Bulletin de santé du 18 août 2011
Le retour du moustique tigre, une prothèse utilisée contre les malformations cardiaques, une nouvelle découverte pour le vaccin anti-sida, le Vietnam touché par le syndrome pieds-mains-bouche, les coraux des Caraïbes menacés, des traces radioactives dans la glande thyroïde des enfants de Fukushima... C'est l'information médicale du jour.
Gare au moustique tigre !
L'Agence Régionale de Santé Provence-Alpes-Côte d'Azur (ARS) sensibilise la population face au moustique tigre, vecteur du chikungunya et de la dengue. Depuis sept ans, ce moustique exotique que l'on trouve normalement dans les pays chauds et humides, a élu domicile dans le Sud de la France.
L'ARS, en partenariat avec l'association de service civique Unis Cité, met en place un programme de sensibilisation. "Notre but est d'enseigner les gestes du quotidien pour se protéger", indique Valérie Bourgeois, responsable de communication de l'ARS. "Les habitudes à avoir sont simples, mais efficaces à 80 %. Il faut tout simplement vider tous les petits plans d'eau stagnante (coupelles de plantes, jouets, arrosoirs), appliquer des produits anti-moustiques, se protéger avec des vêtements amples et longs ainsi qu'avec des moustiquaires", ajoute-t-elle. Si toutes ces préoccupations sont respectées, il ne devrait pas y avoir d'épidémie.
Depuis le 1er mai 2011, 225 cas suspects ont été signalés dans le sud-est de la France. Sur ces 225 signalements, seuls 9 cas ont été confirmés, 8 cas de dengue et 1 cas de chikungunya, moins que l'année passée à la même époque.
Il n'y a à ce jour pas d'épidémie de dengue ni de chikungunya.
Source : ARS
En savoir plus :
- Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d'Azur
Vous y découvrirez notamment les principaux gestes de prévention. - Moustique tigre : portrait d'un insecte envahissant et agressif
- Moustique, la petite bête qui dérange
- Chikungunya, la maladie du marcheur courbé
- Dengue, la grippe venue des tropiques
Une prothèse contre la malformation cardiaque utilisée pour la première fois
Un cardiologue canadien a implanté pour la première fois sur un être humain, en l'occurrence une fillette de 5 ans, une nouvelle prothèse destinée à corriger une malformation cardiaque congénitale.
Maria Sajid souffrait de communication inter-ventriculaire (CIV), une forme commune de cardiopathie congénitale pouvant causer de l'arythmie, des problèmes respiratoires et des infections.
Dans un coeur normal, les deux ventricules sont distincts, séparés par une membrane étanche. Mais chez les personnes atteintes de cette malformation, les ventricules communiquent entre eux par un orifice qui permet le passage du sang. Le degré de complication lié à cette cardiopathie dépend de la taille de cet orifice.
Aux Etats-Unis, une équipe de chercheurs avait déjà mis au point une prothèse spéciale afin de boucher de façon hermétique ce passage. Mais la première mouture de cette prothèse implantée par cathéter avait quelques "imperfections", note Joaquin Miro, cardiologue à l'Hôpital pour enfants Sainte-Justine à Montréal.
Le groupe américain Aga, devenu filiale de St. Jude Medical, a donc développé une nouvelle version de sa prothèse, testée sur des animaux et en laboratoire. Cette version améliorée de la prothèse n'a pas encore obtenu le feu vert de l'Agence américaine des médicaments (FDA), mais le ministère canadien de la Santé a autorisé son utilisation dans des cas spéciaux.
L'équipe du Dr Miro a implanté fin juin 2011 la prothèse grâce à un cathéter, sur la fillette de 5 ans et attendu quelques semaines avant d'annoncer le succès de l'opération, après la rémission de la jeune patiente.
Le célèbre hôpital montréalais spécialisé en pédiatrie projette maintenant de faire plusieurs opérations chaque année avec cette prothèse qui permet notamment une rémission beaucoup plus rapide qu'une opération à coeur ouvert.
Source : AFP
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Vaccin anti-sida : découverte d'anticorps susceptibles d'aider la recherche
Des chercheurs américains ont identifié de nouveaux et puissants anticorps contre le virus du sida, selon des travaux publiés, mercredi 17 août 2011, dans la revue scientifique britannique Nature, offrant ainsi de nouvelles pistes pour la recherche de vaccins contre cette maladie.
Les anticorps sont des armes du système de défense immunitaire contre les agents infectieux, virus ou bactéries. Mais la grande variabilité du virus du sida (VIH), en raison de ses multiples et rapides mutations, lui permet d'y échapper. Et dans la majorité des cas, les anticorps produits par les sujets contaminés sont incapables de neutraliser le VIH.
Les 17 anticorps nouvellement identifiés ont été isolés à partir de prélèvements provenant de quatre individus séropositifs, qui se trouvent être dotés d'une forte réponse immunitaire conte le virus (VIH).
La plupart de ces nouveaux anticorps sont dix fois plus puissants que ceux récemment décrits dans le cadre de la recherche vaccinale, notent les chercheurs emmenés par une équipe du Scripps Research Institute (La Jolla, Californie).
Certaines combinaisons de ces anticorps réalisent un niveau favorable de couverture contre une grande proportion de variants du VIH.
