Un enseignement médical trop blanc ?
Une publication dans le New England Journal of Medicine jette un pavé dans la mare. Les patients des cas médicaux présentés aux étudiants en médecine manqueraient de diversité, rendant parfois leur formation inadéquate et entraînant un retard de diagnostic.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, il est possible de publier des "coups de gueule" dans les journaux scientifiques, si cela est pertinent. L'article de Lashyra Nolen, étudiante en médécine et défenseure de l’équité et de la justice sociale, pousse à la réflexion.
Que dit son article ?
Il y a une chose évidente que les médecins oublient parfois, c'est que les patients sont très différents et divers. Les médecins passent sans transition d'une femme enceinte à peau noire, à un homme de 90 ans à peau claire, à un enfant ou un obèse, etc...
Problème, l’enseignement médical méprise cette évidence et présente presque toujours le même modèle : un homme blanc de 40-50 ans.
Les maladies ne se présentent pourtant pas toujours de la même façon selon les personnes et les médecins peuvent "passer à côté" de certains diagnostics parce qu’ils n’ont pas appris à les reconnaître sur tous les patients.
La papier illustre cela avec deux exemples :
- La maladie neurologique de Lyme liée aux tiques.
Il est capital de savoir reconnaitre l’éruption cutanée de la maladie de Lyme après une piqûre de tique pour éviter les complications de la maladie. Or on se rend compte que seules des photos de peaux blanches sont montrées aux étudiants en médecine.
Des retards de diagnostic
Cela a des conséquences : il est démontré qu’il y a des retards de diagnostic de cette maladie chez les personnes à la peau foncée par manque de sensibilisation des médecins.
- L’arrêt cardiaque respiratoire (ACR).
De la même manière pour l’arrêt cardiaque respiratoire (ACR), il existe un retard de massage chez les femmes enceintes car les médecins sont désemparés quand il y a une paire de seins ou un gros ventre. Il peut y avoir jusqu'à 3 secondes, voire 1 minute de latence, car les médecins n'ont pas appris! Il a été démontré des conséquences sur le taux de survie des femmes qui sont aussi susceptibles que les hommes de faire des arrêts cardiaques. Donc c'est un débat important.