Cancer : une maladie ruineuse
En plus d'être éreintant et affaiblissant psychologiquement, le cancer est également appauvrissant pour le malade. C'est l'une des conséquences oubliées de la maladie mise en avant par l'Observatoire sociétal des cancers dans un rapport publié par la Ligue contre le cancer.
"La prise en charge financière à 100 % du cancer est un trompe l'œil". Emmanuel Jammes, membre de la Ligue contre le cancer est catégorique. L'étude sociétale menée auprès des patients, démontre que tous les faux frais liés à la maladie mettent parfois la santé financière d'un patient et de sa famille en danger. Médicaments pas totalement remboursés, prothèses capillaires ou encore frais liés au transport des malades, sont autant de dépenses qui rendent la paupérisation palpable. Une étude datant de 2007 estimait que les malades déboursaient en moyenne 800 euros de leur poche au cours d'un traitement. Avec l'augmentation du coût de la vie de ces dernières années, cette estimation pourrait être "revue à la hausse", selon Emmanuel Jammes.
La double peine
Un appauvrissement qui pousse de plus en plus de familles à venir chercher de l'aide auprès de la Ligue contre le cancer. "On les aide comme on peut. On leur paye une partie du loyer, on finance une partie de leurs impôts. En 2011 on a dépensé six millions d'euros pour venir en aide aux malades", avance Emmanuel Jammes.
La place du malade en fin de traitement dans l'entreprise reste toujours, d'après ce rapport de l'Observatoire sociétal des cancers, une véritable problématique. "Ce qui est clair, c'est qu'il y encore des difficultés lors du retour à l'emploi. Pour le patient, le regard des autres est très difficile. Il a souvent du mal à assumer sa fatigue due au traitement, surtout vis-à-vis de ses collègues".
Emmanuel Jammes estime qu'il y a encore "trop de freins" à un retour paisible dans le monde du travail du malade. Il s'appuie sur les chiffres de ce rapport. "Chez les personnes qui exerçaient une activité professionnelle au moment du diagnostic de cancer (soit quatre sur dix), près de 20 % ont perdu ou quitté leur emploi deux ans après le diagnostic". Une sorte de double peine pour les malades du cancer…
Source : Observatoire sociétal des cancers.
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