7 choses que l’on a apprises sur le coronavirus
Il a déjà causé près de 150.000 décès à travers le monde en l’espace de cinq mois, mais que sait-on aujourd’hui du nouveau coronavirus ? Le point sur ce que l’on a appris et sur ce que l’on ignore encore sur le Covid-19.
Cinq mois après l’émergence du nouveau coronavirus en Chine, que sait-on du Covid-19 ? Les scientifiques du monde entier travaillent d’arrache-pied pour comprendre le fonctionnement de ce virus et trouver ses failles pour mieux le combattre.
- Le coronavirus provoque des symptômes variables, parfois graves
La durée de l’incubation - entre la contamination et les premiers symptômes - est en moyenne de 5 jours, mais elle peut varier de 2 à 12 jours. La maladie à coronavirus se manifeste d’abord par des symptômes peu spécifiques : des maux de tête, des douleurs musculaires et de la fatigue. Puis, dans un second temps, de la fièvre, de la toux et des difficultés à respirer peuvent apparaitre.
Le plus souvent, les symptômes durent 15 jours. Une semaine après leur apparition, la maladie peut évoluer en pneumonie. En cas de syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), une hospitalisation, voire une prise en charge en réanimation est nécessaire. Une désorientation, des pertes brutales du goût et/ou de l’odorat ont aussi été observées.
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- Il passe parfois inaperçu
L'infection au coronavirus peut être asymptomatique ou paucisymptomatique - c’est-à-dire entrainer pas ou peu de manifestations cliniques - chez 30 à 60 % des personnes infectées. Ces chiffres ont été estimés à partir du cas du Diamond Princess, un paquebot de croisière bloqué pendant plus d’un mois avec 3.700 passagers à bord, dont 700 infectés.
Problème : ces personnes infectées, même si elles ne présentent pas de symptôme, peuvent quand même transmettre le virus. C’est aussi le cas des personnes en incubation, 2 à 3 jours avant l’apparition des symptômes.
- Il chamboule le système immunitaire
L’état des patients en réanimation se dégrade parfois rapidement, 7 à 9 jours après le début des symptômes. Le plus souvent, l’événement à l’origine de ces complications est un emballement du système immunitaire. En réaction à la présence du coronavirus dans l'organisme, le corps attaque les tissus infectés mais aussi les cellules saines. Une réponse immunitaire disproportionnée appelée "tempête cytokinique". Cette réaction délétère entraîne la défaillance de plusieurs organes vitaux et un risque de décès.
- Le virus est plus dangereux pour les personnes âgées ou déjà malades
Les formes les plus graves sont observées principalement chez des personnes vulnérables soit en raison de leur âge (plus de 70 ans), soit parce qu’elles souffrent de maladies associées.
Selon Santé publique France, les cas les plus graves concernent des hommes de plus de 65 ans qui souffrent de diabète, de maladies cardiovasculaires comme l’hypertension et les maladies cardiaques ou de pathologies pulmonaires. Les personnes en surpoids ou obèses semblent également plus à risque de développer des complications sévères.
Mais une prédisposition génétique pourrait aussi jouer un rôle clé dans la résistance aux maladies infectieuses et expliquer les complications qui surviennent chez des patients jeunes et en bonne santé.
- Le virus peut survivre plusieurs jours sur des surfaces inertes
Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine (NEJM) le virus du Covid-19 est détectable jusqu'à 24 heures sur du carton, 4 heures sur du cuivre, 2 jours sur de l’acier inoxydable, 3 jours sur des surfaces en plastique et jusqu’à 5 jours sur du verre.
Le virus diffusé dans l’air au moyen d’un brumisateur pourrait persister sous forme d'aérosol - c'est-à-dire de particules suspendues dans l'air - pendant 3 heures.
- Une personne infectée pourrait en contaminer deux ou trois autres
La contagiosité d’un virus correspond au nombre moyen de personnes qui seront infectées au contact d’une personne malade. Il est estimé par un chiffre, appelé "taux de reproduction de base" ou R0.
En moyenne, sans mesure barrière, le taux de transmission du coronavirus se situerait entre deux et trois. Autrement dit, une personne infectée, avec ou sans symptômes, contaminerait deux à trois autres personnes. Celle-ci serait contagieuse deux à trois jours avant l’apparition des symptômes et sans doute plusieurs jours après leur disparition.
- Il semble survivre au printemps et à l’été
Les exemples de l’Australie, de l’Amérique latine et de l’Asie du Sud-Ouest montrent que le coronavirus est capable de se propager dans des conditions de température et d'humidité estivales.
Et une étude réalisée par deux chercheurs du Massachussets Institute of Technology (MIT) montre que le virus réussit à se transmettre dans des niveaux d’humidité assez variés, dont ceux observés en été dans l’hémisphère nord.
La chaleur estivale pourrait quant à elle réduire la durée de survie du virus sur les surfaces inertes. Le rythme de la transmission du virus serait deux fois moins rapide avec une température ambiante moyenne de 26,5° qu’à 9,5°. Mais un épidémiologiste de l’université de Hong-Kong estime que si une "pression saisonnière" existe sur ce coronavirus, elle ne réduirait sa diffusion que de 10%.
....Mais il suscite encore de nombreuses interrogations
Si chaque jour les scientifiques en savent un peu plus sur le virus du Covid-19, de nombreuses questions demeurent. Le taux de mortalité est par exemple très difficile à évaluer puisque le nombre de cas réels n’est pas connu, en raison des nombreuses personnes asymptomatiques.
Deuxième inconnu : l’immunité associée à ce virus. Les scientifiques ne sont pour le moment pas parvenus à déterminer combien de temps une personne guérie du Covid-19 était protégée contre une nouvelle infection. S’ils se réfèrent au SRAS, un autre coronavirus, cette immunité ne pourrait durer que trois à six mois. Auquel cas il existerait bien un risque de déclarer la maladie plusieurs fois.
Autre point d’ombre : ce coronavirus est-il, comme le virus de l’herpès, un virus qui persiste dans l’organisme et qui se réactive, par exemple en cas de fatigue ou de baisse immunitaire ? C’est une hypothèse émise à partir d’un constat réalisé en Corée du Sud, où 141 personnes guéries depuis un mois présentent encore des traces du virus. Une telle caractéristique virale compliquerait encore davantage la gestion des malades sur le moyen et le long terme.