L'ONU au secours de la médecine scolaire ?
La Fédération des Conseils de Parents d'Elèves (FCPE) interpelle l'ONU sur la situation sanitaire en Seine-Saint-Denis (93), un département qui connaît une forte pénurie de médecins scolaires. Coup médiatique ou appel au secours ? "Un peu des deux", répond Michel Hervieu, vice-président de la FCPE 93.
Michel Hervieu, vice-président de la FCPE 93, en appelle officiellement à l'ONU pour réclamer une aide humanitaire. L'idée est d'attirer l'attention sur le département de la Seine-Saint-Denis, qui manque de médecins scolaires...
- Qu'est-ce que vous avez écrit et à qui ?
Michel Hervieu : "On a écrit à l'ONU, à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Nous, les parents d'élèves, estimons que la médecine scolaire a un rôle fondamental. La diversification médicale est telle que des habitants de quartiers entiers n'ont pas accès aux médecins, ni de suivi médical et pourtant, il n'y a que 29 postes pourvus sur 49 prévus.
"On s'inquiète du manque de prévention, et de dépistage pour les élèves, les enseignants, et les familles. C'est donc bien une question de santé publique. Et comme nos autorités se révèlent incapables d'assurer leur mission, et bien on demande à ceux qui en ont les moyens : l'OMS."
- Qu'est-ce qui a motivé votre action ?
Michel Hervieu : "Nous avons eu plusieurs cas de tuberculose dans un établissement scolaire de notre département. C'est une maladie qui avait presque disparu et que l'on voit réapparaître dans nos quartiers, parce qu'il n'y a plus de médecine préventive.
"Notre département compte des populations très défavorisées, certaines sans-papiers, qui n'ont pas les moyens de voir un médecin. Pour elles, le médecin de l'école est le seul à examiner les enfants, à conseiller les familles, à dépister les virus, les maladies, et à les orienter vers la PMI (Protection maternelle et infantile) ou la Croix-Rouge, par exemple. Bref, à assumer son rôle de prévention.
- Coup médiatique ou appel au secours ?
Michel Hervieu : "C'est un cri d'alarme auprès des organismes humanitaires. Mais une déclaration de guerre aux autorités françaises. On ne va pas se laisser faire. Ce n'est pas qu'un coup médiatique. Rappelez-vous, il y a trois mois, le maire de Sevran avait demandé l'envoi de casques bleus pour rétablir la sécurité dans les cités de sa ville. Nous, on veut être entendu. À plusieurs reprises, on a interpellé l'Inspection académique : ils nous ont écoutés. Leur réponse : ils ne parviennent pas à recruter des médecins scolaires. Moi, je vois qu'il y a plein de gens qui veulent travailler. On rentre en campagne électorale : on va leur rappeler leur devoir en terme de santé publique."
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