Pourquoi l'endométriose a-t-elle été reconnue si tardivement en France
L’endométriose est évoquée pour la première fois, il y a près de 4 000 ans, à l’époque de l’Egypte Antique, mais n’est enseignée aux étudiants en médecine que depuis 2020 grâce aux femmes elles-mêmes.
"Une maladie chronique gynécologique ? Bouh c’est sale et puis c’est une maladie de bonnes femmes"... Ce sont les réactions auxquelles se sont confrontées pendant des années celles qui souffraient en silence de ce mal tabou et ignoré.
Une mobilisation des femmes
L’endométriose, maladie touchant pourtant une femme sur 10, a fini par sortir de l’ombre en France grâce à la mobilisation sans faille des femmes. Si la première association de lutte contre l’endométriose lance le travail de sensibilisation dès 2001, c’est au début des années 2010, avec la naissance d’autres organisations, que la maladie commence à se faire connaître plus largement.
En 2014, la première marche contre l’endométriose est organisée en France, et en 2016, la première campagne nationale d’information est lancée.
"Les règles c’est naturel, pas la douleur". Parallèlement au grand public et au monde médiatique, la mobilisation se mène, également, au niveau politique dès 2013. Cette année-là, 47 parlementaires soutiennent la création de centres de référence de la maladie et d’une meilleure formation des médecins. Le ministère du droit des femmes s’engage lui-aussi à une meilleure information.
L'endométriose, un problème de société
En 2020, enfin, l’endométriose fait son entrée au programme de l’enseignement des étudiants en médecine. Deux ans plus tard, en 2022, après une pression maintenue, le président Emmanuel Macron décide de lancer une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, considérant la maladie "non pas comme un problème de femmes, mais comme un problème de société".
L’endométriose cause des douleurs chroniques invalidantes chez 70 % des femmes atteintes, et est aujourd’hui la première cause d’infertilité féminine en France.