Eric Abidal va subir une greffe du foie
Le footballeur français du FC Barcelone, Eric Abidal, va devoir subir une greffe du foie "dans les prochaines semaines, compte tenu de l'évolution de son processus hépatique", indique dans un communiqué le club catalan. Selon le service médical du club, cette intervention était "envisagée depuis le début du traitement". En mars 2011, Eric Abidal avait déjà dû être opéré d'une tumeur au foie.
La greffe du foie à laquelle Eric Abidal sera soumis prochainement est une intervention chirurgicale lourde avec une hospitalisation d'une vingtaine de jours et une reprise d'activité "normale" espérée au bout de trois mois.
Réalisée pour la première fois en 1963 aux Etats-Unis, cette opération qui permet de remplacer de manière irréversible un foie malade par un autre sain, est la greffe d'organe la plus fréquente après celle du rein.
En France environ 1 000 transplantations hépatiques sont réalisées chaque année sur un total de 4 700 greffes (dont près de 3 000 greffes de rein).
La transplantation hépatique s'adresse aux malades ayant une "insuffisance hépatique terminale" à savoir que le foie n'arrive plus à assurer ses fonctions d'une façon adaptée.
Le foie est doté de multiples fonctions qui concourent au maintien d'une vie normale : synthèse des facteurs de la coagulation, synthèse des protéines sanguines, métabolisme des produits de la digestion, production de bile...
Le malade porteur d'une "insuffisance hépatique terminale" est évalué par un comité de médecins et chirurgiens experts pour juger de l'opportunité d'une transplantation. Il est ensuite inscrit sur une liste d'attente pour recevoir un greffon hépatique qui en France est gérée par l'établissement public Agence de la biomédecine.
La transplantation elle-même comporte deux opérations coordonnées : le prélèvement, généralement réalisé sur un donneur en état de mort encéphalique et l'implantation du greffon sur le receveur. Le temps entre les deux interventions doit être réduit au maximum (10 à 15 heures maximum).
L'intervention chez le receveur est longue et difficile avec une opération d'une durée comprise entre 5 heures et 15 heures qui démarre par l'exérèse (retrait) du foie malade et l'implantation du nouvel organe. L'opération est suivie pour le patient d'une période en service de réanimation d'une durée moyenne de cinq jours puis d'un séjour d'environ deux semaines en service de chirurgie digestive. Un traitement immunosuppresseur qui a pour objectif de moduler les défenses immunitaires et éviter le rejet du greffon après la transplantation devra être pris à vie.
Une reprise de l'activité professionnelle et une vie normale sont souvent possibles à partir du troisième mois. Mais pour les sportifs de haut niveau, la question se pose différemment. Les traitements anti-rejet sont lourds et épuisants.
Le célèbre rugbyman néo-zélandais Jonah Lomu a subi une transplantation rénale en 2003, il fait un bref retour à la compétition en 2005, au plus haut niveau en club, avant d'arrêter sa carrière en 2007.
Dans tous les pays occidentaux le nombre de donneurs est inférieur au nombre de patients qui pourraient en bénéficie r: ainsi en France un peu plus de 800 personnes étaient sur liste d'attente début 2010. On estime que 10 % des patients sur liste d'attente pour une greffe de foie meurent chaque année.
La transplantation à partir de donneur vivant est possible, mais fait courir un risque au donneur et est plus délicate à réaliser chez le receveur. Elle est pratiquée dans quelques centres en France surtout pour les enfants.
D'après AFP (Sources : Inserm, Agence de la biomédecine, Ouest-Transplant)
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