Fausse couche : oser en parler
Une femme sur 10 a déjà fait une fausse couche au cours de sa vie. Qu’elle soit précoce ou tardive, cette épreuve est souvent banalisée par le corps médical.
La fausse couche est relativement fréquente en France : une grossesse sur six se terminerait par une fausse couche et une femme sur 10 en ferait une au cours de sa vie. Elle n'en est pas moins un événement difficile à vivre, voire traumatisant, pour la femme comme pour le couple. Et ce, d'autant plus que les fausses couches se répètent.
On parle de fausse couche ou d'arrêt spontané de la grossesse quand un embryon ou un foetus est expulsé spontanément avant qu'il ne soit viable, c'est-à-dire avant 20 semaines de grossesse (ou 22 semaines d'aménorrhée). Au-delà, on parle d'accouchement prématuré.
Comment reconnaître une fausse couche ?
La fausse couche qui a lieu au premier trimestre de la grossesse est appelée fausse couche précoce. Elle peut n'entraîner aucun symptôme et être diagnostiquée uniquement à l'échographie, si l'activité cardiaque du foetus s'est arrêtée ou qu'il ne grandit plus.
Des douleurs abdominales, des saignements, une chute brutale du taux d'hormone HCG et la disparition de tous les symptômes de la grossesse (nausées, gonflement des seins...) sont des signes de fausse couche.
Après trois mois de grossesse, on parle de fausse couche tardive. Dans ce cas, des contractions, des saignements, une perte des eaux et un arrêt des mouvements du bébé peuvent être des symptômes de fausse couche.
Une fausse couche qui est en cours ne peut pas être empêchée mais il faut consulter en urgence pour être prise en charge de façon adaptée.
Ecouter la souffrance
Les fausses couches à répétition sont sources de souffrance pour les couples qui désirent un enfant. Vécues comme des épreuves, elles peuvent entraîner des dépressions et un véritable isolement.
De nombreuses femmes qui ont vécu des fausses couches se plaignent d'un manque d'empathie de la part du corps médical. Et pour cause : aux urgences gynécologiques, les soignants voient souvent plusieurs fausses couches chaque jour. Elles ne présentent généralement pas de caractère de gravité comparées à d'autres situations d'urgence obstétricales. Résultat, les femmes victimes de fausse couche se sentent "abandonnées", et leur souffrance minimisée.
Un accompagnement psychologique et une écoute de la part des soignants est nécessaire en plus de l'accompagnement médical pour prendre en charge la souffrance de ces femmes.
Mieux accompagner les patientes
Aux urgences gynécologiques, les fausses couches sont les motifs de consultation les plus fréquents. Ces arrêts spontanés de la grossesse nécessitent rarement une hospitalisation mais représentent une épreuve pour les femmes.
Même si elle ne représente pas de danger pour la femme, la fausse couche est un évènement violent, traumatisant et qui nécessite un processus de deuil. Pour les soignants, prendre le temps d'expliquer la situation aux femmes victimes de fausse couche et ne pas minimiser leur peine est une étape essentielle pour les accompagner dans cette épreuve.
Pour la grossesse suivante, une étude de 2022 estime qu'une grossesse avant le délai de six mois n'est pas associée à un risque de complications. D'autres études s'accordent sur ce point et les auteurs invitent les autorités sanitaires à faire évoluer leurs recommandations.
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