négatifs, il faut garder confiance il s'agit de douleurs intercostales qui n'ont rien à voir avec un infarctus du myocarde. Il faut au contraire forcer sur l'exercice physique.
- Comment augmenter mon taux de HDL (0.36g/l avec un LDL de 1.62, rapport de 6.08 et 2 facteurs de risque), sachant que je suis pesco-végétalienne ?
Une alimentation versée sur les acides gras polyinsaturés, et un exercice sportif régulier permette d'améliorer mais très modérément le chiffre de HDL cholestérol qui en effet est bas chez vous. Nous n'avons pas pour l'instant à notre disposition de thérapeutique efficace. De toute manière nous avons dorénavant des recommandations très strictes sur la prise en charge du LDL qui est la seule cible reconnue pour déclencher un régime ou une intervention pharmacologique selon le risque cardio-vasculaire calculé du patient. Ce risque est calculé selon les facteurs de risque associé. La présence de deux autres facteurs de risque en prévention primaire sur un LDL à 1,6 avec un régime maximal relève théoriquement d'un traitement médical à base de statine à faible dose pour commencer.
- Est-il vrai qu’il est bien de prendre de l’aspirine en cas de suspicion d'infarctus en attendant les secours (ceci court sur le net !..) et si oui à quelle dose ?
Devant un infarctus, les médecins vous donneront de l'aspirine dès la phase pré hospitalière. Je vous recommande donc d'attendre leur intervention pour confirmation du diagnostic il n'y a aucune perte de temps à craindre.
- En quoi consiste une coronographie ? Y a t-il des jours d’hospitalisation ? Y a t-il des jours de convalescence après cet examen ? Est-ce obligatoire d’en faire une avec un électro anormale ?
Il s'agit d'un examen radiologique qui consiste à opacifier les artères coronaires qui irriguent le muscle cardiaque, une injection intra-artérielle par le biais d'une sonde ou cathéter introduit dans le réseau artériel du patient par un abord au niveau de l'aine (ponction de l'artère fémorale) ou du poignet (ponction de l'artère radiale). Cet examen est demandé par un cardiologue, il peut être réalisé en ambulatoire ou durant une courte hospitalisation où le patient peut regagner son domicile le soir même. Cet examen est motivé par des résultats anormaux sur les examens non invasifs électrocardiogramme épreuve d'effort scintigraphie myocardiques échographie cardiaques ....
- Au jour d’aujourd’hui j’ai un diagnostic qui m'a été fait me disant que j’avais un rétrécissement de l'aorte principale du, peut-être, à la maladie de Waldmann. Qu’en pensez-vous ?
Je connais le rétrécissement aortique qui est un resserrement de l'ouverture de la valve aortique à la sortie du coeur gênant le passage du sang et le fonctionnement du ventricule gauche. Par contre je ne connais pas la maladie de Waldmann.
Le tabac est l'un des facteurs de risque numéro un de l'infarctus du myocarde, il s'agit d'un toxique artériel direct entraînant une inflammation de l'ensemble des artères, l'arrêt du tabac est impératif pour réduire le risque de récidive d'infarctus, mais il faut savoir que les artères récupéreront un fonctionnement normal qu'après plusieurs années de sevrage.
- L’année dernière, j’ai eu plusieurs fois des douleurs très fortes à la poitrine irradiant jusqu’à la moitié de la partie supérieure du bras gauche (comme serré dans un étau) pouvant durer jusqu’à 2h. Y a-t-il un risque d’infarctus si mes analyses de sang sont bonnes ?
Les symptômes très typiques d'angine de poitrine comme votre description, doivent être pris en charge par un cardiologue pour un bilan non invasif pour débuter. Ce n'est qu'après un tel bilan nous permettant d'établir le diagnostic ou non d'angine de poitrine que nous pourrons établir le risque d'infarctus du myocarde.
- Je fais de la fibrilation auriculaire depuis 6 mois, on m'a prescrit du Sintrom®, est-ce que je risque l'infarctus ?
La fibrillation auriculaire est une arythmie cardiaque très commune, dont la complication numéro une nette l'embolie artérielle et non infarctus du myocarde. Selon plusieurs facteurs associés nous évaluons ce risque d'embolie et nous prescrivons ou non des anticoagulants comme le Sintrom®.
