Un service sanitaire obligatoire pour les étudiants en santé
C'était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Les ministres de la Santé et de l'Enseignement Supérieur ont annoncé aujourd'hui la mise en place, dès la rentrée prochaine, d'un stage de sensibilisation des futurs soignants aux actions de prévention.
Médecins, infirmiers, pharmaciens, kinésithérapeutes... À la rentrée prochaine, ils seront 47.000 étudiants à expérimenter le "service sanitaire". Un stage de trois mois obligatoire, pratique et théorique, pour mieux les former aux enjeux de la prévention.
Pendant ce "service" et surtout tout au long de leur vie professionnelle, ils pourront ainsi mieux lutter contre les conduites à risque comme le tabagisme ou l'alcoolisation des jeunes par exemple. Sans oublier de prévenir les maladies sexuellement transmissibles, de promouvoir la contraception ou les bienfaits du sport... Tous les publics devraient être touchés avec des interventions dans des EHPAD, des entreprises ou des prisons.
Pilier de la nouvelle stratégie nationale de santé, la prévention doit lutter contre différentes sources de dépenses majeures pour l'Assurance Maladie : 20,4 milliards d'euros pour l'obésité, 15 milliards pour l'alcool et 26,6 milliards pour le tabac.
"Cela changera certainement l'exercice de notre métier"
Selon le gouvernement, le service sanitaire permettra aux futurs soignants de renforcer leur engagement pendant leurs études. Pour les étudiants, ils s'agit plutôt de pallier le manque de formation à la prévention. "Cela changera certainement l'exercice de notre métier. Nous serons mieux armés, plus tard, dans nos apports pratiques et théoriques. Nous aurons plus de connaissances et du coup, plus d'impact dans nos actions", explique Ludivine Gauthier, présidente de la Fédération Nationale des Etudiants en Soins Infirmiers (FNESI).
Mené à titre expérimental dès le mois prochain à Angers, Dunkerque, Caen et Clermont-Ferrand, le service sanitaire sera généralisé définitivement à la rentrée 2018.