Le confinement, une période qui fragilise les personnes souffrant d'addictions
Au printemps dernier, l’isolement et l’ennui ont conduit certains patients à augmenter leur consommation d’alcool ou de drogues, voire à rechuter. Pendant le second confinement, une équipe de soins de Brest s’est organisée pour continuer à prendre en charge ces malades.
Marie a souffert d’addictions pendant 10 ans. Sa dépendance s’est aggravée pendant le premier confinement. “Ça a été un élément déclencheur dans la descente aux enfers. Quand on s’arrête comme ça, on se retrouve face à soi du jour au lendemain.
C'est ce qui me poussait aussi à consommer derrière. C’était essentiellement l’alcool, la “weed” et puis la cocaïne. Ça vient toujours mettre un couvercle sur une anxiété qui est déjà là. Avec le confinement, ça a été une explosion en fait !”
Une prise en charge malgré le confinement
C’est après cette explosion que Marie a décidé de se soigner. Elle a été hospitalisée au sein d’un service spécialisé de la fondation Idlys à Brest (29). Aujourd’hui, elle va mieux et va même rentrer chez elle. Mais, elle continuera à être suivie par l’équipe médicale.
Pour le Dr Anaëlle Billant, médecin spécialisé en addictologie, les patients comme Marie “savent qu’ils ont une fragilité par rapport à un produit. C’est important qu’ils partent aussi avec l’idée que c’est possible qu’il y ait un écart, une rechute, et comment rebondir tout de suite après. En partant d’ici, on insiste beaucoup pour qu’ils aient un suivi avec un professionnel”.
Un service qui s'est adapté
L’établissement n’a pas fermé en mars, mais ses activités ont été très réduites par l’annonce brutale du confinement. L’équipe de psychiatres, psychologues, infirmiers et éducateurs s’est donc organisée pour ne pas interrompre les soins pendant le deuxième confinement de cet automne.
Christelle Jestin, la cadre de santé, explique : “ la continuité s’est faite en respectant les gestes barrières et avec une demande de tests préalables pour sécuriser tout le groupe de patients et l’équipe”. C’est ainsi que certains patients ont pu revenir en urgence au centre après avoir craqué pendant le reconfinement.