Voyez du monde, c'est bon pour le cerveau !
Plus nos relations sociales sont nombreuses, plus certaines structures se développent dans notre cerveau. C'est la conclusion d'une étude de l'Inserm menée sur des macaques.
Quel est le lien entre la structure de notre cerveau et nos relations sociales ? Si les neurosciences s'intéressent à cette question depuis plusieurs années, une étape a été franchie dans la compréhension du phénomène grâce à une nouvelle étude publiée dans la revue Science Advances par l'Inserm et l'université américaine de Pennsylvanie.
Chez les êtres humains, de précédents travaux s'étaient penché sur l'association entre la taille de l'amygdale, une structure du cerveau essentielle pour ressentir les émotions et percevoir celles des autres, et celles du nombre d'amis sur le réseau Facebook. Une autre étude avait déjà montré que cette taille était aussi liée au réseau social dans la vie réelle.
Des zones liées à l'empathie et à la cognition
Pour mieux comprendre l'impact du réseau social, les chercheurs ont choisi une espèce de macaques, les macaques rhésus, dont l'architecture du cerveau est comparable à celle des humains.
Durant plusieurs mois, ils les ont étudié évoluant en liberté, dans leur milieu naturel. Ils ont ainsi observé les interactions avec les autres individus, en particulier avec les partenaires de toilettage, et la hiérarchie existant dans le groupe. Ensuite, ils ont analysé les scanners du cerveau des 103 macaques, dont 63 adultes et 21 jeunes âgés de moins de six ans.
Résultat, plus l'individu avait un nombre important de compagnons, plus la taille de certaines structures étaient importantes. Il s'agissait notamment de l'insula antérieure et partie médiane du sillon supérieures, des zones essentielles à l'empathie et à la cognition sociale, cette capacité à se représenter nos états mentaux et ceux des autres.
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Une caractéristique acquise à l'âge adulte
Après analyse des cerveaux des jeunes macaques, les chercheurs ont remarqué que ces différences de taille de structure n'existaient pas : elles se mettaient en place au fur et à mesure de leur développement.
Ce qui impliquerait, d'après Jérôme Sallet, directeur de recherche à l'Inserm, que les différences observées chez les adultes seraient déterminées par les environnements sociaux, plus que par une prédisposition génétique.
La prochaine étape pour les chercheurs sera de mieux comprendre les mécanismes en œuvre, au niveau des cellules cette fois-ci.
En attendant, entretenez vos relations sociales : c'est bon pour votre cerveau et pour votre santé !