Les athlètes transgenres une nouvelle fois exclues des compétitions
La World athletics a décidé d’exclure les athlètes transgenres des catégories féminines. Selon la fédération internationale, les athlètes trans pourraient "conserver un avantage sur les femmes biologiques".
Les athlètes transgenres à nouveau pénalisées par la fédération internationale d'athlétisme. "Le conseil (de World Athletics) a décidé d'exclure des compétitions féminines internationales les athlètes transgenres hommes et femmes qui ont connu une puberté masculine", a en effet annoncé le président de World athletics Sebastian Coe le 23 mars.
"Pour beaucoup, les preuves que les femmes trans ne conservent pas un avantage sur les femmes biologiques sont insuffisantes. Ils veulent plus de preuves (...) avant de prendre en considération l'option d'une inclusion dans la catégorie féminine", a détaillé Sebastian Coe. Cette mesure, qui s'appliquera à partir du 31 mars, n'est pas définitive pour les années à venir.
La décision pénalisera plusieurs athlètes. Avant cela, d'autres sportives se sont retrouvées, malgré elles, au cœur d'interrogations liées à leurs caractéristiques de genre.
Caster Semenya, symbole malheureux de l'hyperandrogénie
Double championne olympique en 2012 et 2016 et triple championne du monde du 800 m, la Sud-Africaine Caster Semenya a soulevé de nombreuses interrogations autour de son hyperandrogénie, qui provoque une hausse de son niveau de testostérone. Après une victoire polémique lors des Championnats du monde 2009, l'IAAF (ex-World athletics) instaure deux ans plus tard, pour la première fois, un règlement avec un seuil de testostérone de 10 nanomole/litre (nmol/L) de sang. Semenya continue de concourir en suivant un traitement qu'elle dénoncera plus tard. Un règlement suspendu par le Tribunal arbitral du sport (TAS) en 2015.
Puis, en 2018, l'instance internationale oblige les athlètes à baisser leur taux de testostérone sous les 5 nmol/L de sang pendant six mois. Une décision interprétée en Afrique du Sud comme un moyen de "ralentir" Semenya. Cette dernière, qui a depuis refusé tout traitement, ne pourra d'ailleurs défendre son titre du 800 m à Doha l'année suivante et demandera justice devant le TAS, sans succès.
Laurel Hubbard, une pionnière aux Jeux
En août 2021, à Tokyo, l'haltérophile néo-zélandaise Laurel Hubbard, alors âgée de 43 ans, marque l'histoire en devenant la première femme ouvertement transgenre à prendre part à une épreuve olympique.
Par la suite, le CIO renonce fin 2021 à établir des directives uniformes quant aux critères de participation des sportifs intersexes et transgenres, laissant la main aux fédérations internationales.
Lia Thomas, la nageuse qui fait des vagues
En février 2022, la fédération américaine de natation, USA Swimming, choisit de revoir ses règles de participation pour les sportifs transgenres et de limiter la concentration de testostérone à moins de 5 nmol/L pendant une période d’au moins 36 mois pour concourir au niveau élite. La raison ? Les polémiques entourant les performances de la nageuse Lia Thomas en championnat universitaire. Cette dernière, née de sexe masculin et ayant entamée sa transition en 2019, serait selon ses détracteurs avantagée physiologiquement.
À peine un mois après, elle remporte la finale du 500 yards nage libre féminine. Une victoire historique, possible après que la NCAA, qui régit le sport universitaire, a refusé d’appliquer les nouvelles règles de la fédération américaine.
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Hannah Mouncey bouge les lignes australiennes
Dernière affaire, celle de l'ancienne joueuse de l'équipe australienne masculine de handball, Hannah Mouncey, interdite en 2017 de participer à la draft de la Ligue féminine semi-professionnelle de la discipline (AFLW). La Fédération admet cependant que la sportive "a pris part à un processus qui va contribuer (...) au développement des politiques et procédures vis-à-vis des transgenres". La joueuse sera autorisée à prendre part au championnat en février 2018.