Des risques cardiaques plus élevés chez les insomniaques
Les risques d’avoir une attaque cardiaque augmenteraient de 45 % chez les personnes souffrant de troubles du sommeil, voilà les résultats d’une étude norvégienne publiée le 24 octobre 2011. En France, une personne sur trois se plaint de mal dormir, au moins de façon occasionnelle.
Vous êtes insomniaque ? Et bien cette information ne devrait pas vous aider à trouver le sommeil... Selon une étude norvégienne, publiée dans la revue américaine Journal of the american heart association , les risques cardiaques augmenteraient de 27 à 45 % chez les personnes souffrant de troubles du sommeil.
Somnolence, difficultés d'attention ou encore irritabilité, voilà plutôt les symptômes que l'on associait à l'insomnie. Mais "des liens statistiques sont clairement établis entre les troubles du sommeil et les risques cardiaques", explique le Dr François Marchand, spécialiste du sommeil à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière à Paris. Cependant "il faut rester prudent, car on ne sait pas toujours lequel de ces problèmes survient le premier et aggrave l'autre".
Une surmortalité cardiaque
Normalement, le sommeil est une période de repos pour le corps et pour le cœur, c'est le moment où la fréquence cardiaque et la pression artérielle baisse. A chaque réveil, il y a une monté d'adrénaline, la pression artérielle et la fréquence cardiaque augmentent. "Le problème, pour les personnes qui souffrent de troubles du sommeil, c'est qu'elles se réveillent fréquemment, il y a donc une répétition de ce phénomène de poussées d'adrénaline plusieurs fois par nuit. A long terme cela peut créer une pérennisation de l'hypertension et augmenter les risques cardio-vasculaires" explique le Dr Marie-Christine Iliou, chef du service de réadaptation cardiaque de l'hôpital Corentin-Celton à Paris.
Pour les personnes victimes d'apnée du sommeil, les risques cardiaques seraient encore plus élevés. Plusieurs études ont montré une surmortalité cardiaque de ces patients. L'apnée du sommeil correspond à des pauses respiratoires pendant le sommeil qui durent entre dix et trente secondes et se répètent dans la nuit. De plus, la réduction de la saturation en oxygène lors de ces arrêts respiratoires peut entraîner d'autres effets néfastes dont des spasmes des artères coronaires, le muscle cardiaque n'est alors plus irrigué correctement.
Un manque de dépistage
Hypertension artérielle, infarctus, accident vasculaire cérébral, arythmies, voilà les maladies cardio-vasculaires les plus fréquentes chez les personnes atteintes de troubles du sommeil. Mais ces patients sont encore insuffisamment dépistés. On estime, par exemple, que sur dix personnes atteintes d'apnée du sommeil, seulement deux le savent.
Pourtant, des traitements efficaces existent pour lutter contre le "mal dormir" et réduire ainsi les risques cardiaques. Ce dépistage est d'autant plus important chez les patients insuffisants cardiaques afin d'améliorer leur prise en charge.
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