Covid : danser pour surmonter la maladie
L’infection au Covid peut laisser des traces sur le corps, les poumons et le moral. Pour récupérer, à Lyon, un service de soins de suite et de réadaptation propose de la danse et du chant.
La Covid 19 a touché de nombreux patients et danser et chanter peut les aider à mieux guérir. Aujourd’hui, ils suivent un programme de réadaption car tous ont gardé des séquelles de la maladie. Ils sont en pleine séance "d’expression primitive".
Eve Petit, psychomotricienne-médipôle Lyon-Villeurbanne (69) : "En expression primitive il y a une implication complète du corps qui va dans le sens d’un programme de réadaptation à l’effort. Clairement, il y a aussi une implication du souffle par la voix. La plupart de ces gens ont des difficultés respiratoires et la voix qui porte le souffle est quelque chose qui va leur permettre de travailler la respiration sans y penser. Au delà d’un exercice juste physiologique, qu’ils font déjà en kiné ou dans d’autres domaines".
Stéphane a 50 ans et après 15 jours d’hospitalisation, ses poumons gardaient encore des traces de la maladie. Il avait des problèmes de respiration, monter les escaliers était vraiment difficile pour lui. Ces ateliers lui ont redonné un coup de boost.
Des ateliers qui apportent du bien-être
La détente et la décontraction sont les maîtres-mots de cette prise en charge. L’hospitalisation laisse souvent un stress et des angoisses dont les patients peinent à se défaire. Comme Henriette, admise à la clinique à la fin du mois de février.
Henriette Maman, 73 ans : "J’ai eu le variant anglais du jour au lendemain comme ça et au bout de deux jours, ils m’ont intubé, j’étais dans un coma artificiel, je me suis réveillée au bout du troisième jour. C’est très dur, moralement, je déprime, de temps en temps je pleurs. J’espère que je vais me remettre tout doucement".
En mobilisant leur corps, leur voix et leurs pensées, l'expression primitive doit permettre à ces patients de pouvoir lâcher-prise.
Eve Petit, psychomotricienne, médipôle Lyon-Villeurbanne (69) : "La danse est toujours thérapeutique, le plaisir est toujours thérapeutique. Cet ajout qui est une spécificité de l’expression primitive est cette voix qui accompagne tous les mouvements, toutes les danses, c’est le petit truc en plus qui fait que les gens sont empêchés de penser à autre chose et sont vraiment tout à ce qu'ils font et sont dans l’ici et le maintenant".
Entre ces murs, les rires sonnent comme des victoires. Le but est de laisser derrière soi les tourments, la douleur et l’effroi.
Eve Petit, psychomotricienne, médipôle Lyon-Villeurbanne (69) : "Je trouve que c’est un énorme contraste, des gens qui ont été allongés pendant des semaines, sédatés, intubés, et qui sont debout, chantent et dansent. Pour moi c’est quand même un contraste assez saisissant. Quand on a vu la mort en face, je trouve que c’est un beau pied de nez que de se retrouver à faire cette activité thérapeutique".
L’expression primitive laisse place à la relaxation et à la détente. La plupart des patients retrouvent leurs capacités respiratoires et motrices après 6 semaines de réadaptation.