Petits dormeurs, problèmes de coeur ?
Une étude présentée au congrès annuel américain des spécialistes du sommeil, Sleep 2012, à Boston, révèle qu'un manque de sommeil augmenterait les risques de faire une crise cardiaque.
Dormir plus de 6 heures pour préserver son coeur ?
On sait qu'un manque de sommeil peut avoir plusieurs conséquences sur notre état de santé général, et le cœur ne serait pas épargné.
Dormir régulièrement moins de six heures augmente les risques de crises cardiaques chez les personnes d'âge moyen et les seniors. Les petits dormeurs ont quatre fois plus de risques de sentir leur cœur s'emballer. C'est ce qu'ont observé des chercheurs de l'université de Birmingham (Alabama, Etats-Unis), en analysant les données médicales de plus de 5 600 personnes de poids moyen, en bonne santé, et ce pendant trois ans. Ils ont ainsi remarqué qu'il y avait plus de cas ou de risques de crises cardiaques chez les participants qui déclaraient dormir moins de 6 heures par nuit, tout autre facteur de risque (obésité, tabac, diabète, etc.) mis à part.
"Chez les personnes âgées et d'âge mûr, qui ne présentent pas les facteurs de risques cardiaques habituels, comme l'obésité et l'apnée du sommeil, les nuits trop courtes ont des effets désastreux sur la santé cardio-vasculaire", a expliqué la chercheuse Megan Ruiter, directrice du groupe de recherche.
Pour autant, les scientifiques n'ont pas clairement démontré que des nuits courtes provoquaient des problèmes cardiaques. Aucun lien de cause à effet n'a toutefois été énoncé.
La fatigue enflamme notre système vasculaire
Le raisons et explications proposées sont donc supposées. Le manque de sommeil peut dérégler la sécrétion de cortisol, une hormone importante de régulation du stress. Or des sécrétions trop importantes de cette hormone peuvent provoquer un mauvais fonctionnement des cellules qui protègent la circulation sanguine et augmenter les processus inflammatoires dans les vaisseaux et les artères. Ce qui, à terme, pourrait aboutir à des crises cardiaques.
Aujourd'hui, pour un tiers des patients victimes d'infarctus, les médecins sont incapables d'en expliquer les raisons. Le manque de sommeil pourrait donc être une nouvelle voie d'exploration pour expliquer ces cas sans facteurs de risques connus.
Sources : Associated Professional Sleep Societies Annual Meeting, SLEEP 2012, Boston
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