Pourquoi les femmes sont plus à risque de mourir d’une crise d'asthme que les hommes
D’après l’association Asthma + Lung UK , les femmes sont plus à risque de développer des formes graves d’asthme et d’en mourir. L’association alerte sur le manque d’études scientifiques dédiées aux femmes asthmatiques.
Pollen, pollution de l’air, poussière… Plusieurs éléments peuvent être à l’origine de l’asthme. Mais un autre facteur, moins étudié par les scientifiques, pourrait jouer un rôle important sur cette maladie respiratoire : les hormones sexuelles féminines.
L’association britannique Asthma + Lung a publié en avril 2022 un rapport sur l’asthme et les femmes, et les conclusions sont alarmantes. “Les femmes sont plus susceptibles de souffrir d'asthme, d'avoir des symptômes plus graves et d'en mourir”, affirme l’association.
Des chiffres viennent confirmer ces affirmations : “Les femmes de 20 à 50 ans ont trois fois plus de risque que les hommes d’être admises à l'hôpital à cause de leur asthme”. Elles sont d'ailleurs 136 millions dans le monde à souffrir de cette maladie, contre 127 millions d’hommes.
Le rôle des hormones
D’après ce rapport, les différences entre les garçons et les filles s’observent après la puberté. “Dans la petite enfance, l'asthme est plus sévère chez les garçons, mais dès la puberté on observe plus d’asthme chez les filles, et des formes plus sévères”.
L'aggravation des symptômes serait liée aux hormones sexuelles féminines. C’est pourquoi de nombreuses femmes observent une détérioration des crises pendant leurs règles, à partir de la ménopause, ou lors d'un changement de contraception hormonale.
“De nombreuses femmes connaissent une aggravation significative de leurs symptômes au moment des règles et risquent de faire des crises d'asthme potentiellement mortelles chaque mois” note ainsi le rapport.
Peu de recherches sur le sujet
Mais comment expliquer cette surmortalité féminine ? Pour les auteurs du rapport, la recherche sur le lien entre hormones et asthme n’est pas encore suffisante, et les traitements pas assez adaptés aux femmes.
“En comprenant le rôle des hormones sexuelles sur l’asthme, nous pouvons transformer la vie de (...) plusieurs millions de femmes dans le monde. Il est urgent d’avoir plus d’investissement dans ce secteur de recherche” a déclaré Sarah Woolnough, directrice générale de Asthma + Lung.
Les chiffres des décès liés à l’asthme en France vont dans le même sens que le rapport anglais. Selon Santé publique France, en 2014, sur 851 décès pour cette année-là, 570 étaient des femmes et 281 des hommes.