Test du plan "aisance aquatique" pour prévenir les risques de noyade chez les enfants
Selon une enquête de Santé publique France, le nombre de noyades accidentelles chez les moins de 6 ans a considérablement augmenté. Le plan gouvernemental "aisance aquatique", actuellement testé dans une école maternelle, vise à donner les bons réflexes aux enfants en cas de chute dans l'eau.
En 2018, chez les tout-petits, 332 noyades accidentelles ont été répertoriées, soit presque deux fois plus que lors du dernier recensement de Santé publique France en 2015. Fort heureusement, la noyade n'entraîne pas systématiquement la mort. Il s'agit d'une asphyxie des voies respiratoires après une immersion dans l'eau. En 2018, si le nombre d'accidents aquatiques a beaucoup augmenté, le nombre de noyades mortelles, lui, est resté stable. Chez les moins de 6 ans, 22 décès ont été répertoriés après une noyade en 2018, contre 23 en 2015.
Près de 80% des noyades mortelles des moins de 6 ans surviennent dans les piscines privées familiales. Face à ce constat, le gouvernement a lancé un plan "aisance aquatique", avec pour objectif de familiariser les plus petits à la natation. Une semaine de test a eu lieu dans une classe de maternelle. "Si on leur donne des bouées qui les aident à flotter, le jour où ce matériel vient à manquer, c'est là que le drame apparaît. Sans matériel, l'enfant est incapable de remonter tranquillement à la surface parce qu'il ne sait pas que son corps flotte, il a besoin de l'expérimenter, se réorienter, rejoindre le bord et pouvoir s'en extraire", explique Frédéric Lefevre, coordinateur de l'expérimentation aisance aquatique.
La noyade, deuxième cause de mortalité des moins de 6 ans
Il est essentiel d'habituer les enfants à se mouvoir dans la piscine et à réagir en cas de chute. Cela passe d'abord par apprendre à retenir sa respiration une fois la tête sous l'eau. "Le gros progrès, c'est d'accepter d'aller sous l'eau et de trouver une solution pour remonter tout seul sans soutien à côté d'eux", commente Caroline Curvelier, conseillère pédagogique départementale d'EPS.
Après une semaine de cours, les enfants peuvent par exemple descendre le long d'une perche, rester plusieurs secondes sous l'eau avant de remonter... dans le calme. Certains enfants commencent même à nager avant leur rentrée en CP. Cet apprentissage précoce intervient dans un contexte où la noyade reste la deuxième cause de mortalité chez les moins de 6 ans.
L'enseignement de ces techniques est encore au stade de l'expérimentation, mais une chose est sûre : le gouvernement souhaite instaurer plus de natation à l'école, et cela dès la maternelle. Pour cela, il faut plus de piscines et de bassins d'apprentissage pour les enfants. Quinze millions d'euros sont prévus pour en construire partout en France.
Pour en savoir plus sur le plan "aisance aquatique" du gouvernement, vous pouvez vous rendre sur le site du Ministère des sports.