Les enfants moins touchés par le covid, selon une importante étude
Les enfants sont moins positifs au coronavirus que les adultes et moins à risque de développer une forme grave, confirme une vaste étude américaine. Le taux de létalité serait aussi dix fois plus faible chez les plus jeunes.
Comment la covid affecte-t-elle les plus jeunes ? Des chercheurs américains de plusieurs centres pédiatriques publient le 23 novembre dans le JAMA Pediatrics l’analyse la plus complète réalisée à ce jour sur des enfants. Cette étude s’appuie sur les données médicales de plus de 135.000 enfants, adolescents et jeunes adultes testés pour une infection au SARS-CoV-2 entre le 1er janvier et le 8 septembre 2020 aux États-Unis.
Seulement 0,2% de décès chez les enfants
Principal constat, qui confirme celui d’études de moindre envergure : les enfants sont moins susceptibles d'être testés positifs à la covid et de souffrir de formes graves lorsqu'ils sont infectés.
Globalement, sur les 135.794 participants à l’étude, 5.374 ont été testés positivement au coronavirus, soit 4%. Parmi ces cas positifs, 7 % ont dû être hospitalisés. Et parmi ces jeunes patients hospitalisés, 28 % ont eu besoin de soins intensifs et 9 % d'une ventilation mécanique.
Enfin, huit enfants hospitalisés sont morts, dont six présentaient des pathologies préexistantes. Cela correspond à un taux de létalité de 0,2%, dix fois plus faible que celui de la population générale aux États-Unis qui est de 2,1% selon les dernières données de l’université Johns Hopkins.
Trois inégalités majeures
Mais tous les enfants ne sont pas égaux face à la maladie. La première inégalité est ethnique. Comme l’explique Nathan Pajor, co-auteur de l'étude et spécialiste en médecine pulmonaire à l’hôpital pour enfants de Cincinnati dans un communiqué de cet établissement, les taux d’infection sont plus élevés chez "les enfants noirs, asiatiques et hispaniques", qui constituent donc "une cible évidente pour des études plus approfondies".
Deuxième inégalité : l’âge. Plus les enfants sont jeunes, moins ils sont positifs à la covid. Ainsi, les adolescents de 12 à 17 ans et les jeunes adultes de 18.à 25 ans étaient plus susceptibles d'être testés positifs que les enfants de moins de 12 ans.
Et enfin, troisième inégalité : les pathologies préexistantes comme un cancer, un diabète de type 1 ou 2 et des maladies immunodépressives, qui constituent des indicateurs de risque accru de forme grave de la covid. Mais, fait rassurant, les enfants asthmatiques ne présentaient pas de risque accru de forme grave.
Quel rôle jouent les enfants dans l’épidémie ?
Et maintenant ? D’autres analyses doivent être menées pour affiner ces résultats, notamment parce que les chiffres publiés à ce jour pourraient être "sous-estimés", selon les auteurs de l’étude. En effet, ils ne tiennent compte ni du nombre d’enfants asymptomatiques, ni du nombre d’enfants probablement tués par la covid mais non identifiés, faute de tests disponibles.
Des études supplémentaires sont également nécessaires pour comprendre les conséquences à long terme des formes sévères chez les plus jeunes.
Enfin, un dernier point reste à éclaircir : le rôle des enfants dans la propagation du virus. En effet, les différentes études quantifiant les contaminations des enfants vers les adultes continuent de se contredire. A ce jour, l’OMS résume l'état des connaissances : les enfants "peuvent transmettre" le covid aux adultes, mais "cela semble arriver moins souvent que la transmission entre adultes" et que la transmission d’adolescents à adultes.