Maryam Alakbarli, artiste peintre et trisomique
Maryam Alakbarli est une artiste peintre. Originaire d’Azerbaïdjan, la jeune femme de trente ans est atteinte de trisomie 21. Son art fascine les plus grands collectionneurs. Reportage
Elle est une passionnée et peint sans s’arrêter. Tous les jours, les couleurs jaillissent de ses pastels ou de ses pinceaux.
"Maryam peint avec beaucoup d’instinct, pas mal de force."
Une fois par semaine, un professeur guide ses traits. Grégoire aide Maryam à canaliser son énergie, à aller au bout de ses projets. Il connaît ses humeurs, ses goûts et ses envies.
"Maryam peint avec beaucoup d’instinct, pas mal de force. C’est-à-dire qu'elle aime bien avoir de la résistance sur la toile… C’est pour ça qu’on travaille pas mal avec le pastel, qui a une résistance assez forte. On travaille en traits, en remplissage, et parfois, avec des contrastes assez forts, parfois moins. En termes de couleurs, c’est un peu un choix entre nous deux, un échange au fur et à mesure de l’élaboration de l’œuvre", explique Grégoire Laisne, artiste et professeur de dessin et de peinture.
Il y a dix ans, grâce à l’aide de ses parents, Maryam Alakbarli est venue s’installer à Paris, séduite par ses trésors. Elle y vit sa passion, suit des cours aux Beaux-Arts et même aux Arts-Déco. Elle est toujours accompagnée par Goher qui veille sur elle depuis son enfance.
"Elle aime vraiment tout. Elle va dans les concerts, au théâtre, au musée… Elle connaît tous les musées. Elle aime se promener au jardin du Luxembourg. Elle observe tout. Elle aime les fleurs, elle aime danser. Elle se sent bien ici, elle est heureuse à Paris", explique Goher Hesenova, accompagnatrice de Myriam.
Des toiles exposées dans le monde entier
La capitale lui réussit. Ses parents l’inscrivent à un salon en 2016, c’est le début du succès. Ses couleurs attrapent les regards. Son art est brut, direct.
Son histoire, quant à elle, fascine et Maryam enchaîne les ventes et les expositions en France mais son agent voit plus grand.
"On est aussi allé à l’étranger, on s’est dit que ça marchait tellement bien en France, qu'on a tenté quelques foires. A Miami plusieurs fois, à New-York, à Moscou, à Dubaï et évidemment en Azerbaïdjan là d’où elle vient. Ça a été une vraie grande success story ces dernières années", confie Annabel de Boysson, agent d’artistes.
Les toiles de Maryam attirent un public averti, acteurs célèbres, grands collectionneurs… Mais pour elle, seuls comptent ses couleurs et son plaisir, toujours intactes.