Consulter un sexologue : les précautions à prendre
La sexualité est une source de désirs et de plaisirs infinis mais également d'angoisses et de tourments lorsqu'elle se dérègle. C'est à ce moment-là que les sexologues entrent en jeu et offrent la possibilité de comprendre et de soigner les troubles sexuels, qu'ils soient psychologiques ou organiques. Choisir un sexologue ne se fait pas au hasard. Explications.
Le choix du sexologue est épineux car le titre de sexologue n'est pas réglementé : la sexologie n'est pas reconnue comme une spécialité médicale et aucun enseignement n'est homologué sur la plan national. Le boulanger du coin peut s'autoproclamer sexologue s'il le désire… et, au mieux, ne pas être pas compétent, au pire être dangereux, laissant s'aggraver un trouble ou donnant de mauvais conseils ! La multiplication sur Internet de pseudo-consultation en ligne ou de méthodes à l'efficacité douteuse engage à faire preuve de prudence.
Comment choisir un sexologue ?
Comme pour choisir un ‘psy', le bouche-à-oreille est toujours intéressant, même s'il est délicat d'aborder sa sexualité avec un ami et qu'un interlocuteur peut très bien convenir à une personne mais pas à l'autre. L'affinité avec son sexologue est d'autant plus primordiale qu'il n'est pas chose aisée de livrer son intimité à un inconnu.
Premier interlocuteur en cas de problème sexuel, le généraliste. Il pourra aiguiller vers un spécialiste (urologue en cas de phimosis, gynécologue pour des douleurs durant les rapports,…) et aura sans doute dans son réseau un sexologue à recommander.
Consulter certains sites. Dans la jungle de la sexologie, quelques astuces atténuent le risque de tomber sur un charlatan. Certains sites fournissent des annuaires de sexologues compétents, comme l'Association inter-hospitalo universitaire de sexologie (Aihus), le Syndicat national des médecins sexologues (SNMS) ou encore le Syndicat national des sexologue cliniciens.
Prudence avec les plateformes de rendez-vous et l'annuaire des pages jaunes. S'ils fournissent la liste des sexologues en précisant s'ils sont médecins, ceux qui ne le sont pas sont simplement indiqués comme sexologue sans qu'aucune vérification concernant leur formation soit assurée.
Autre conseil impératif : vérifier les diplômes du spécialiste. Aucun praticien n'en voudra à un patient de lui demander des précisions sur sa formation. Choisir un médecin, une sage-femme ou une profession para-médicale comme un infirmier ou un psychologue, qui a suivi une formation de sexologie, garantit une compétence certaine.
Le titre de médecin sexologue couronne le seul diplôme reconnu par le Conseil de l'Ordre des médecins et délivré par une faculté de médecine, le Diplôme Inter Universitaire de sexologie. Ce titre peut être mentionné sur la plaque du médecin. La formation s'étend sur 3 ans, elle est riche d'intervenants variés, qui maîtrisent le domaine sur lequel ils interviennent. Les autres diplômes universitaires restent gages de sérieux. Les diplômes privés sont plus aléatoires, certains assurent toutefois une formation solide dispensée par des médecins ou psychologues sur 2 ou 3 ans, comme l'Institut de Sexologie ou l'Ecole de psycho-sexologie.
Les médecins auront à cœur de vérifier que les troubles s'expliquent ou non par une cause physique (par exemple, un problème d'érection est parfois causé par un diabète ou une affection vasculaire). Seul un médecin a le droit de vous examiner déshabillé(e) et de vous prescrire un examen complémentaire ou un médicament. Mais le patient garde toujours le droit de refuser un examen clinique s'il se sent mal à l'aise et le médecin doit systématiquement expliquer l'intérêt de l'examen. S'il estime que le trouble relève davantage d'une origine comportementale ou psychique, il orientera le patient vers un psychothérapeute.
Et les psychologues ? Les psychologues sexologues sont également des référents. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, la sexualité inclut beaucoup de psychologie : le premier organe sexuel est le cerveau ! Et le manque de confiance en soi, la recherche de la performance, la relation avec le ou la partenaire, les premiers rapports sexuels ou encore les liens avec les parents font partie des facteurs à prendre en compte dans l'histoire du patient. Une psychothérapie est parfois intéressante à suivre dans le cadre de consultations de sexologie.
Lorsqu'ils ont suivi un DESS ou un DEA ou un 3 cycle, ils peuvent prétendre au titre de psychologue sexologue. Certains diplômes universitaires en faculté de médecine leur sont également ouverts, tout comme aux autres professions paramédicales et aux sages-femmes.
Dernier conseil : poser des questions sur l'expérience du praticien… car c'est sur le terrain qu'un enseignement est mis en pratique et prend tout son sens. Les meilleures formations proposent la possibilité de suivre des consultations de sexologie en complément des cours.
Le lieu et le prix d'une consultation d'un sexologue
Où consulter un sexologue ?
Des consultations de sexologie sont tenues à l'hôpital, notamment, dans les services de gynécologie, d'urologie ou d'endocrinologie. Très courues et prises en charge par la sécurité sociale, elles demandent parfois beaucoup de patience, avec des délais de plusieurs mois... Les sexologues libéraux répondent plus rapidement aux demandes.
A l'hôpital comme dans le privé, ces spécialistes peuvent exercer la sexologie exclusivement ou à temps partiel, en parallèle de leur activité (andrologue, gynécologue, urologue, psychiatre, etc.), ce qui est le cas le plus fréquent en France.
Quel est le prix d'une consultation ?
Les tarifs démarrent à 50 euros en province et vont jusqu'à 100 euros à Paris pour une consultation de 45 à 60 minutes. Ils sont en partie pris en charge par la sécurité sociale si le sexologue est médecin et les mutuelles couvrent parfois le complément.
En savoir plus
Le vaginisme, un motif de consultation
Baisse de libido, vaginisme, impuissance, éjaculation prématurée… Les problèmes sexuels sont toujours très perturbants, même quand le partenaire est compréhensif.
Quand la pénétration est impossible chez une femme, qu'il n'y a pas de lésion, ni de pathologie connue, on parle de vaginisme. Il s'agit d'une contraction réflexe des muscles du vagin et du plancher pelvien. La femme ne peut pas se détendre volontairement, même si son excitation est présente. On estime que 0,5 à 1% des femmes seraient concernées par le vaginisme.
Consulter pour retrouver une sexualité épanouie
On peut aussi consulter un sexologue en couple quand des problèmes sexuels perturbent la vie à deux. Certains hôpitaux, comme celui de Blois, ont une consultation spécialisée en sexologie. C'est un espace de parole où tout peut se dire sans honte, seul moyen pour redécouvrir ses sensations et retrouver une sexualité épanouie.
En savoir plus sur les troubles sexuels
Sur Allodocteurs.fr
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