Six mois d’interdiction d’exercer pour Fabrice Di Vizio, l'avocat antivax
Me Di Vizio, figure du mouvement anti-pass sanitaire lors de la pandémie de Covid-19, était convoqué par l’Ordre des avocats pour avoir manqué "aux principes essentiels de la profession d'avocat".
Six mois avec sursis d'interdiction d'exercer sa profession. C'est ce que le conseil de l’Ordre des avocats du barreau de Paris a décidé à l'encontre de Fabrice Di Vizio le 2 novembre. Le mardi 27 septembre, une audience disciplinaire avait requis cette même peine. Avocat médiatique, Me Di Vizio est devenu une figure de proue du mouvement de contestation face au pass sanitaire et au vaccin lors de la pandémie de Covid-19.
Fabrice Di Vizio est poursuivi pour avoir manqué "aux principes essentiels de la profession d'avocat" et notamment pour avoir tenu sur son compte Twitter et dans l'émission Touche pas à mon poste sur C8 des propos "grossiers", "vulgaires" et "offensants", a rappelé le conseil de l’Ordre.
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Fervent défenseur du Pr Raoult
Il lui également reproché d'avoir écrit sur Twitter qu'il voulait mettre un terme au contrat d'une de ses collaboratrices au cabinet car elle avait accepté de se faire vacciner, et d'avoir incité son auditoire à multiplier les recours contre le pass sanitaire et la vaccination, "sans sensibiliser le public sur les aléas et le temps judiciaire".
L'avocat s'est aussi illustré par des plaintes qui ont contribué à l'ouverture d'une information judiciaire à la Cour de justice de la République (CJR) en juillet 2020 visant notamment Édouard Philippe, Olivier Véran et Agnès Buzyn pour leur gestion de la crise sanitaire. Il est par ailleurs à l'origine d'autres recours massifs, qui ont toutefois tous été classés sans suite par la CJR, et a défendu le controversé professeur Didier Raoult.
"Liberté d'expression renforcée"
Lors de l'audience, à laquelle ont assisté plus de 200 de ses soutiens, Me Di Vizio a reconnu la plupart des propos tenus sur Twitter et invoqué sa "liberté d'expression renforcée" dans le cadre d'un "débat d'intérêt public".
La décision finale a été rendue le 2 novembre, comme annoncé par le bâtonnier Pierre-Olivier Sur à l'issue de l'audience publique de septembre qui a duré plus de quatre heures, ponctuée de suspensions et émaillée d'invectives entre les cinq avocats de la défense, l'accusation et la formation de jugement.