Le chèque psy pour étudiants : comment en bénéficier ?
Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un "chèque psy" pour permettre aux étudiants en difficulté psychologique de bénéficier d’un accompagnement par un professionnel de santé.
Ce chèque psy, grande nouveauté annoncée par Emmanuel Macron le 21 janvier, a été crée pour faire face au mal-être des étudiants. En effet, après un an de crise, ils sont très durement touchés par l’isolement, la précarité et l’incertitude.
Ce nouveau dispositif appelé aussi "Santé Psy Etudiants" va leur permettre de consulter gratuitement un psychologue ou un psychiatre dans le cadre d’un parcours de soin. Tous les étudiants, boursiers ou non, pourront en bénéficier, qu’ils soient dans un établissement public ou privé, sans limite d’âge ou de niveau d’études.
Comment va fonctionner ce chèque ?
Le nom est un peu trompeur. Il ne s'agit pas vraiment d'un chèque, ni de l’argent dans la poche des étudiants. Ce sont des séances, avec des professionnels, prises entièrement en charge.
Tout d'abord, si vous êtes étudiant, vous devez consulter un médecin. Il peut s'agir d'un médecin généraliste au sein de votre service de santé universitaire, appelé aussi SSU, ou d’un médecin figurant sur une liste conventionnée par votre SSU, ou encore votre propre généraliste.
Suite à cette consultation, le généraliste vous prescrira le suivi le plus adapté, soit auprès d’un psychologue, soit auprès d’un psychiatre en fonction de vos besoins. Vous pourrez ensuite choisir ce praticien parmi une liste de psys conventionnés par votre service de santé universitaire.
Une fois que vous aurez choisi votre psy dans cette liste, vous aurez alors droit à trois consultations de 45 minutes. Vous n'aurez rien à débourser, tout sera entièrement pris en charge, d’où l’idée de "chèque psy". Ce sont les universités qui vont rémunérer ces professionnels de santé.
Remédier au mal être des étudiants
Le Dr Caroline Combes, médecin et directrice du centre de santé universitaire de Lyon explique que ce nouveau dispositif est une bonne chose.
Mais dans les faits, les SSU manquent vraiment de moyens. Même s’il y a eu des recrutements de médecins et d’infirmiers ces derniers mois, il y a encore de très longues listes d’attente pour les étudiants.
Le Dr Combes précise que ce dispositif n’est qu’un complément. Il est important qu’après ces trois premières séances, les étudiants soient bien réorientés vers les SSU car c’est là qu’ils vont être réellement accompagnés au niveau de leur vie étudiante. Par exemple avec un aménagement de leurs plannings de cours, de leurs examens, voire même une réorientation si nécessaire.
Ce chèque psy est bien mais il faut en parallèle, développer l’offre de soin directement sur les campus et créer une prise en charge globale en lien avec le lieu de vie de l’étudiant.
Autres dispositifs pour trouver de l’aide
Il y en a beaucoup et la liste est loin d’être exhaustive. Les BAPU sont les bureaux d'aide psychologique universitaires qui sont des centres de consultation ouverts à tous les étudiants. Il y en a sur presque tous les campus. Les consultations y sont entièrement prises en charge par la Sécurité sociale et les mutuelles.
Il y aussi de très nombreuses associations qui tentent de se mobiliser pour aider les étudiants surtout depuis le début de la pandémie.
- L'association, soin aux professionnels de santé (SPS) a lancé une campagne directement destinée aux étudiants avec un clip pour alerter les jeunes sur l’isolement :
Leur numéro vert, 0805 23 23 36 est gratuit et accessible 24hs/24j et 7 jours sur 7, ainsi que leur application.
Ils ont aussi environ 10% de leurs psychologues bénévoles qui parlent des langues étrangères : anglais, espagnol, chinois, turc, suédois, arabe. Ce qui est utile car pour les étudiants étrangers, la situation est très difficile.
- L’association Apsytude.
Sur le site, aPSYtude, vous pouvez prendre directement rendez-vous en ligne pour un rdv physique ou en visio avec un professionnel de la santé psychique. Vous pouvez aussi répondre à un test en ligne pour voir ou vous en êtes. Plus d’une cinquantaine de psys collaborent avec l’association qui est présente dans presque toutes les villes de France.
- Enfin l'association Nightline est aussi très active.
Elle propose des lignes d’appels anonymes et gratuites de nuit, de 21h30 à 2h du matin. Il y a 4 nightline, une à Paris, une à Lille, une à Lyon et une à Saclay. Vous retrouverez les différents numéros sur leur site.
L’association mène aussi de nombreuses actions pour déstigmatiser la question de la santé mentale des étudiants. Il y a également beaucoup d'autres associations et des initiatives au sein des conseils régionaux, cette liste est très loin d’être complète.
Si vous êtes étudiants, n’hésitez donc pas à chercher de l’aide, ne restez pas isolé(e). Si vous connaissez des étudiants dans votre entourage qui pourraient en avoir besoin, n’hésitez pas à leur parler de tous ces dispositifs.