Covid : qui pourrait être touché par la quatrième vague ?
Vaccinés, non-vaccinés, jeunes, personnes âgées… qui pourra être concerné par une quatrième vague épidémique ?
Un nombre de contaminations qui repart à la hausse (+29% en une semaine), un taux d’incidence qui repasse au-dessus du seuil d’alerte à Paris… Selon les derniers chiffres du covid en France le virus regagne du terrain et font craindre l’arrivée d’une quatrième vague.
Mais à quoi ressemblerait-elle, maintenant que plus de la moitié des Français ont reçu au moins une dose de vaccin anti-covid ?
Une quatrième vague dès la fin juillet ?
Première question qui se pose : quand pourrait arriver cette vague ? Si les experts de l’Institut Pasteur estimaient en juin que la quatrième vague pourrait survenir à l’automne, le ministre de la Santé Olivier Véran alerte désormais sur un risque "dès la fin juillet".
Une prévision qui s’appuie sur l’exemple du Royaume-Uni notamment, où le variant Delta, plus contagieux que les autres souches de coronavirus, a entraîné une hausse rapide du nombre de cas.
En France, la proportion de ce variant double chaque semaine dévoilait le 6 juillet le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
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L’immunité collective est encore loin
Vacciner n’aura donc servi à rien ? Bien au contraire, c’est la seule arme qui pourrait permettre de limiter cette vague. Mais pour cela, la couverture vaccinale doit être maximale.
Aujourd’hui, près de 35 millions de Français (51%) ont reçu au moins une dose et 24 millions (36%) ont un schéma vaccinal complet. Pour atteindre une immunité collective, les scientifiques estiment qu’il faut que 60 à 70% de la population soit entièrement vaccinée. Le temps d’atteindre ce chiffre, une vague épidémique est donc tout à fait probable.
Les jeunes non vaccinés plus à risque
En particulier chez les moins de 50 ans, chez qui les taux de vaccination sont les plus faibles. C’est d’ailleurs dans ces tranches d’âge que Santé publique France observe les plus fortes évolutions du taux d’incidence ces dernières semaines : +66% pour les 20-29 ans, +23% pour les 30-39 ans comme pour les 10-19 ans et +9% pour les 40-49 ans. Les plus de 50 ans quant à eux, affichent des taux stables, voire à la baisse.
Les personnes touchées par une quatrième vague pourront donc être des personnes plus jeunes, non vaccinées ou pas totalement vaccinées. Car, rappelons-le, le vaccin n’atteint son maximum d’efficacité que deux semaines après la deuxième dose.
La menace des nouveaux variants
Les vaccinés risquent-ils aussi d’être touchés ? Oui, pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’aucun vaccin n’est efficace à 100%. Le vaccin Pfizer par exemple, est efficace à 95%, ce qui signifie qu’en moyenne, sur 100 personnes vaccinées, cinq pourront tout de même être infectées par le covid.
Ensuite parce que certains variants, comme le variant Delta plus, pourraient échapper à la surveillance du système immunitaire. Cela signifie que ces variants sont suffisamment différents des autres souches de coronavirus pour qu’un organisme vacciné (ou immunisé par une infection) ne le reconnaisse pas.
Moins de formes graves
La bonne nouvelle cependant, est que les personnes vaccinées qui attraperaient le covid seront tout de même moins à risque de développer des formes graves de la maladie. Une des caractéristiques de cette quatrième vague pourrait donc être un plus faible nombre d’hospitalisations et de décès, même si le nombre de personnes positives au covid était élevé.
Les personnes âgées restent toujours à risque
A une exception près : les personnes âgées, qui sont moins bien protégées qu’une personne plus jeune. En effet, plus on prend de l’âge, moins notre système immunitaire est efficace. Une étude publiée le 30 juin dans la revue scientifique Nature montre d’ailleurs que même après deux doses de vaccin anti-covid, le taux d’anticorps des plus de 80 ans est plus faible que chez les moins de 80 ans.
Les personnes âgées, même vaccinées, restent donc une population à haut risque face au covid et notamment face aux nouveaux variants. C’est d’ailleurs pour cette raison que la question de la vaccination obligatoire des soignants en Ehpad se pose.