Maternité : un label pour récompenser les bonnes pratiques
Depuis le mois de décembre 2018, la France compte 38 maternités ayant obtenu le label "ami de bébés". Privilégier le peau à peau, séparer le moins possible le bébé de sa mère, favoriser l'allaitement... Ces établissements s'engagent à respecter certains principes pour le bien-être du nouveau-né et de ses parents.
A l'hôpital Victor Provo, à Roubaix, Fanny vient d'accoucher il y a deux heures. Mais c'est Flavien, le papa, qui porte Léon sur son ventre. La salle d'accouchement est adaptée spécialement pour que le père y trouve sa place. "J'ai surtout besoin d'être là pour elle, explique Flavien, d'être le plus serein possible pour ne pas la stresser pendant cet événement".
Associer le père dès les premières heures et le responsabiliser font partie des recommandations de bonnes pratiques. Il participera d'autant mieux aux soins de son enfant une fois rentré à la maison.
La température du petit Léon est un peu basse. La meilleure façon de le réchauffer, c'est de le remettre au contact de sa maman. Le label recommande aussi de faire du peau à peau, le plus souvent possible. Fanny, la maman, apprécie : "Je peux enfin l'avoir sur moi, le sentir bouger, sentir sa chaleur... C'est hyper agréable. Le moment de communion arrive. On oublie toutes les douleurs".
Le sein plutôt que le biberon
Autre recommandation : privilégier l'allaitement naturel. Mais ce n'est pas forcément évident quand il s'agit de son premier enfant. L'équipe est donc présente pour aider Apolline. L'auxiliaire de puériculture prélève un peu de colostrum de son sein, c'est-à-dire le premier lait jaunâtre très riche en protéines et en anticorps. Elle essaie de le donner à la cuillère, et pas au biberon, pour que le bébé privilégie le sein.
Il s'agit de laisser aux mères le temps de faire connaissance avec leur enfant, quelles que soient les circonstances de la naissance. Imran est né il y a 8 jours, un mois avant le terme. Une sonde l'aide à s'alimenter car il est fragile. Dans la majorité des services de néonatologie, les bébés sont séparés de leur mère le temps des soins. Mais pas à Roubaix. Ici, malgré sa surveillance en néonatalogie, il ne quitte pas Mélanie qui est très inquiète. "Je ne peux pas le laisser. Aller me doucher, c'est un énorme stress pour moi. C'est hyper compliqué, psychologiquement. J'ai vraiment du mal parce que je me dis qu'il a besoin que je sois là près de lui".
Favoriser le lien entre la mère et l'enfant
Le label préconise de ne pas séparer le bébé et la mère, autant que possible, et d'équiper les chambres avec le matériel nécessaire pour y assurer les soins. Selon le Dr Sylviane Rousseau, pédiatre dans cet hôpital, "la séparation du bébé avec sa mère n'est absolument pas physiologique. Dans notre condition de mammifère, on ne le voit jamais. Le bébé doit être avec sa mère. Et le stress a des conséquences sur le développement neuro-cérébral. Donc limiter ce stress de séparation est primordial. Vous savez qu'un bébé qui pleure, il alerte car il est en détresse".
En France, un enfant sur douze seulement vient au monde selon les recommandations de bonnes pratiques labélisées par l'Organisation Mondiale de Santé (OMS). Mais de nombreux établissements s'en inspirent et les appliquent.