Quelle est la durée idéale d'une sieste réparatrice ?

On ne compte plus les bienfaits de la sieste : baisse du stress, meilleures capacités d'attention et de concentration... À condition de ne dormir ni trop, ni pas assez !

La rédaction d'Allo Docteurs
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Quelle est la durée idéale d'une sieste réparatrice ?
Quelle est la durée idéale d'une sieste réparatrice ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Qu'on se le dise, la nuit n'a pas le monopole du sommeil. Piquer un roupillon en pleine journée peut être tout aussi, voire bien plus reposant que pendant la nuit. L'art du sommeil diurne est toutefois complexe à maîtriser. C'est pourquoi le Dr Jimmy Mohamed, accompagné du Pr Pierre-Alexis Geoffroy, psychiatre et médecin du sommeil à l'hôpital Bichat de Paris, nous guident dans la quête de la sieste parfaite.

Quelles sont les différentes phases du sommeil ?

Avant de chercher la durée idéale du petit somme, penchons-nous d'abord sur les différentes phases du sommeil. Lorsque l'on s'endort, plusieurs phases de sommeil vont s'enchaîner et former le train du sommeil, explique le Dr Jimmy Mohamed. On trouve tout d'abord le sommeil "lent-léger", au cours duquel il est possible d'être réveillé assez facilement. "Puis, vous tombez dans une phase de sommeil plus profond", poursuit le médecin : il s'agit du sommeil "lent-profond". Vient enfin le sommeil "paradoxal", qui est le sommeil des rêves. 

"Lorsque vous enchaînez ces phases, vous faites un cycle du sommeil qui dure en moyenne 90 minutes", poursuit le Dr Mohamed. "L'ensemble des cycles du sommeil forme le train du sommeil : c'est comme ça que vous avez une nuit réparatrice." En pleine journée, difficile de multiplier les cycles de sommeil, en particulier si l'on a seulement quelques minutes devant nous pour se ressourcer. Tomber dans un sommeil profond n'est alors pas forcément recommandé. 

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À quel stade de sommeil faut-il arriver lors d'une sieste ?

Lorsque l'on veut tomber dans les bras de Morphée en plein après-midi, il est nécessaire de privilégier les siestes courtes, d'une durée maximum de 30 minutes. "Pour récupérer le maximum de ses capacités d'attention, de concentration, de mémoire de travail, il ne faut pas rentrer dans le stade du sommeil profond", appuie le Pr Pierre-Alexis Geoffroy. Privilégiez donc "les siestes de moins de 20-30 minutes et l'idéal, selon les études, serait 10 à 15 minutes. Cela permet de récupérer une bonne concentration et une bonne vigilance".

Faut-il s'inquiéter si la sieste dure un peu plus longtemps que prévu ? Au-delà de 30 minutes de repos, "on risque de tomber dans ce que l'on appelle l'ivresse de sommeil : le réveil est plus difficile et les capacités d'attention et de concentration sont un peu abaissées", résume le spécialiste du sommeil. D'après les résultats d'une étude publiée dans JAMA Neurology, les siestes trop longues peuvent même accentuer le risque de développer une maladie d'Alzheimer chez les personnes âgées.

Faut-il mettre un réveil lors de la sieste ?

Le but de la sieste diurne est évidemment de se réveiller en meilleure forme qu'avant de s'endormir. La sonnerie du réveil peut donc ne pas convenir à tout le monde, du fait de sa capacité de nuisance bien connue ! Le Pr Geoffroy donne donc l'exemple de Salvador Dali, qui tenait une clé avant de s'endormir. Lorsque la clé lui échappait et tombait sur une assiette préalablement posée au sol, le bruit le réveillait.

Ces siestes d'à peine quelques minutes, surnommées siestes Eurêka, permettent de stimuler la créativité et ont des bénéfices, à la fois sur la santé physique et mentale. Elles apparaissent "entre la phase de sommeil lent-léger et la phase de sommeil lent-profond", précise le Pr Pierre-Alexis Geoffroy. C'est lors de cette transition qu'apparaissent des idées et des solutions, qui peuvent nous apparaître alors qu'elles semblaient nous échapper au cours du réveil. Une bonne excuse pour s'assoupir quelques minutes au bureau !