- Hospitalisée une huitaine après suspicion d’infarctus se trouvant être bronchopathie avec fièvre, ayant été suivie par un un cardiologue à cause d'épisodes de tachycardie, il m a posé des holters à 2 reprises et conclu : pas de problèmes de cœur mais j’ai toujours une sensation d’essoufflement à la marche, est-ce un problème cardiaque ?
La dyspnée d'effort ou essoufflement à l'effort, peut prendre son origine en effet sur un problème cardiaque mais également pulmonaire, ou sanguin par le biais d'une anémie. Si votre cardiologue à infirmer une cause cardiaque vous devez reconsulter votre médecin traitant pour réenvisager le problème.
- A partir de quel âge un jeune peut-il être soigné pour hypercholestérolémie (familiale) ?
Depuis peu nous savons qu'une intervention pharmacologique précoce durant l'adolescence sur une hypercholestérolémie familiale permet d'améliorer le pronostic et donc de réduire le risque d'infarctus du myocarde à long terme. Certaine molécule anti cholestérol ont obtenu une autorisation.
Le nombre de prothèse au niveau des coronaires ne contre-indique pas la plongée sous-marine, il faut demander à votre cardiologue qui évaluera votre performance à l'effort après un infarctus s'il existe une véritable contre-indication.
- J’ai consulté pour douleur persistante dans la partie gauche de la poitrine et le bras gauche. Mon médecin a conclu à un symptôme de stress parce-que sous Atarax® les symptômes disparaissent, dois-je insister pour faire des examens complémentaires pour le coeur ? (j’ai 30 ans).
Une femme jeune non tabagique sans antécédent familial et surtout si vous avez à votre disposition un bilan sanguin lipidique examinant les graisses également rassurants, est très peu exposée au risque d'infarctus du myocarde.
- Après un infarctus de stress, il y a 2 ans, (douleur soudaine importante dans le dos mais pas dans les autres membres -mâchoire ou bras ou même poitrine). Aujourd’hui, est-il normal au quotidien ou lors d'un stress d'avoir cette sensation de fourmillement dans le bras gauche et de muscles qui se tétanisent au niveau de la poitrine ou des épaules ?
Qu'est-ce que vous entendez par infarctus de stress, s'agit-il d'un infarctus du myocarde avec une véritable atteinte et nécrose du muscle cardiaque, ou s'agit-il d'un tableau de Tako Tsubo si vous avez entendu ce terme.
- Une hyper plaquettose est-elle un facteur de risque ?
Une véritable hyperplaquettose importante notamment dans le cadre de la maladie de Vaquez peut-être en effet une cause d'infarctus du myocarde si les taux sont très élevés et non contrôlée par un traitement. Généralement le taux doit dépasser au moins les 800 000 par millimètre cubecomme nous l'avons vu dans un cas précis dans notre cabinet.
- Qu’elle différence il y a entre le Tildiem® et le Kardégic® ?
Le Tildiem est un médicament inhibiteur calcique donné dans le cadre d'une hypertension artérielle le plus souvent mais également à visée anti angineuse chez les patients présentant des artères coronaires malades. Le Kardégic est simplement de l'aspirine à petites doses donnée en prévention du risque d'infarctus du myocarde chez les patients exposés.
- C’est quoi un ECG ?
Un ECG est un électrocardiogramme ou un tracé traduisant l'activité électrique du coeur ne permettant de surveiller celui-ci.
- A 65 ans j’ai toujours trop de cholestérol total : 2.87 à 3 mais HDL et LDL sont dans la norme, ni surpoids, ni diabète, ni hypertension (plutôt hypo), je ne fume pas et je ne bois pas. Est-ce que je dois prendre un anticholestérolémien ?
Il est peu probable qu'avec un cholestérol total à 3 g par litre la fraction HDL ou LDL soit dans la norme, nous sommes en présence d'une véritable hypercholestérolémie isolée importante pouvant à elle seule provoquée des maladies cardio-vasculaires. Revoyez les résultats avec votre médecin qui dispose désormais de référentiel précis pour le traitement de l'hypercholestérolémie selon l'association aux facteurs de risque cardio-vasculaire associé en l'occurrence chez vous aucun.
