Comment mieux encadrer la vente du gaz hilarant ?
Le protoxyde d’azote aussi connu sous le nom de gaz hilarant, séduit de plus en plus de jeunes. Utilisé comme drogue, il comporte des effets nocifs et même un risque de décès pour ses usagers.
Le protoxyde d’azote, ou gaz hilarant, même si on ne peut pas à proprement parler d’addiction, est selon une enquête récente, le 3ème produit le plus consommé par les jeunes lors des soirées, pour ses propriétés euphorisantes. Injecté dans des ballons de baudruche avant d’être aspiré, il entraîne une euphorie, des crises de rires et des vertiges.
Il est vendu en toute légalité comme gaz propulseur (notamment dans les cartouches et capsules pour siphon à chantilly). Le ministre de la santé Olivier Veran a réaffirmé lors des questions au gouvernement sa volonté de lutter contre cette consommation récréative… qui n’est pas sans danger.
Un effet euphorisant et anxiolytique
Le protoxyde d’azote est un produit anesthésiant qui a été utilisé dès la fin du 19ème siècle dans la dentisterie. A présent on l’utilise de manière courante dans quasiment tous les services hospitaliers et pas seulement au bloc opératoire. Pour les ponctions lombaires ou encore remettre en place des articulations déboitées par exemple. Son utilisation est donc encadrée.
L’intérêt de ce produit en médecine est qu’il agit sur plusieurs plans : un effet euphorisant bien sûr, un effet anxiolytique, effet sur la distorsion du temps et de l’espace ainsi qu’un effet direct sur la douleur. Et ce avec une durée d’action rapide et courte. Donc un excellent produit pour des gestes ambulatoires.
Une utilisation détournée
Son utilisation est notamment faite par les jeunes qui récupèrent les cartouches vendues dans le commerce pour les siphons à chantilly. C'est inquiétant car les cartouches de chantilly sont en vente libre et sans limite de quantité. De plus les réseaux sociaux jouent un rôle dans la diffusion du produit.
Les vidéos dans lesquelles ont voit des jeunes hilares après avoir inhalé ce gaz peuvent donner envie à d’autres d’essayer. Les effets de mode sont très importants chez les jeunes. Ils sont les plus touchés et même si les chiffres ne sont pas exactes à l’heure actuelle, on recense déjà plusieurs dizaines de cas graves dont certains avec des séquelles chez les 18-34 ans.
Le plus grave c’est que ce produit a, malheureusement, tous les critères pour conduire à sa banalisation.
Quels sont les risques de consommation du protoxyde d’azote ?
Les complications sont rares lorsque le produit est pris de manière occasionnelle et modérée, mais les risques existent. On peut notamment se brûler les lèvres et la gorge car le gaz est très froid.
Lorsqu’il est consommé de manière répétée et à intervalles rapprochés, il peut provoquer des maux de tête, des vertiges et entraîner des pertes de connaissance avec un risque de chute (fracture, traumatismes…). Dans les cas les plus graves, le protoxyde d’azote peut causer de troubles du rythme cardiaque notamment s’il est associé à des stimulants, comme la cocaïne et conduire à l’asphyxie.
En cas de consommation chronique, il y a un risque de dépendance. Un usage important peut également entraîner d’autres complications, comme des troubles psychiques, une carence en vitamine B12 avec des problèmes cardiaques, neurologiques ou une anémie.