Sclérose en plaques : lutter contre les troubles urinaires
La sclérose en plaques peut entraîner une hyperactivité de la vessie, qui se manifeste par une incontinence urinaire et une augmentation de la fréquence des mictions. Lorsque ces troubles urinaires sont réfractaires aux traitements, on peut avoir recours à la toxine botulique, c'est-à-dire au botox. Une petite révolution qui permet d'améliorer la qualité de vie des patients.
Les troubles urinaires font partie des handicaps liés à la maladie. Contre ces troubles urinaires, un traitement révolutionnaire : les injections de toxine botulique dans la vessie. En créant une paralysie musculaire, la toxine botulique va supprimer les symptômes d'hyperactivité de la vessie, c'est-à-dire les fuites urinaires et la fréquence des mictions.
Avant de procéder à l'injection, les patients doivent réaliser une analyse d'urine pour s'assurer de l'absence d'infection urinaire. L'injection de toxine botulique s'effectue sous anesthésie locale associée à un mélange gazeux qui vise à réduire l'anxiété du patient.
"En général ce type d'injections est répété tous les six mois. Chez certains patients, le produit va être efficace pendant beaucoup plus longtemps (parfois plus d'un an). Chez d'autres patients, l'effet va être moindre et il va falloir augmenter les doses. Et les premières injections peuvent être répétées tous les trois, quatre ou cinq mois. Entre deux séries d'injections, on refait systématiquement un bilan urodynamique afin d'évaluer le niveau de blocage du muscle de la vessie et ainsi d'évaluer le résultat du traitement", précise le Dr Sébastien Beley, chirurgien urologue.
La toxine botulique apporte un confort au patient et permet de prévenir l'altération de l'appareil urinaire. Mais son usage n'est pas sans conséquence comme l'explique le Pr Gérard Amarenco, chef de service de neuro-urologie de l'hôpital Tenon : "Il va y avoir une "paralysie musculaire", une inactivation musculaire. La toxine botulique est intéressante pour éviter les symptômes, pour éviter les complications rénales mais on va induire une inactivité pharmacologique de la vessie et le patient va être obligé de s'auto-sonder". Une contrainte jugée secondaire par les patients. L'injection peut aussi provoquer un saignement dans les urines.
En savoir plus sur la sclérose en plaques
- Sclérose en plaques : une maladie neurologique
- Quoi de neuf dans la sclérose en plaques ?
- Sclérose en plaques : du sport contre la fatigue
- Sclérose en plaques : quand les difficultés sexuelles apparaissent
- SEP : quand les patients rencontrent les chercheurs
- Un nouveau traitement contre la sclérose en plaques
- SEP : un nouveau traitement contre les troubles de la marche
- Sclérose en plaques : un réseau de santé pour aider les malades
- SEP : ''Je n'ai jamais arrêté de travailler''
- SEP : une éducation thérapeutique pour mieux vivre avec la maladie