Les médecins pensent qu'un vaccin capable d'empêcher une infection par le virus du sida devra apprendre au système immunitaire à produire ce genre de puissants anticorps avant une exposition à ce pathogène.
Source : AFP
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Vietnam : 81 enfants morts du syndrome pieds-mains-bouche
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s'est inquiétée, jeudi 18 août 2011, d'une épidémie particulièrement virulente du syndrome pieds-mains-bouche au Vietnam, qui a causé la mort de 81 enfants depuis le début de l'année.
Environ trois-quarts des 30 000 cas rapportés depuis janvier 2011 ont touché des enfants de moins de 3 ans, a précisé Graham Harrison, représentant par intérim de l'OMS dans le pays.
Le syndrome pieds-mains-bouche, provoqué par différents virus ("coxsackie A16" et "entérovirus 71"), se manifeste notamment par de petits boutons vésiculeux au niveau de la bouche, des pieds et des mains. La fièvre, le mal de gorge et de tête, la perte d'appétit, les vomissements et diarrhées sont également des symptômes de cette maladie qui est courante chez l'enfant, mais en général bénigne. Si elle dure généralement entre 7 à 10 jours, la maladie doit néanmoins être prise en compte car elle est susceptible de causer des complications neurologiques et cardio-pulmonaires.
La maladie se transmet de personne à personne par contact direct avec sécrétions nasales, salive, selles ou bien indirectement par un objet contaminé.
Il n'y a pas de traitement spécifique pour cette maladie dont la transmission peut être limitée en se lavant les mains et en désinfectant les surfaces contaminées.
La ministre de la Santé Nguyen Thi Kim Tien avait plaidé, lundi 15 août 2011, pour une meilleure éducation de la population concernant ce syndrome et la façon de protéger les enfants.
Source : AFP
Les coraux des Caraïbes menacés par un pathogène humain
Un pathogène humain se trouvant dans les égouts est la cause de la variole blanche qui menace le corail, présent dans les récifs coralliens des Caraïbes, selon une recherche publiée mercredi 17 août 2011.
C'est la première fois qu'il est établi qu'un pathogène humain est responsable de la destruction d'une population d'invertébrés marins.
Ce corail, dont le nom latin est Acropora palmata, a été placé sous la protection de la loi américaine sur les espèces en danger d'extinction en 2006 notamment en raison de cette maladie, sans savoir alors si elle était d'origine humaine, précisent les auteurs de l'étude parue dans la revue scientifique PLoS ONE.
Les chercheurs indiquent qu'ils savaient depuis 2002 que cette bactérie qui détruisait ces coraux, était de la même espèce que celle trouvée chez l'homme.
Pour déterminer la source de ce pathogène, ils ont collecté et analysé des échantillons provenant de l'usine de traitement des eaux usées située à Key West (Floride). Ils ont aussi examiné des échantillons d'excréments provenant de plusieurs animaux de Key West comme des cerfs et des mouettes.
Bien que le Serratia marcescens ait été trouvé dans les excréments de ces animaux, des analyses génétiques ont montré que seule la souche trouvée dans les eaux d'égouts correspondait à celle responsable de la variole blanche qui détruit les coraux.
Pour prouver scientifiquement que cette espèce spécifique de bactérie était nocive pour l'Acropora palmata, les chercheurs ont inoculé en laboratoire ce pathogène à des fragments de ce corail.
Résultat : la souche de cette bactérie a provoqué la maladie dans cet échantillon du corail en 5 jours. Les humains sont donc une source du pathogène responsable de cette maladie dévastatrice pour les coraux, selon le Pr. Sutherland.
La bactérie Serratia marcescens peut aussi provoquer des maladies respiratoires, des infections urinaires, la méningite et la pneumonie chez les humains.
Source : AFP
Fukushima : des traces radioactives détectées dans la glande thyroïde des enfants
Des traces d'éléments radioactifs ont été détectées dans la glande thyroïde de quelque 45 % des enfants de municipalités voisines de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima ayant subi des contrôles.
Les concentrations d'iode radioactif observées lors de tests effectués il y a 5 mois dans la préfecture de Fukushima ne sont toutefois pas alarmantes, en termes d'impact sur la santé, a précisé un fonctionnaire.
Un groupe d'experts gouvernementaux a conduit des contrôles auprès de 1 149 enfants âgés de moins de 15 ans, 2 semaines après le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 qui ont déclenché une série d'avaries à la centrale Fukushima Daiichi et entraîné des explosions d'hydrogène accompagnées d'importants rejets radioactifs.
Au total, 44,6 % des 1 080 enfants dont les tests sont valides ont présenté une contamination au niveau de la glande thyroïde, où l'iode radioactif va généralement se fixer, augmentant le risque de développer un cancer ultérieurement.
Selon le fonctionnaire, aucun des enfants ne souffre toutefois de contamination au-delà de la norme déterminée par la Commission japonaise de sûreté nucléaire (0,2 microsievert par heure), niveau à partir duquel est exigé un examen médical approfondi.
Les autorités de Fukushima envisagent désormais un suivi permanent pour les 360 000 personnes âgées de 18 ans ou moins qui se trouvaient dans la préfecture au moment de l'accident.
Source : AFP
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