- J’ai 62 ans, ayant fais un infarctus en 2008, l’examen coronographie avait décelé 4 athéromes ectasiés au niveau des artères coronaires, qu’en pensez-vous docteur ?
Je ne pense pas que vous ayez reçu de prothèse au niveau des artères coronaires ou stent. Le remodelage de vos artères sous la forme d'une ectasie traduit la présence d'une athérosclérose importante à l'origine d'un caillotage qui a entraîné cet infarctus du myocarde. Il faut donc lutter contre les facteurs de risque et qui ont concouru au développement de cette athérosclérose tabac hypercholestérolémie diabète hypertension artérielle, et prendre des anti-agrégants plaquettaires comme l'aspirine pour prévenir le caillotage. Je pense que le traitement qui vous est prescrit doit être optimal et il prévient efficacement votre risque de récidive.
- Y a t-il un lien entre un rétrécissement aortique et la survenue d’un infarctus ?
Non le rétrécissement aortique est une maladie valvulaire chronique congénitale ou acquise selon les formes, et l'infarctus est une complication de caillotage brutal dans les artères coronaires secondaire au développement de l'athérosclérose .
- Est-ce que le 2ème pontages est possible surtout s'il a des angines de poitrine fréquentes qui durent 20mn. Le médecin lui a dit que le coronarographie est très risquée.
Le pontage aorto-coronaire et une revascularisation ou méthode permettant d'irriguer plus efficacement le muscle cardiaque comme la dilatation des coronaires, la réalisation de ces deux méthodes ne peut être envisagée que par le cardiologue référent qui a réalisé la coronarographie et qui connaît le réseau coronaire du patient. Cette méthode bien sur ont le but convenons de diminuer la fréquence des angines de poitrine
- Mon père 62 ans triple pontages il a y 2 ans, une valve qui a un trou s'est rétrécie fortement en 6 mois quels sont les risques, les liens, un infarctus ou autres et les enfants ?
Votre père a probablement développé parallèlement à ses problèmes coronariens, un rétrécissement de la valve aortique qui nécessitera peut-être le remplacement de celle-ci. Une ré intervention chirurgicale cardiaque est toujours plus à risque mais l'estimation de ce risque ne peut être fait que par votre cardiologue notamment le risque d'infarctus autour de l'intervention. Le rétrécissement aortique n'est pas héréditaire, par contre la présence d'un parent atteint d'une maladie coronarienne ayant nécessité des pontages dans la famille implique une prévention plus appuyée chez les descendants en évitant maximum les facteurs de risque quelque le tabac le contrôle du cholestérol surveiller l'apparition d'un diabète et traiter une hypertension artérielle si elle survient
- Oui je n ai pas reçu de prothèse, l'infarctus est apical est contrairement aux autres infarctus dû aux sténoses, mes coronaires sont dilatées.
Donc s'assurer uniquement au long cours de la prise en charge des facteurs de risque cités ci-dessus, tabac diabète hypertension artériel hypercholestérolémie prise du traitement médical pour assurer une prévention secondaire de la récidive d'infarctus efficace.
- J'ai 60 ans, je suis diabétique de type 2, j ai un régime alimentaire pas très équilibré avec un surpoids. Le Kardégic® fait parti de mon traitement. Quels sont les risques cardiovasculaires si je décide d'arrêter de prendre ce médicament ?
De diabète vous expose bien sur à un risque plus important de survenue d'un infarctus du myocarde notamment si il existe une hypertension artérielle un tabagisme et une hypercholestérolémie associée. Il est commun de prescrire de l'aspirine au long cours, et nous savons que tout arrêt intempestif de l'aspirine vous expose à un petit risque mais réel d'infarctus du myocarde. Il vaut mieux continuer bien sur si un arrêt s'avère nécessaire notamment pour une intervention chirurgicale risquée celui-ci pourra être réalisé avec une surveillance médicale.
Tout à fait nous calculons l'exposition tabagique en paquets année, un paquet par jour pendant un an égal un paquet année. Ceci est valable bien sur pour le risque de cancer pulmonaire etvésical.
- Mon père a subit un quadruple pontages aucun signe avant coureur pas de cholestérol pas de diabète seulement une petite surcharge pondérale ses enfants doivent-ils se faire surveiller davantage ?
