Grossesse et tabac : comment se faire aider pour arrêter ?
Chez la femme enceinte, la consommation de tabac fait courir de nombreux risques au fœtus : naissance prématurée, grossesses extra-utérine, augmentation du syndrome de mort subite... À la maternité, les sage-femmes peuvent aider les futures mamans à stopper la cigarette. Reportage.
Caroline Mostacci, avait arrêté la cigarette lors de sa première grossesse. Elle a repris après la naissance de sa fille Alexandra.
"Je ne ressentais pas un manque ou un besoin de tabac, mais j’ai eu un petit coup de stress, des émotions et puis j’ai repris en fait. Une cigarette en appelant une autre, je me suis remise à fumer", explique la maman de 43 ans.
Caroline est enceinte de 7 mois et fume encore deux trois cigarettes chaque jour. Il y a quelques mois, elle fumait plus d’un paquet. C’était important pour elle de réduire sa consommation.
Un sevrage assuré par une sage-femme addictologue
Depuis le mois de janvier, elle est prise en charge à l’hôpital Necker pour l’aider à se sevrer du tabac. C'est un accompagnement régulier assuré par une sage-femme.
"La première fois où on s’était vu, vous étiez à deux paquets par jour. La semaine dernière, on était à deux trois cigarettes par jour donc c'est super de se dire que petit à petit, on avance, on sait que c’est une addiction donc c’est pour ça que c’est si difficile d’arrêter. L’objectif, pour cette grossesse, est de diminuer et d’arrêter", explique Laura Valentin, sage-femme addictologue à l'hôpital Necker.
Grâce à ces consultations, Caroline a drastiquement réduit sa consommation de cigarette.
Hypnose, acupuncture et substituts nicotiniques
Le sevrage est un long chemin, mais pour garder l’adhésion de sa patiente, la sage-femme ne doit pas la culpabiliser. Elle a prescrit à Caroline des substituts nicotiniques : des patchs et des gommes. Le principal risque pour le bébé n’est pas la nicotine, mais la fumée de cigarette.
"Lorsqu’on fume, le monoxyde de carbone se met à la place de notre oxygène, sur les 4 heures qui suivent, notre corps est moins bien oxygéné. Nous, on essaye de se débarrasser de ce monoxyde de carbone, mais le bébé qui lui est en vase clos, est moins oxygéné pendant 12h00", précise la sage-femme addictologue.
Comme les médecins et les dentistes, les sage-femmes peuvent prescrire ces substituts de nicotine. Depuis 2016, les kinésithérapeutes et les infirmiers aussi.
Cette prescription ouvre à un remboursement de 65 % par l’Assurance-maladie, et même intégralement avec la plupart des mutuelles.
La botte secrète de Laura Valentin est l’acupuncture, une méthode alternative comme l’hypnose souvent utilisée pour arrêter le tabac. C'est une pratique proposée à certaines patientes pendant la consultation.
Chez les fumeuses, 1 femme enceinte sur 5 continue toujours la cigarette après 6 mois de grossesse.