Confinement : et si c’était le bon moment pour arrêter de fumer ?
Comme chaque année en novembre débute l'opération du “Mois Sans Tabac”. Des spécialistes se mobilisent pour vous aider à en finir avec cette mauvaise habitude.
Avec le télétravail, plus de pause cigarette à la machine à café avec les collègues ! Même si la période est stressante, le confinement pourrait être l’occasion d’écraser votre dernière cigarette. Pour participer au “Mois Sans Tabac”, il suffit de s’inscrire sur la plateforme du site Tabac-Info-Service. Tous les participants reçoivent un programme pour les aider à arrêter. Des tabacologues sont aussi joignables gratuitement au 39 89. Les explications de Justine Avenel-Roux, cheffe de projet du “Mois Sans Tabac” chez Santé publique France.
- Cela peut sembler étonnant, mais le confinement peut être un bon moment pour arrêter de fumer. Pourquoi ?
J. Avenel-Roux : “Pour tout le monde, le confinement est un moment où l’on va changer nos habitudes. Les cigarettes réflexes ne vont plus forcément pouvoir exister. C’est donc un moment important pour mettre en place de nouvelles habitudes sans cigarette. Par exemple, si on avait l’habitude de fumer quand on allait au travail ou avec les collègues après le déjeuner, on ne va plus forcément pouvoir le faire. On va donc mettre en place une nouvelle habitude. Peut-être qu’on prendra plutôt un thé, qu'on se mettra dans son canapé, dans un endroit dans lequel on n’a pas du tout l’habitude de fumer. Et on crée une nouvelle routine de non-fumeur."
- A-t-on déjà évalué les effets du premier confinement sur la consommation de tabac ?
J. Avenel-Roux : “On a observé que plus d’un quart des fumeurs avaient augmenté leur consommation de tabac. Mais, à peu près 20% d’entre eux ont aussi diminué leur consommation. Profiter de cette période pour arrêter de fumer et en faire un mois sans tabac, c'est donc vraiment possible !”
- Que proposez-vous concrètement aux fumeurs pour les aider à arrêter ?
J. Avenel-Roux : “On a vraiment beaucoup d’outils disponibles, y compris pendant le confinement, car ce sont des outils à distance. On a une application Tabac Info Service, un site internet tabac-info-service.fr et une ligne téléphonique, le 39 89, au bout de laquelle des tabacologues vous répondent. Ces professionnels de l’arrêt du tabac vont, avec vous, définir une stratégie et la poursuivre au fil de plusieurs appels. C’est un service gratuit, vraiment efficace. Et pendant le “Mois Sans Tabac”, vous allez pouvoir commander un kit sur notre site internet et le recevoir gratuitement chez vous. Dedans, il y a une petite roue qui va pouvoir vous permettre de calculer les économies que vous allez réaliser en arrêtant de fumer. Il y a le programme 40 jours. C’est une nouveauté cette année. C’est un accompagnement les 30 jours de défi plus 10 jours de préparation. Il y a des défis quotidiens et des petits conseils qui vous permettent d’observer les bénéfices que vous avez en arrêtant de fumer. Et, il y a aussi un petit coloriage. On dit souvent qu’une envie de fumer disparait au bout de 3 minutes. Donc, si on arrive à s’occuper ce temps-là, par exemple en faisant ce coloriage, et bien on aura réussi à dépasser cette envie. On se sentira plus fort quand la prochaine arrivera.”
- On a pu évoquer au début de l’épidémie l’effet protecteur de la nicotine contre la COVID-19. Est-ce que cela se vérifie ou, au contraire, les fumeurs développent-ils des formes plus graves de la maladie ?
J. Avenel-Roux : “Aujourd’hui, on n’a pas du tout d’études qui montreraient que le tabac ou la nicotine aurait un effet protecteur. Il ne faut donc pas du tout miser sur la cigarette pendant cette période. Au contraire, ce que l’on a observé, c’est qu’il y a une augmentation des formes graves de la COVID chez les fumeurs. Donc là, du fait de la pandémie, c’est vraiment important de se protéger avec les gestes barrières et en adoptant de nouveaux comportements, comme arrêter de fumer.”