Paris : des affiches anti-avortement collées sur des Velib’
Des abonnés du Vélib' parisien ont découvert des autocollants anti-avortement sur de nombreux vélos jeudi matin. Un affichage sauvage immédiatement dénoncé par les élus parisiens et le gouvernement.
“Et si vous l’aviez laissé vivre ?” Sous la question, l'image d'un foetus qui grandit, devient un bébé puis un enfant capable de pédaler. Couleurs, police, dessin... sur cet autocollant la charte graphique du Vélib' semble totalement conforme. . Ce jeudi 25 mai, les utilisateurs du Velib’ parisien ont eu la surprise de découvrir une campagne d’affichage anti-avortement sur près d’un tiers des vélos de la capitale.
"Atteinte à la liberté des femmes"
"Vous qui prenez ce Vélib’, ne vous souvenez-vous pas de toutes ces fois où, comme l'enfant qui apprend à faire du vélo, vous avez osé l'aventure ?", explique sur son site le collectif Les Survivants, qui revendique l'opération dans un communiqué mis en ligne mercredi.
Se présentant comme des "jeunes révoltés face aux souffrances et injustices provoquées par l'avortement", Les Survivants disent agir au nom des "220.000 enfants tués chaque année en France".
Les Survivants sont "mal-nommés", a réagi sur Twitter la maire de Paris Anne Hidalgo, dénonçant une "honte pour notre République, pour Paris et ses valeurs". "Cette dégradation est de facto une atteinte à la liberté des femmes", a abondé son adjointe à la santé, Anne Souyris, auprès de l'AFP.
Inadmissible et illégal ! Le collage anti-IVG revendiqué par les mal-nommés « Survivants » est une honte pour notre République, pour Paris et ses valeurs. Je vais prendre toutes les mesures pour que cela ne se reproduise pas. pic.twitter.com/TDX2QGfCWs
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) May 25, 2023
Un tiers des Velib' concernés
"En aucun cas cette campagne d'affichage sur les garde-boue n'a été autorisée", a réagi le syndicat qui chapeaute Vélib', le SAVM, annonçant une riposte judiciaire et incitant les usagers "à retirer les autocollants".
"Un nombre significatif" de Vélib' ont été ainsi recensés, a indiqué à l'AFP l'adjoint aux mobilités, David Belliard. Selon le président du SAVM Sylvain Raifaud, un tiers des vélos ont reçu ces autocollants dans un secteur de la capitale.
Plusieurs membres du gouvernement ont également réagi sur les réseaux sociaux, la ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, dénonçant une "campagne" anti-avortement "inacceptable". "Face aux réactionnaires, le gouvernement et la majorité seront toujours aux côtés des femmes pour garantir la liberté de choix", a déclaré le ministre de la Santé, François Braun.
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La liberté d'avorter bientôt inscrite dans la Constitution
Début mars, le président Emmanuel Macron avait annoncé sa volonté d'inscrire dans la Constitution la "liberté" de recourir à l'avortement dans le cadre d'un projet de loi sur une vaste réforme des institutions.
"Depuis le 1er février, les deux chambres du Parlement ont donné leur aval à une telle réforme. La balle est désormais dans le camp de l'exécutif", a souligné dans un communiqué la sénatrice PS Laurence Rossignol, demandant au chef de l'Etat de "cesser de procrastiner".