Covid : la grogne monte dans les lycées
Mardi 3 novembre, plusieurs établissements ont été bloqués par élèves dénonçant un protocole sanitaire insuffisant.
Trois jours seulement après la rentrée des classes, les mesures sanitaires dans les établissements scolaires font débat. Les lycéens ne voient aucune différence par rapport à la situation d’avant les vacances. Le confinement n’a rien changé. Ils se sentent en danger, comme le confirme ce lycéen qui souhaite rester anonyme. “Les classes sont toujours pleines, bondées, avec les élèves côte à côte. Ils essayent de changer les dispositions des tables. Mais, ça ne change rien parce qu’on est 30 dans chaque classe. C’est trop !”
Des classes et des cantinées bondées
Sur les réseaux sociaux, le mouvement de contestation prend de l’ampleur avec le hastag “#balance ton protocole”. Sur les vidéos postées par les lycéens et le personnel, on voit des classes bondées, des couloirs étroits où s’entassent les élèves et des cantines où chacun mange à côté de l’autre. Les jeunes s’inquiètent donc pour leur santé et celle de leurs proches.
Selon Mathieu Devlaminck, président de l’Union Nationale des Lycéens (UNL), “on a peur d’attraper le coronavirus au lycée. Et ça, c’est dramatique ! Les lycées sont aujourd'hui des lieux dangereux. En fait, on a une double pression : on a la peur d'attraper le coronavirus et donc de tomber malade, mais on a aussi peur de mettre en péril la vie des personnes vulnérables qui sont chez nous.”
Les enseignants mobilisés
Certains enseignants estiment aussi que le protocole sanitaire actuel n’est pas adapté à la réalité du terrain. Outre le port du masque obligatoire, il invite seulement à limiter le brassage des élèves et à respecter la distanciation physique, dans la mesure du possible.
Selon Marie Buisson, secrétaire générale de la Fédération CGT-Educ’action, c’est insuffisant. “On demande le dédoublement des classes, c’est à dire des classes à demi-effectif partout où on est au-delà de 15 à 18 élèves par classe. Il faut aussi réaménager les temps scolaires pour permettre d'allonger le temps de repas quand la restauration scolaire s’avère indispensable. ” Pour protester, certains enseignants se mettent en grève ou exercent leur droit de retrait.