La Nouvelle-Zélande crée un congé payé en cas de fausse couche
Après une fausse couche ou la naissance d’un bébé mort-né, les couples néo-zélandais auront droit à un congé de deuil d’une durée de trois jours. Une avancée saluée par de nombreuses femmes en France.
« Je trouve l’idée juste géniale », « La Nouvelle-Zélande montre encore une fois la voie à suivre » … Voici les réactions des internautes après la décision du Parlement néo-zélandais. Le 25 mars, les députés ont en effet voté une nouvelle loi qui donne droit à un congé spécifique pour les couples après une fausse couche ou la naissance d’un enfant mort-né.
Ce congé payé est prévu pour que les couples puissent se remettre de ce deuil sans être contraints de poser un arrêt-maladie.
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Reconnaître un véritable deuil
La députée travailliste Ginny Andersen a expliqué qu'il faut donner le droit à un congé de deuil dédié en cas de mortinatalité. Ce terme désigne la mort d'un foetus viable, survenue soit pendant la grossesse (mort in utero), soit pendant le travail (mort per partum). Fausses couches et naissances de bébés morts-nés restent encore des sujets tabous.
"Le deuil qui accompagne une fausse couche n'est pas une maladie, c'est une perte, et il faut du temps pour se remettre physiquement et mentalement d'une telle perte", a-t-elle expliqué devant le Parlement.
La députée a ajouté que la femme qui a perdu son bébé et son partenaire ne seront pas les seuls qui pourront bénéficier de ce congé. Il pourra également être accordé aux parents cherchant à avoir un enfant par gestation pour autrui (GPA).
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Décision saluée sur les réseaux sociaux
Les internautes ont été nombreux à se réjouir de ce vote.
Un grand nombre d’entre eux espèrent également que la France se penchera sur la question. En France, une femme qui perd son bébé à partir de 22 semaines d'aménorrhée a droit à la totalité de son congé maternité. Mais si une fausse couche se produit auparavant, son médecin doit établir un arrêt de travail. Cela relève donc de l'arrêt maladie.
En ce qui concerne son ou sa partenaire, il ou elle peut bénéficer d'une autorisation exceptionnelle d'absence pour événement familial, mais le nombre de jours de congé dépend de son employeur ou de la convention collective.
Pays pionnier pour le droit des femmes
Ginny Andersen a expliqué que cette loi s'inscrivait dans une longue tradition législative qui a fait de la Nouvelle-Zélande un pays pionnier pour le droit des femmes. En 1893, la Nouvelle-Zélande fut notamment le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes.
"J'espère que si nous sommes un des premiers, nous ne serons pas un des derniers, et que d'autres pays commenceront à légiférer pour un système de congés juste et emprunt de compassion qui reconnaisse la douleur et le deuil qu'engendrent une fausse couche ou la naissance d'un enfant mort-né", a-t-elle dit.