Obésité en France : la progression ralentit
Même si son augmentation ralentit, l'obésité chez les adultes en France reste préoccupante, en particulier chez les femmes et les jeunes.
Pourquoi grossit-on quand on est pauvre ?
Depuis 15 ans, une enquête nationale analyse tous les trois ans la prévalence du surpoids et de l'obésité en France. Bonne nouvelle : l'étude qui vient d'être publiée cette année permet de constater une décélération de l'augmentation de l'obésité dans la population française.
L'obésité concerne néanmoins encore près de 7 millions de Français. En 15 ans, le poids moyen des Français adultes a augmenté de 3,6 kg, et leur taille moyenne a progressé de 0,7 cm.
"Il faut se garder de voir dans la poursuite de l'augmentation de la prévalence de l'obésité un échec des politiques de santé publique visant à la limiter", analyse Marie-Aline Charles, co-auteur de l'étude. "Il faut bien comprendre qu'arrivent aux âges qui contribuent le plus au nombre d'obèses dans notre population adulte, les générations qui ont vécu depuis leur petite enfance dans une situation d'abondance, de disponibilité alimentaire et de sédentarité croissante. Il est donc quasi impossible de voir se tarir rapidement l'augmentation du nombre d'obèses adultes dans notre pays, sauf situation de crise grave et non souhaitable."
L'obésité touche plus les femmes et les jeunes
Autre bémol : la prévalence de l'obésité reste plus marquée chez les femmes (15,7 %) que chez les hommes (14,3 %). Et elle a augmenté de façon beaucoup plus franche entre 2009 et 2012 dans la tranche d'âge des 18-24. C'est un des éléments qui préoccupe le plus le Pr. Basdevant, l'un des co-auteurs de l'étude : "Certaines complications handicapantes (apnée du sommeil, asthme, douleurs articulaires) peuvent survenir plutôt chez des jeunes atteints de grande obésité, avant les complications classiques (diabète, problèmes cardiovasculaires)", explique-t-il.
Obésité et disparités sociales
Ce qui persiste en revanche, ce sont les disparités sociales et régionales. En 2012, comme dans chaque étude depuis 1997, niveau d'instruction et prévalence de l'obésité sont inversement corrélés. Idem pour les revenus du foyer : plus les revenus sont faibles, plus le taux d'obésité est important. C'est également parmi les revenus les plus faibles que l'on observe plus souvent du diabète : il y a sept fois plus d'obèses traités pour diabète que chez les gens de poids normal.
L'enquête confirme les disparités régionales en métropole : on observe un gradient décroissant Nord-Sud de l'obésité. La région la plus touchée est le Nord-Pas-de-Calais (21,3 %), pour 11,6 % en Midi-Pyrénées. On observe également un gradient Est-Ouest : 18,6 % en Alsace contre 12 % en Bretagne. La fréquence de l'obésité est en outre supérieure à la moyenne nationale dans toutes les régions du Bassin parisien.
L'étude a été menée auprès d'un échantillon de 20 000 foyers. Un questionnaire leur a été envoyé : les individus interrogés devaient préciser leur taille, leur poids, leur tour de taille et les traitements en cours pour une hypertension artérielle, un excès de cholestérol et le diabète.
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