Quelles sont les vaccinations obligatoires ?
Quelles sont les vaccinations obligatoires pour les bébés, les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes âgées ? Quelles sont les vaccinations qui ne sont pas obligatoires ?
Les réponses avec le Dr Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l'unité infections respiratoires et vaccinations à Santé publique France, et avec le Pr Odile Launay, infectiologue :
"Il n'y a que pour les enfants qu'il reste des obligations si on met de côté les professionnels de santé ou d'autres catégories très spécifiques de la population. Il reste trois vaccinations obligatoires chez l'enfant à savoir la vaccination contre la diphtérie, la vaccination contre la polio et la vaccination contre le tétanos. Ces vaccinations ont lieu dans la première année de vie."
"Il y a beaucoup plus de vaccinations qui ne sont pas obligatoires. Chez les nourrissons, les vaccinations contre la diphtérie, la polio et le tétanos sont obligatoires, mais elles sont combinées dans un vaccin hexavalent qui comporte en plus la coqueluche, l'haemophilus influenzae type B et l'hépatite B. Et chez les nourrissons, sont recommandés dans les premiers mois de vie le pneumocoque et à l'âge de 1 an, la rougeole, les oreillons, la rubéole."
"Actuellement il y a une difficulté puisqu'il y a une rupture de stocks ou en tout cas une tension d'approvisionnement très forte sur le vaccin pentavalent qui est le vaccin qui ne contient pas la vaccination contre l'hépatite B.
"En France, on ne se vaccine pas moins qu'avant. La couverture vaccinale pour les vaccinations du nourrisson contre la diphtérie, tétanos, polio peut-être en grande partie car elles sont obligatoires, sont des vaccinations avec une couverture vaccinale extrêmement élevée, on est pratiquement à 100%. Le problème n'est pas du tout français, il est mondial.
"Deux sortes de raisons expliquent cette difficulté actuelle. L'augmentation de la demande en vaccination contre la coqueluche est liée à deux phénomènes. Tout d'abord, de plus en plus de pays changent. Avant les années 2000, on utilisait un vaccin contre la coqueluche qui n'était pas très bien toléré (vaccin germes entiers). C'était la bactérie de la coqueluche elle-même tuée qu'on injectait. Ce vaccin a été remplacé par des vaccins plus purifiés qu'on appelle acellulaires, mieux tolérés et de plus en plus de pays en fonction de leur capacité financière parce que ces vaccins sont plus chers, sont en train progressivement de demander à utiliser des vaccins acellulaires et non plus des vaccins à germes entiers. Cela crée donc une demande. L'autre élément qui va dans le même sens, c'est le fait que de plus en plus de pays ont intégré la vaccination contre la coqueluche des femmes enceintes, ce qui est une stratégie tout à fait nouvelle. Cette nouvelle demande provoque des ruptures de stocks.
"Ensuite, il y a un autre aspect qui est celui de la qualité des lots. Produire un vaccin, ce n'est pas comme produire un médicament. C'est un processus extrêmement complexe, extrêmement long (entre un et deux ans pour produire un lot). Un lot représente des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de doses. En ce qui concerne les vaccins, les autorités qui autorisent la délivrance des vaccins sont extrêmement regardantes, ce qui fait qu'elles peuvent refuser des lots. Il existe des contrôles internes à la chaîne industrielle ou des contrôles externes. Les deux types de contrôles co-existent. Si l'un des deux contrôles conduit à dire que le vaccin ne passe pas, ce sont des centaines de milliers de doses qui sont jetées à la poubelle. Et il faut des mois et des mois pour refaire un stock."