Un rapport révèle une baisse des suicides durant les confinements
Lors du premier confinement, les suicides ont diminué de 20 %. Mais depuis, l'Observatoire national du suicide constate une augmentation très marquée des recours aux soins pour pensées et gestes suicidaires chez les adolescentes et les jeunes femmes.
L’Observatoire national du suicide (ONS) évoque les "effets contrastés" de la crise liée au Covid-19. Lors de la première année de la pandémie, en 2020, une baisse générale du nombre de suicides avait été enregistrée.
Contrairement à ce qui était redouté, la pandémie n'a pas entraîné "une hausse immédiate des conduites suicidaires", indique l'observatoire de la DREES - le service des statistiques des ministères sanitaires et sociaux - dans un rapport sur l'impact de la crise du Covid-19.
Moins de suicides et d'hospitalisations
Les décès par suicide dans la population générale ont ainsi baissé de 20 % et 8 % durant les deux confinements de 2020 par rapport aux années précédentes. Les hospitalisations pour lésions auto-infligées ont, elles, baissé de 10% sur 2020 par rapport à la période 2017-2019.
Ces chiffres, qui doivent encore être consolidés, correspondent aux données "recueillies dans d'autres pays de niveau économique similaire". Ils suggèrent que les confinements "ont pu atténuer ponctuellement le risque suicidaire" grâce au "sentiment de partage d’une épreuve collective" ou encore en raison de la "surveillance accrue par les proches".
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Une santé mentale dégradée
Toutefois, cette baisse ne s'est pas poursuivie hors confinement car "le nombre global de décès par suicide, leur répartition selon l’âge ou le lieu du décès" entre début janvier 2020 et fin mars 2021 "ne paraissent pas avoir été affectés par la pandémie", poursuit l'ONS.
Par ailleurs, la santé mentale générale a décliné. Les difficultés de sommeil ainsi que les troubles anxio-dépressifs se sont accrus.
Les femmes plus concernées
L’ONS indique aussi que les hospitalisations pour lésions auto-infligées ont nettement augmenté depuis 2020. "Les adolescentes et jeunes femmes" sont principalement concernées, "a contrario du reste de la population", pointe l'observatoire.
Ces dernières ont été affectées "par le premier confinement, avec une hausse des syndromes dépressifs, qui n’ont pas retrouvé les niveaux antérieurs à la pandémie une fois passées ses phases les plus aiguës". L’ONS évoque le "rôle d’accentuation" des vulnérabilités psychologiques préexistantes joué par le Covid-19 et qui touche particulièrement les jeunes issues de milieux socio-économiques défavorisés.
La DREES appelle toutefois à une interprétation prudente de ces chiffres en raison de possibles "effets rebonds" et de la "tendance générale à la baisse des conduites suicidaires, observable depuis les années 1980".