Quand le sport devient un enjeu de santé publique dès l'école
Cette année, la rentrée rime avec activité physique pour les élèves de primaire. Après un an d’expérimentation, chaque école va désormais proposer aux élèves 30 minutes de sport par jour.
L’heure est grave. En 40 ans, les jeunes élèves ont perdu 25 % de leurs capacités cardiovasculaires. Pour tenter de lutter contre l’obésité et la sédentarité des enfants, l’OMS préconise 60 minutes d'activité physique par jour pour être en bonne santé.
En France, c'est dans cet esprit qu'une grande nouveauté a eu lieu à la rentrée 2022 dans les écoles primaires : les jeunes élèves ont désormais droit à 30 minutes de sport chaque jour. En plus de remettre en forme les écoliers, bouger sert aussi aux élèves à mieux se concentrer.
"Penser à autre chose qu'à travailler"
Dans une école élémentaire de Vaugrigneuse (Essonne), le professeur intègre également des exercices plus apaisants pour calmer sa classe. Chaque établissement s’organise comme il le souhaite. Ici, toutes les activités se font dans la salle de classe et les enfants apprécient la formule.
“Ça nous permet de bouger en classe”, se réjouit Waël. “C’est bien de penser à autre chose qu’à travailler.” Pour Jade, l’activité permet surtout de “se défouler”. Le sport devient un enjeu de santé publique à l’heure où près d’un enfant sur cinq est en surpoids. Une situation qui inquiète les médecins.
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Moins d'une heure de sport pour 1 fille sur 3
Pour Jean-François Toussaint, cardiologue et directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport (IRMES) à l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP), les écoliers acquièrent “dès le plus jeune âge, les meilleures aptitudes possibles dès le plus jeune âge. Cela permet d’avoir une qualité de vie qui permet de mieux résister à toutes les contraintes de la vie”.
Cette qualité de vie liée à la condition physique “donne une meilleure immunité”, tout en limitant les “problèmes métaboliques qu’on peut avoir si la sédentarité devient trop importante”, poursuit le spécialiste.
Aujourd’hui, seuls 50,7 % des garçons et 33,3 % des filles de 6 à 17 ans font plus d’une heure d’activité physique par jour en France, selon un rapport de Santé publique France.