La période réfractaire de l'homme, l'impossibilité d'une nouvelle érection
Après un orgasme et une éjaculation, un homme ne peut plus avoir d'érection ni d'éjaculation durant un certain délai. C'est la période réfractaire. Quels sont les facteurs qui jouent sur sa durée ?
Dans les années 60, un gynécologue, le Dr William Masters, et une psychologue, Virginia Johnson ont étudié les réponses sexuelles chez les hommes et les femmes.
Ils ont ainsi découvert que chez l'homme, le cycle sexuel se déroule suivant quatre phases : suite à une stimulation érotique, il a une érection et les testicules montent légèrement. C'est la phase de l'excitation, suivie d'une phase dite en plateau, où l'érection est maximale.
Puis vient la phase de l'orgasme, souvent concomitante de l'éjaculation, et l'homme entre dans la "phase de résolution". L'érection diminue (attention, le pénis peut être douloureux s'il est stimulé), la période réfractaire commence, avec l'impossibilité d'avoir une nouvelle érection et d'éjaculer.
Un temps de repos pour le pénis
Inutile de s'inquiéter, ce n'est pas un trouble de l'érection, c'est tout simplement physiologique et normal ! Le ou la partenaire n'a pas à multiplier les stimulations (et la pression), puisqu'elles ne serviront à rien : c'est un temps de "repos" incompressible.
Les femmes ont une période réfractaire absente ou très courte, qui explique leur capacité potentielle à avoir plusieurs orgasmes successifs ; certaines ressentent toutefois un moment où le désir s'estompe et où les zones érogènes sont sensibles si elles sont stimulées.
Combien de temps dure la période réfractaire ?
Le délai rendant une nouvelle érection possible est très bref chez l'adolescent, de quelques minutes. Il s'allonge avec l'âge, allant de plusieurs heures à un jour environ chez un homme de 70 ans. Ce sont des délais moyens car cette durée varie aussi d'un homme à l'autre, et chez un même homme en fonction de sa forme physique, de son état de santé et de l'intensité de son excitation. Des éjaculations rapprochées rallongeraient la durée.
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Certains hommes souhaiteraient raccourcir la durée de la période pour prolonger les ébats. Si c'est pour réaliser ce qu'ils voient dans un film X, ce n'est pas réaliste. Avoir quatre rapports avec pénétration en moins d'1 heure 30 n'est pas possible pour la majorité des hommes, et ne doit pas être un objectif ! Il faut accepter la nature et ses "limites"...
Néanmoins, l'intensité du désir joue probablement un rôle et le stimuler en faisant appeler à ses fantasmes accélère un peu la capacité à avoir une nouvelle érection. Le sildénafil (Viagra®), prescrit dans le trouble de l'érection, raccourcit le délai et fait revenir la capacité à avoir une érection plus vite, mais il n'agit que si l'homme éprouve du désir. Il reste un médicament, avec des effets secondaires comme des maux de tête, des bouffées de chaleur, des nausées, et l'utiliser juste pour raccourcir la période réfractaire n'est pas indiqué.
Varier les jeux sexuels
Si vraiment, l'homme a vraiment envie de continuer à donner du plaisir à sa ou son partenaire, c'est l'occasion de varier les activités sexuelles. Il peut lui faire un cunnilingus ou une fellation, le/la masturber, utiliser un sextoy, lui faire un massage érotique ou donner/recevoir un massage prostatique,... La sexualité offre une grande diversité à qui sait diversifier ses plaisirs !
À quoi est due la période réfractaire ?
C'est un phénomène encore mal compris mais elle correspond à un moment d'inexcitabilité. Dans le corps humain, les nerfs transmettent les informations grâce à des modifications électriques, et les cellules du corps humain sont aussi soumises à des variations électriques. Lors de l'excitation, il y a une mise en tension des cellules, liées à des stimulations électriques répétées : il y a une augmentation durant l'excitation.
Ce potentiel électrique est brutalement déchargé lors l'orgasme. Et les circuits vont mettre un certain temps à récupérer leurs capacités, cette période de latence correspond à la période réfractaire. Elle est variable suivant la zone érogène : le clitoris et le vagin récupèrent très vite, ce qui explique la capacité des femmes à avoir plusieurs orgasmes durant un même rapport. Le gland du pénis lui, récupère beaucoup plus lentement, selon l'âge et les capacités personnelles.
La période réfractaire serait aussi en lien avec les messages chimiques sécrétés après l'orgasme. Le pic de prolactine et de sérotonine serait en cause (et favoriserait la période câline post-coïtale, et l'attachement des partenaires). Mais d'autre recherches sont nécessaires pour mieux comprendre l'orgasme et ses suites...