Les Français accros aux psychotropes ?
Un Français sur quatre en consomme au moins une fois par an. Mais qu'appelle-t-on "psychotropes" ? A quoi servent-ils ? Et dans quels cas sont-ils vraiment nécessaires ?
Psychotropes : une action sur le cerveau
Les psychotropes ont une action sur l'activité du cerveau. Ils peuvent la diminuer : c’est le cas de la morphine, des anxiolytiques ou des somnifères. Sans compter l'alcool et l’héroïne car il n’y a pas que des médicaments dans les psychotropes !
Certains psychotropes augmentent l'activité cérébrale comme les amphétamines, les antidépresseurs et même la nicotine, la cocaïne ou encore l'ecstasy.
D'autres ont une action sur l'humeur, ce sont les stabilisateurs de l’humeur comme le lithium. Ils sont essentiels aux traitements des troubles bipolaires, par exemple.
Pour agir ainsi, ils modifient la production des messages chimiques, les neurotransmetteurs. Les antidépresseurs agissent sur la sérotonine, la dopamine, la noradrénaline.
Psychotropes : utiles, mais pas anodins
A quoi servent-ils ? De la nervosité à la dépression, en passant par les insomnies ou des maladies neurologiques, les raisons de prendre un psychotrope sont nombreuses ! En tête : les tranquillisants, les somnifères et les antidépresseurs. On les consomme parfois comme des bonbons, en oubliant qu'il s'agit de médicaments avec des effets secondaires.
Provoquent-ils une dépendance ? Contrairement aux idées reçues, les psychotropes entraînent rarement une sensation de manque lorsqu'on les arrête. Il n'est pas non plus nécessaire d'en augmenter la dose pour obtenir le même effet. Mais l'arrêt brutal du traitement peut entraîner des perturbations aussi bien psychologiques que physiques : c'est un "syndrome de sevrage". Agitation, insomnie, nervosité,... poussent alors à reprendre le médicament. Et c'est le cercle vicieux : on devient dépendant.
C'est typique avec les somnifères, qui peuvent pourtant dérégler le sommeil.
Psychotropes : une consommation excessive à diminuer
Médecins, patients, laboratoires, tous ont une part de responsabilité dans l'utilisation importante de psychotropes.
Les médecins en prescrivent trop facilement, les patients en demandent trop volontiers et les laboratoires poussent à la consommation. Dans de nombreux cas (anxiété, insomnie, stress,…), il est possible de faire appel à des alternatives aux médicaments : c'est le moment d'apprécier l'effet de la psychothérapie et de découvrir les bienfaits de l'hypnose, l’EMDR, de la relaxation, ou de la sophrologie.
En savoir plus sur les psychotropes
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Livre :
- Psychotropes : l'enquête
"La face cachée des antidépresseurs, tranquillisants, somnifères, neuroleptiques"
Guy Hugnet
Ed. Archipel, octobre 2012