Prothèses PIP : l'alerte avait été donnée !
Après trois semaines d'audience, le procès des prothèses PIP entre dans sa dernière ligne droite. Plus de 6.000 personnes ont porté plainte, victimes d'un scandale sanitaire issu d'une fraude inimaginable. Ce drame, certains chirurgiens ont tout fait pour l'éviter. En vain.
C'est à Marseille, fin 2007, que le docteur Christian Marinetti, chirurgien esthétique dans une clinique spécialisée, constate des anomalies sur les prothèses PIP qu'il a posées. Les patientes reviennent quelques mois après la pose de leurs implants, en se plaignant de douleurs. Il observe des réactions physiologiques qu'il n'avait jamais observé auparavant.
Avec ses collègues, les chirurgiens de la clinique, ils décident alors de rencontrer le fabricant des prothèses PIP, un certain Jean-Claude Mas. Un nom encore inconnu à l'époque. Face à son absence d'explications concrètes, tous décident d'arrêter d'utiliser ces prothèses et d'alerter l'Afssaps (aujourd'hui appelée ANSM), l'Agence du médicament.
Le médecin envoie plusieurs recommandés, des courriers argumentés, étoffés. Mais il faudra attendre deux ans pour que l'Agence du médicament réagisse. En mars 2010, elle réalise un contrôle inopiné à la société PIP. Le scandale éclate.
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