Italie : décès d'un enfant après une otite traitée par homéopathie
En Italie, un enfant de 7 ans est décédé des suites d’une otite. Il n’avait été traité que par homéopathie, malgré une aggravation de son état de santé.
Editoriaux en une des journaux, débats enflammés sur les réseaux sociaux : l'Italie s'émouvait, samedi 27 mai 2017, de la mort d'un enfant de 7 ans à la suite d'une otite traitée uniquement à l'homéopathie.
Selon la presse italienne, le petit garçon, dans le coma depuis plusieurs jours en raison des dégâts causés au cerveau par l'infection, a été déclaré en état de mort cérébrale samedi matin.
Ses parents, commerçants près d'Ancone, sur la côte adriatique, ont expliqué que leur enfant était soigné uniquement à l'homéopathie depuis l'âge de trois ans et que de précédentes otites avaient été traitées ainsi sans conséquence.
Mais cette fois-ci, la fièvre n'est pas passée pendant deux semaines et l'enfant s'est affaibli peu à peu. Ses parents l'ont finalement emmené aux Urgences lorsqu'il a perdu connaissance mercredi.
« Homeo-folie »
"Omeopazza" (homeo-folie), titrait samedi matin l'éditorial de l'écrivain Massimo Gramellini à la une du Corriere della Sera, le premier quotidien italien, avant même l'annonce du décès de l'enfant.
L'éditorial rappelle que Christian Boiron, le patron des laboratoires homéopathiques éponymes, recommande d'alterner les traitements en fonction des pathologies.
"Malheureusement, il reste des gens si faibles et peu sûrs qu'ils n'arrivent pas à vivre sans s'appuyer sur un dogme, qu'il soit religieux, matérialiste, scientifique, antiscientifique, carnivore ou encore vegan", dénonce M. Gramellini.
"Une génération de dangereux ignorants", "parents inconscients", "les charlatans tuent !", ont lancé des internautes sur Twitter, tandis que d'autres, sans forcément défendre le médecin homéopathe du petit garçon, dénonçaient les excès de la médecine moderne et le lobby des "Big pharma".
Les recommandations en France
En France, pour éviter les complications liées à une otite, il est recommandé de prescrire des antibiotiques aux enfants de moins de deux ans. Pour les plus grands les antibiotiques ne sont pas automatiques mais il faut surveiller.
"Lorsqu'un enfant de 7 ans a une otite, si ses symptômes sont modérés, s'il n'a pas 40 de fièvre, s'il n'a pas de douleurs très intenses, il est recommandé de ne pas traiter immédiatement", fait remarquer le Pr Robert Cohen, pédiatre-infectiologue. En revanche, "si la situation ne s'est pas améliorée au bout de 48 heures, l'antibiothérapie devient une nécessité", souligne le spécialiste.
Une otite sur 10.000 peut entraîner de graves complications. Si la fièvre persiste, demandez conseil à votre médecin.