Covid-19 : le virus serait bénin dans 80% des cas
Une vaste étude chinoise portant sur plus de 72.000 cas apporte des précisions sur le nouveau coronavirus. Ses formes graves concerneraient 13,8% des cas et il serait mortel dans près de 15% chez les plus de 80 ans.
Que sait-on du nouveau coronavirus Covid-19 ? Alors que le dernier bilan fait état de 74.185 contaminés, 900 personnes touchées dans près de 30 pays et plus de 2.0000 morts, le Journal chinois d’épidémiologie publie le 18 février la plus vaste étude menée sur ce virus depuis le début de l’épidémie.
C’est le Centre chinois de contrôle et prévention des maladies qui est à l’origine de cette étude. Pour la réaliser, les chercheurs ont travaillé sur un total de 72 314 cas confirmés, suspects, diagnostiqués cliniquement et asymptomatiques de pneumonie virale en date du 11 février 2020.
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2,3% de mortalité
Premier constat : la pneumonie Covid-19 s'avère bénigne dans 80,9% des cas, soit plus de quatre cas sur cinq. Elle est "grave" dans 13,8% des cas et "critique" dans 4,7% des cas. Les personnes âgées de plus de 80 ans sont les plus à risque, avec un taux de mortalité de 14,8%. Mais tout âge confondu, elle n’est mortelle que dans 2,3% des cas.
Aucun décès n'est à déplorer parmi les enfants de moins de 10 ans, même si au moins deux nouveau-nés ont été contaminés dans le ventre de leur mère. Jusqu'à 39 ans, le taux de mortalité reste très bas, à 0,2%, puis s'élève progressivement avec l'âge. Enfin, les hommes sont plus menacés que les femmes par une issue fatale : 2,8% contre 1,7%.
Maladies cardiovasculaires, diabète et maladies respiratoires
Parmi les personnes les plus à risque, les patients déjà atteints de maladies cardiovasculaires sont les plus menacés par une issue fatale. Viennent ensuite les diabétiques ou les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques ou d'hypertension.
Plus de 3.000 soignants contaminés
Le personnel médical est également très touché. Au total, 3.019 médecins et autres soignants ont été contaminés, dont 1.688 gravement. Cinq sont décédés en date du 11 février. Parmi les cas graves, 64% travaillaient dans des hôpitaux de Wuhan, à l'instar du docteur Li Wenliang, qui avait été réprimandé par la police en décembre 2019 pour avoir donné l'alerte. Son décès du coronavirus au début du mois a créé une vague de colère en Chine.
Comme pour les médecins, la grande majorité (86%) des personnes contaminées habitaient ou s’étaient rendues dans la ville de Wuhan, où le virus est apparu sur un marché. Wuhan est placée de facto en quarantaine depuis le 23 janvier, ainsi qu'une grande partie de sa province, le Hubei, bouclant au total 56 millions d'habitants.
Un "premier pic" atteint fin janvier
L’étude a ensuite établit que le germe du Covid-19 était "hautement contagieux". "Le nouveau coronavirus s'est propagé très rapidement en l'espace de 30 jours d'une seule ville à tout le pays", soulignent les chercheurs.
Si l'épidémie a atteint "un premier pic" entre les 24 et 26 janvier, juste au moment où les autorités ont placé Wuhan en quarantaine, une "tendance à la baisse" se dessinerait depuis le 11 février, avec un ralentissement du nombre de nouveaux cas de contamination, particulièrement en dehors du Hubei.
Puis, le 13 février, les autorités chinoises ont élargi leur définition de la maladie pour inclure les cas "diagnostiqués cliniquement" par une radio des poumons et pas seulement par un test de laboratoire. Ce changement s'est traduit par une hausse brutale du nombre de décès et de contaminations. Le rapport laisse par ailleurs entendre que la décision de boucler Wuhan et sa région a aidé à enrayer le rythme de contagion.
"Rebond possible de l’épidémie"
Dernière question posée par l’étude : celle de l’évolution de l’épidémie. Le virus s'est répandu au moment où des centaines de millions de Chinois voyageaient du nord au sud du pays à l'occasion du Nouvel an lunaire. Ce long congé a été prolongé pour réduire le risque de contagion généralisée. Mais à mesure que les gens rentrent chez eux en train, en car ou en avion, il existe un risque de "rebond possible de l'épidémie". Le virus peut aussi "s'adapter avec le temps pour devenir plus virulent", met en garde l'étude, qui appelle donc le corps médical à "rester vigilant".