À vélo, comment dépasser sa peur de rouler en ville ?
De plus en plus de personnes choisissent de rouler à vélo. Mais bon nombre hésitent encore à en faire en ville par peur de la circulation. Certains ont décidé de surmonter leur crainte en prenant des cours. Reportage.
Comme tous les samedis matin au bord du canal Saint-Martin, les cyclistes envahissent les pistes.
Pour les élèves de cette école de vélo, pas question de s’y aventurer pour l’heure. La plupart d’entre eux n’en font plus qu’à la campagne et pour certains pédaler n’est plus qu’un souvenir d’enfance. Alors, direction une zone sans circulation. Guy et Sébastien, les moniteurs, vont les remettre en selle. Mais pas seulement.
Travailler le démarrage, l'équilibre, le freinage
"En général, il faut faire un peu de psychologie parce qu'ils ont parfois peur, ils sont tombés. D'autres fois, il faut savoir les réconforter. Cela passe parfois par un petit café avec une discussion, ça dépend et après leur redonner confiance sur le vélo", explique Sébastien Franvil, moniteur de vélo à l'association Animation Insertion Culture Velo (AICV).
Guy Messier, 71 ans, est le spécialiste du vélo en ville. Il en fait depuis toujours et avec lui, il faut filer droit. "On va travailler le démarrage, l'équilibre et le freinage. C’est très important, il faut avoir la pédale au 3/4, bien se mettre dans l'axe, regarder devant et accélérer", commente-t-il.
Avoir un démarrage franc et rapide, c’est la base, mais encore faut-il pouvoir rester en selle.
"Peur de se faire renverser ou de renverser quelqu'un"
Pour Augustine, le parcours est presque trop facile. Mais bien qu’elle soit la plus expérimentée du groupe, elle n’ose toujours pas pédaler en ville. "En ville, ce qui pourrait me faire peur, ce sont surtout certaines personnes qui roulent un peu n'importe comment, ou des personnes qui vous klaxonnent, ça vous met la pression et sur le coup, on peut paniquer. On a peur de se faire renverser ou de renverser quelqu'un d'autre, parce qu’il n'y a pas que moi, c'est la sécurité pour tous", explique Augustine Leudeu, 46 ans.
Hakima, quant à elle, continue de progresser et a bien l’intention de s’accrocher à son guidon. Pour elle, le vélo, c’est la liberté. "J'en ai marre du métro, je prends le métro du matin au soir. Le printemps arrive donc j'aimerais bien profiter un petit peu du paysage, du soleil et pourquoi pas rouler à vélo et me balader, c'est ça l'objectif", explique Hakima Bouhri, 49 ans.
Respecter le code de la route, même à vélo
C’est l’heure à présent d’aller sur les pistes cyclables autour du parc. Pour les plus téméraires, c'est un premier essai non sans émotion.
Mais en ville, il ne suffit pas de savoir pédaler, il faut comme Augustine apprendre à surmonter les obstacles, comme les voitures stationnées sur les pistes cyclables. Et se souvenir que le code de la route s’applique aussi aux cyclistes.