PIMS: ce qu'il faut savoir sur ce syndrome qui touche les enfants après un Covid
Qu'est-ce que le "PIMS", ce syndrome qui peut survenir chez les enfants quatre à six semaines après un Covid ? Symptômes, traitements, séquelles... le point sur cette inflammation grave.
Forte fièvre, douleurs au ventre, diarrhées, vomissements.… Plusieurs symptômes peuvent se cacher derrière le PIMS, ou MIS-C, le syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique post-infectieux. Une maladie grave qui touche des enfants ayant été malades du Covid.
Dans un contexte de forte reprise de l’épidémie, la Haute autorité de Santé (HAS) a rappelé le 18 janvier dernier qu’une vigilance doit être observée concernant ce syndrome chez tous les enfants infectés par le Covid.
Plus d'un mois après le Covid
Ce syndrome infantile peut survenir dans les quatre à six semaines après une infection Covid. Il provoque une inflammation généralisée des organes et trois types de symptômes sont fréquemment associés :
- une fièvre élevée et persistante,
- des troubles digestifs,
- une altération marquée de l’état général (fatigue intense, perte d’appétit...).
Mais des éruptions cutanées, des rougeurs des yeux ou des ganglions gonflés peuvent aussi survenir.
80% des enfants touchés étaient en bonne santé
Tous le enfants peuvent être atteints, et pas seulement ceux considérés "vulnérables" parce qu'ils souffrent d'une autre maladie. Ainsi, 80% des enfants touchés sont en bonne santé, sans aucun facteur de risque identifié, rapportent les sociétés savantes de pédiatrie dans un communiqué. Et les garçons sont un peu plus touchés que les filles.
La vigilance est compliquée car beaucoup d’enfants peuvent avoir eu une forme asymptomatique du Covid. Devant des symptômes de PIMS, "un antécédent d’infection à SARS-CoV-2 est un élément évocateur " rappelle la HAS, "mais l’infection aura pu aussi passer inaperçue".
Hospitalisation en urgence
Face à ce syndrome, il faut hospitaliser en urgence, indique la HAS, car le PIMS peut toucher le coeur. Et dans deux tiers des cas, un passage en soins intensifs est nécessaire, rapportait en juillet 2021 la Direction Générale de la Santé dans communiqué.
La majorité des enfants sont traités par immunoglobulines et corticoïdes à forte dose et leur état va s’améliorer rapidement. Mais des séquelles peuvent persister.
Et après une hospitalisation pour un PIMS, un suivi prolongé et adapté à chaque enfant sera nécessaire, selon la sévérité de la maladie initiale.
745 cas de PIMS liés au Covid depuis 2020
Depuis le début de l'épidémie de Covid, le nombre de PIMS est en hausse. 826 cas de PIMS ont ainsi été signalés entre le 2 mars 2020 et le 26 décembre 2021, dont 745 confirmés en lien avec le Covid-19, rapporte l’Agence Santé Publique France. Parmi tous les enfants touchés, 25% avaient moins de quatre ans et 75% moins de 11 ans.
Et il existe une "nouvelle augmentation du nombre des cas depuis fin novembre (2021)" souligne l’Agence. Les cas observés actuellement sont "essentiellement secondaires à des infections avec le variant Delta".
Et avec Omicron ? Pour Santé publique France, il est "encore trop tôt pour anticiper quel sera l'impact (de ce) variant".
Mais un élément rassurant vient de la vaccination anti-Covid. Un article publié dans la revue JAMA en décembre 2021 montre en effet qu'aucun cas de PIMS n'a été observé chez les adolescents de 12 à 18 ans vaccinés avec deux doses. Et qu'une dose unique réduisait déjà ce risque significativement.
Des données supplémentaires sont attendues chez les 5-11 ans.
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