Faut-il faire vacciner son enfant contre la méningite ?
J'hésite à faire vacciner mon fils de 2 ans contre la méningite. Que me conseillez-vous ?
Les réponses avec le Dr Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste :
"Il y a plusieurs types de méningite. Je pense que la question concerne le vaccin contre les méningites à méningocoques C. C'est une maladie rare certes mais qui peut être très grave puisque cette maladie touche des enfants de tous âges, entre 1 et 20 ans, en parfaite santé et qui peut malheureusement tuer un enfant en quelques heures. Contre cette maladie, on a un vaccin extrêmement efficace, très bien toléré. Nous l'avons introduit au calendrier vaccinal en 2010, il est recommandé de 1 à 24 ans et malheureusement la couverture vaccinale est insuffisante.
"Beaucoup de familles, voire même certains professionnels de santé, ne connaissent pas bien ce vaccin et nous sommes très attristés de voir aujourd'hui la poursuite de la survenue des cas de méningite à méningocoques, de septicémie à méningocoques dont beaucoup pourraient être évités. Et nous déplorons entre cinq et dix décès par an qui surviennent chez des sujets qui faisaient partie de la cible vaccinale et qui auraient dû être vaccinés s'ils avaient suivi les recommandations vaccinales.
"Il y a deux objectifs dans une politique vaccinale. Il y a d'abord, et c'est le plus important, l'objectif de protection individuelle. On vaccine d'abord un sujet pour le protéger de la maladie. Et il existe un deuxième bénéfice que l'on peut considérer comme une cerise sur le gâteau : si on vaccine suffisamment de personnes, on peut se débarrasser de l'agent infectieux, du microbe. Parce qu'il n'y aura plus assez de personnes pour lui permettre de continuer à se transmettre. Mais notre priorité reste d'abord la protection des individus qui sont à risque de faire la maladie. Donc en vaccinant l'ensemble des enfants de 1 à 24 ans, on espère les protéger d'abord de la maladie. Le deuxième objectif étant de protéger les nourrissons qui ne sont pas dans la cible vaccinale parce que si suffisamment d'enfants sont vaccinés, il n'y aura plus assez de germes pour contaminer les tout-petits."