Si la maladie coronarienne a été dépistée chez votre père avant l'âge de 55 ans, cette dernière est reconnue pourra être un élément facteurs de risque cardio-vasculaire pour les descendants qui aura une conséquence sur la prise en charge de ces derniers
- Quelle est la différence entre insuffisance cardiaque accompagnée d’une hypertension et les risques d’infarctus. J’ai fais un rythme à 130 pul et douleur dans la poitrine avec difficultés à respirer mon médecin m’a donné un traitement suis-je cardiaque ? Quels sont les risques que je fasse un infarctus ?
Il s'agit de deux choses différentes. L'infarctus du myocarde est secondaire à une maladie des coronaires l'athérosclérose qui est elle-même secondaire aux facteurs de risque que selon le tabac l'hypercholestérolémie de diabète d'hypertension artérielle les antécédents familiaux. L'insuffisance cardiaque est une association de symptômes qui traduit l'insuffisance du travail du coeur, qui peut être secondaire à un ou plusieurs infarctus du myocarde. Il faut donc être pris en charge par votre médecin si vous avez des facteurs de risque que nous citons ci-dessus il évaluera votre risque de développer une maladie des coronaires et donc le risque d'infarctus et le développement d'une insuffisance cardiaque.
- Je rappelle : 66 ans sportif (tennis) test effort habituel mais en décelant une faible anomalie : coronarographie, pose de stents. Pourtant la semaine précédente j’avais fait 7 matchs de tennis en tournoi sur 9 jours, sans problèmes. On m’a dit que sportif j’avais développé un réseau d’artérioles qui aidait mes coronaires partiellement bouchées à alimenter le coeur. Qu’en pensez-vous ?
Vous avez développé une athérosclérose coronaire de manière silencieuse, vous êtes probablement exposé à un risque secondaire à un tabagisme actuel ou ancien ou une hypertension artérielle et/ou une hypercholestérolémie ou des antécédents familiaux ou tout simplement une prédisposition personnelle que nous sommes pas capables de dépisté à leur actuelle. L'exercice sportif entraîne en effet le développement d'une collatéralité ou développement d'artère secondaire, et d'une tolérance à l'ischémie myocardique (manque d'oxygène au niveau du muscle cardiaque) plus importante que la normale.
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L'infarctus du myocarde est défini comme une diminution de l'apport en oxygène aux cellules du muscle du cœur, responsable de la mort de ces cellules et donc de la destruction d'une partie du muscle cardiaque.
Les symptômes ne sont pas toujours caractéristiques, un infarctus du myocarde va être révélé par des douleurs dans la poitrine, simulant un poids ou une barre posés sur le sternum, d'une intensité très variable (minime ou intolérable), pouvant durer quelques minutes ou quelques heures. Parfois, cette douleur se propage dans les bras, la mâchoire, et s'accompagne d'une difficulté à respirer. Ces douleurs peuvent être associées à des nausées, des vomissements, ou même une fièvre discrète.
Très souvent, les symptômes ne sont pas aussi caractéristiques, certaines personnes pouvant même présenter un infarctus du myocarde sans symptômes dit "infarctus silencieux". Ainsi, les symptômes peuvent être réduits à une douleur dans le bras, isolée, ou à une simple pesanteur au niveau de la poitrine. Parfois, l'infarctus du myocarde est d'emblée massif et peut alors entraîner la mort, soit parce que toutes les cellules du cœur meurent ou du fait de l'apparition d'une tachycardie ou d'une fibrillation qui peuvent être mortelles. Le but du traitement est de faciliter l'irrigation sanguine du muscle cardiaque. De ce point de vue, d'importants progrès ont été faits en cardiologie ces dernières années.
Traitement médical, anti-coagulants, coronarographie, traitement par angioplastie, traitement chirurgical sont les principaux traitements médicaux.
L’infarctus du myocarde touche à lui seul environ 100 000 personnes chaque année en France et représente en moyenne 1 décès toutes les 40 minutes soit 13 000 morts chaque année. C’est la première cause de mortalité chez la femme et la seconde chez l’homme, il n’est pas forcément une fatalité, il existe des moyens d’agir comme arrêter le tabac, équilibrer son alimentation, pratiquer une activité physique régulière, surveiller sa tension et sa glycémie, dépister les antécédents familiaux et faire attention au stress.
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